Juin 1977, à Nantes. Le Parti socialiste tient son 61e congrès. Michel Rocard s'avance à la tribune, et lance les hostilités, en décrivant une bataille entre « les deux cultures » de la gauche française. Le futur Premier ministre vitupère contre cette « première gauche, jacobine, centralisatrice et étatique », et appelle de ses voeux le triomphe d'une « deuxième gauche, décentralisatrice, régionaliste, héritière de la tradition autogestionnaire, qui prend en compte les démarches participatives des citoyens. »
À l'époque, les socialistes ont pris l'habitude de se diviser essentiellement sur des motifs idéologiques. Leur singularité à gauche n'est-elle pas née de la rupture avec les communistes au congrès de Tours, en 1920 ? À Epinay, en 1971, François Mitterrand met la main sur la « vieille maison » de Jaurès et Blum en professant une union avec le PCF, contre l'avis des barons qui prônent un rapprochement entre socialistes et centre. Il prononce ces mots passés à la postérité : « La révolution, c'est d'abord une rupture avec l'ordre établi. Celui qui n'accepte pas cette rupture avec l'ordre établi, avec la société capitaliste, celui-là ne peut pas être adhérent du Parti socialiste. »
Aujourd'hui, la formation à la rose offre à l'occasion du Congrès de Nancy le spectacle d'un affrontement de boutiquiers. L'opposition entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol ne recouvre qu'en faible partie le débat entre gauche de rupture et retour à la social-démocratie. La controverse est, en réalité, purement tactique : soit une alliance de la « gauche non-mélenchoniste » en vue d'une candidature unique en 2027, soit une affirmation de la singularité du Parti socialiste.
Le Parti socialiste n'est plus au pouvoir depuis 2012. Treize années durant lesquelles il n'a pas jugé bon d'échafauder un nouveau programme. Les hiérarques roses agonissent à bon droit la France insoumise d'attaques, mais le projet échafaudé par Jean-Luc Mélenchon est la seule base de discussion à gauche. Pas une idée nouvelle n'a émané du PS depuis la fin du désastreux quinquennat Hollande, et ce n'est pas la lecture des contributions des différentes tendances socialistes à l'occasion du congrès qui convaincra du contraire. Si le parti remonte peu à peu la pente à l'Assemblée, c'est essentiellement en raison des outrances grotesques de LFI, en comparaison desquelles il apparaît comme une formation de gauche plus crédible. Mais pour espérer revenir aux manettes, il serait temps de se mettre à penser un peu plus à son pays, et un peu moins à sa petite boutique.
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