L’incroyable farandole de reculs écologiques et sanitaires, qui dure depuis plus d’un an, ne semble pas vouloir cesser. Chaque jour ou presque apporte son lot de mesures sacrifiant le climat, la biodiversité mais aussi notre santé. Le tout au nom de l’industrialisation, du pouvoir d’achat, de la production, de la croissance et tutti quanti, arguments le plus souvent brandis par la droite et l’extrême droite. Ce mercredi 28 mai, jour où l’ONU avertissait que les températures mondiales devraient rester à des niveaux record ces cinq prochaines années, les reculades auront particulièrement donné le tournis. Dans l’interminable feuilleton de l’A69, nouveau rebondissement : la cour administrative de Toulouse a autorisé la reprise du chantier de l’autoroute entre Toulouse et Castres, trois mois après sa mise à l’arrêt. Quelques heures plus tard, saisie du projet de loi de «simplification», l'Assemblée nationale a approuvé coup sur coup un recul du principe de «zéro artificialisation nette» (ZAN) destiné à lutter contre la bétonisation des zones rurales, puis la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), qui restreignent la circulation de certains véhicules pour lutter contre la pollution de l’air en ville.
De quoi se décourager ? Surtout pas, puisqu’il en va de nos conditions de vie, de notre santé. Dans les colonnes de Libé, les défenseurs de l’environnement et de la santé publique réaffirment leur détermination. Car quelques bonnes nouvelles surnagent dans cet océan de régressions. L’Europe est en «bonne voie» pour atteindre ses objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Et la prise de conscience de la dangerosité des Pfas, ces polluants éternels ultra toxiques, est enfin là. Libération est allé en Belgique, près d’Anvers, une zone qui fait figure de laboratoire en Europe pour la décontamination aux Pfas, pour un coût astronomique. Reste à en tirer les leçons : mieux vaut prévenir que guérir, mieux vaut ne pas saccager, polluer, bétonner, que réparer les dégâts ensuite. Certains dégâts, notamment pour la santé, n’étant d’ailleurs pas réparables. 
Coralie Schaub, cheffe adjointe du service Environnement
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