« Prix planchers », les mots sont enfin lâchés. Si le président de la République a attendu d’être acculé dans un Salon de l’agriculture sous extrême tension pour les utiliser, ce n’est pas faute pour des syndicats comme la Confédération paysanne ou le Modef de les avoir mis en tête de leurs revendications de très longue date. Ni pour la gauche d'avoir fait cette proposition au parlement pour la première fois sous l’impulsion des communistes dès 2011, puis régulièrement depuis, essuyant à chaque fois un rejet de la majorité. Mais si la question des revenus des agriculteurs est devenue incontournable au point que le chef de l’État sorte de son chapeau une mesure jusque-là jugée « démagogique » par son ministre de l’Agriculture, le diable se cache dans les détails.
Et Emmanuel Macron s’est bien gardé d’y entrer. Pour cause, rien dans sa politique ne cadre puisque pour garantir un juste prix au producteur, c’est aux traités de libre-échange - dont deux nouveaux sont sur le point d’être ratifiés par l’Europe - et aux marges de l’agrobusiness et de la grande distribution qu’il faudrait s’attaquer. Le premier ministre a beau dénoncer, depuis le Salon de l’agriculture, le « cirque médiatique », le RN n’aura qu’à se baisser pour cueillir les fruits de la colère tant que l’exécutif se contentera de mots en lieu et place de véritables actes susceptibles de changer le quotidien.
Ce lundi, le salon se poursuit et les mobilisations aussi, jusqu’à Bruxelles où les ministres de l’agriculture sont attendus pour une réunion sur la PAC.
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