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dimanche 10 avril 2016

GRENOBLE : L’Isère a connu sa première “Nuit debout”


                               
                         



                          Le Dauphiné Libéré

Dimanche 10 avril 2016


GRENOBLE - ORGANISÉE APRÈS LA MANIFESTATION CONTRE LA LOI TRAVAIL, ELLE A RASSEMBLÉ UN MILLIER DE PERSONNESL’Isère a connu sa première “Nuit debout”

Avant que soit projeté le film emblématique “Merci patron !”, les participants ont voté l’occupation à durée indéterminée du parvis de la MC2.


Ça y est, même si c’est arrivé avec un peu de retard sur les autres grandes villes, la capitale des Alpes a enfin connu sa toute première “Nuit debout”. C’était hier soir sur le grand parvis de la MC2 (Maison de la culture), à quelques encablures du centre-ville, et à l’issue de la grande manifestation contre la loi Travail.
Près de 1 000 personnes ont ainsi quitté la place de Verdun, terminus du cortège, pour se poser sur les marches et les pelouses du bâtiment et réfléchir ensemble à une autre société possible. Le concept de “Nuit debout”, aujourd’hui essaimé dans près de soixante communes françaises, dépasse en effet la seule opposition à cette réforme.

Un autre grand rendez-vous au même endroit ce soir à 18 heures

Ainsi divers ateliers ont été organisés jusqu’à la tenue d’une assemblée générale où les premiers travaux des participants ont été rendus publics et l’occupation à durée indéterminée du parvis de la MC2 a été votée. Pour combien de temps ? Aujourd’hui, ils ont promis d’être à nouveau là, sur le parvis, et dès 10 heures pour organiser « l’espace occupé », « des animations, un pique-nique et plein de surprises » et, à 18 heures, une nouvelle assemblée générale.
En attendant, hier, avant que soit projeté le film emblématique “Merci patron !”, les participants ont dansé, chanté, mangé, jonglé et beaucoup parlé. Parlé de la société française, du monde du travail, des institutions, du racisme, du chômage, et de l’exclusion. Mais aussi des mouvements citoyens, des partis politiques auxquels beaucoup ne croient plus, et de « cette gauche qui se cherche » et que certains d’entre eux ont déjà arrêté de chercher. Beaucoup ont cependant dit sentir « un nouveau vent qui se lève », tout en exprimant la crainte de le laisser passer, de le laisser retomber. « Ce n’est pas tous les jours qu’on a une occasion pareille, il faut donc se battre pour garder cette énergie. Maintenant, il va falloir trouver comment toutes nos belles paroles, toutes nos belles idées ne s’envolent pas en l’air ». « Il faut faire vivre ce truc, parlez-en à votre famille, parlez-en à vos amis, qu’ils viennent tous nous rejoindre », a-t-on entendu en parcourant les différents sit-in, installés autour de la MC2.
Pour la poursuite de la mobilisation, rien n’est donc décidé, même si certaines idées - une grande marche vers la Bastille ou une opération aux péages - ont été fortement évoquées. « Mais il faut qu’on pense à quelque chose de fort, après tout, on est à Grenoble, on a une Histoire quand même !», a lancé un participant. Inutile de vous préciser que cela a dû faire plaisir aux nombreux élus de la majorité grenobloise (écologiste, solidaire et citoyenne) qui étaient présents hier soir sur le site.

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