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mardi 1 décembre 2020

Discriminations et violences policières : la population dit STOP

 

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Auteur : COLLECTIF GUADELOUPÉEN CONTRE LE RACISME

 ÇA SUFFIT !   

 La Démocratie est le pilier de notre vie collective par la garantie des droits pour tous et chacun qu’elle apporte grâce à son principe du gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Le peuple, tout le peuple, est donc la réalité humaine qui constitue la légitimité d’existence de nos institutions et du droit, du chef de l’État aux corps intermédiaires et des collectivités aux administrations. La police est une administration régalienne de l’État dont la raison d’être est la protection du peuple et donc de chaque citoyen sans distinction d’origine, de genre, de religion, de profession et ce quelle que soit sa position sociale.  

La police n’est pas hors de la loi, la police n’est pas au-dessus des lois, et la police n’est pas au-dessous des lois. Son autorité ne procède pas de la force dont elle est autorisée à faire preuve, mais de son rôle éminent de gardienne de la paix et protectrice de l’ordre public. C’est ce rôle au sein de la société et au service du peuple qui légitime les interventions qu’elle peut avoir à mener. Ces interventions sont donc encadrées par la loi décidée et validée par les représentants du peuple. 

Alors pourquoi ? Pourquoi un homme s’est-il retrouvé agressé pendant de longues minutes et à deux reprises, battu, tabassé, violenté et roué de coups avec poings, pieds et matraques jusqu’au sang, en se faisant traiter de « sale nègre », pris au piège comme un animal par plusieurs policiers réunis en bande comme un gang ? C’est parce que cet homme faisant partie du peuple, Michel Zecler, originaire de la Martinique ; n’a pas la peau blanche…

Aucune règle ni aucune loi n’autorise la police à agir impunément en faisant preuve de violences illégitimes à l’égard d’un être humain. Mais en France, patrie des droits de l’Homme, les violences policières subies par des hommes et des femmes en raison de leurs origines, de leur couleur de peau, de leur aspect physique se multiplient.

La police n’est pas raciste mais encore trop de policiers sont racistes !

La ligue des droits de l’Homme avait recensé il y a quelques années une moyenne de 10 à 15 morts par an à la suite d'opérations de police, soit en quarante ans entre 500 et 1 000 morts, directement ou indirectement, à la suite d’une opération des forces de l’ordre. Le profil type du décédé est « un jeune homme des quartiers populaires, d’origine maghrébine ou d’Afrique Noire ».  Cette violence raciste continue alors que le gouvernement, lui, s’acharne à obtenir le vote d’un article 24 d’une loi qui s’apprête à jeter un voile épais d’immunité sur les agents de la police tentés par cette monstruosité qu’est l’agression raciste

Ceci est une violation manifeste et outrageante des fondements de notre démocratie et de son état de droit. Que cette violence s’abatte sur un jeune Antillais du nom de Kéziah Nuissier qui manifestait pour la vérité sur le Chlordécone, ou sur Michel Zecler, elle est portée par le même vent nauséabond, pestilentiel et contaminant du racisme. Kéziah Nuissier n’a pas eu droit à l’aide de la justice, tout comme Charles Henri Salin ou Théo Luhaka et d’autres avant lui. Grâce à une caméra de surveillance, Michel Zecler lui aura au moins cette possibilité.

Mais combien de Michel Zecler potentiels ont été victimes de ces violences, de ce racisme, sont en prison ou n’ont pas obtenu gain de cause parce qu’ils n’ont pu bénéficier d’un document sonore ou vidéo prouvant l’horrible injustice dont ils furent victimes.

Dès lors, nous disons aux auteurs de cette violence raciste : ça suffit ! 

Nous disons à ceux qui défendent la violence institutionnalisée : ça suffit !

Nous disons aux élus qui ferment les yeux sur la réalité des violences policières : ça suffit !

Nous disons aussi à ceux qui veulent porter atteinte aux libertés du peuple : ça suffit !

Nous disons aux auteurs des innombrables et systématiques contrôles aux faciès : ça suffit !

Nous disons à ceux qui ferment les yeux sur le racisme systémique de cette société : ça suffit !

Nous ne voulons plus de cette haine de l’autre et de cet acharnement sur les hommes et les femmes qui n’ont jamais demandé à paraître différents et nuisibles à vos yeux en raison de la couleur différente de leur peau. 

Nous ne voulons plus de vos excuses pitoyables comme celles qui qualifient les auteurs de ces violences de « brebis galeuses » et ces actes odieux de phénomènes marginaux.

Nous voulons la vérité ! Et la vérité est que ce gouvernement, comme les précédents, ne fait pas assez pour imposer aux forces de l’ordre le respect de la dignité de ceux que l’on a parqués dans des cages qui portent les noms de minorités visibles, de personnes de couleur, de bougnoules, de sauvages, de nègres.

Nous voulons que les mensonges de ces agresseurs trop souvent protégés cessent et que les victimes soient enfin écoutées et protégées. En France les lumières ne s’éteignent jamais comme le prétend le président de la République. Alors nous exigeons que nos enfants quelle que soit la couleur de leur peau, grandissent en sécurité, en ayant droit à la sûreté et hors des ténèbres de la haine de l’autre. 

Nous voulons que tous les coupables de ces actes racistes et violents répondent de ceux-ci devant la justice et soient l’objet de vraies sanctions pénales.

Nous voulons que les valeurs humanistes et le respect de toutes les différences soient enseignés et exaltés sans cesse au sein de chaque institution publique au lieu d’être des principes ternis sur les murs écaillés d’une République qui menace de tomber en ruine. 

Nous voulons qu’en ce XXIe siècle la France accepte enfin son histoire, toute son histoire et le brassage culturel et ethnique qui en est issu, afin d’en être magnifiée et d’arpenter les chemins lumineux du véritable universalisme: celui du monde tel qu’il est, plein de couleurs et d’ailleurs. 

Nous voulons que l’ordre public soit conjugué à la paix civile, et que les valeurs républicaines soient incarnées par ceux-là mêmes qui sont dépositaires de l’autorité publique.

Nous voulons que soient respectés de façon intangible les droits, nos droits, à manifester et à nous exprimer, à être des hommes et des femmes à part entière pleinement titulaire de leur dignité inaltérable d’être humain. Le racisme est aussi systémique et endémique que les violences qui affleurent régulièrement au sein des forces de l’ordre françaises. Il faut cesser de couvrir cette ignominie qui gangrène l’espace public et renie l’espérance démocratique. 

Nous ne voulons plus de cette nausée qui ne cesse d’envahir tous ceux qui aspirent à vivre dans la lumière des valeurs élevées, loin des ténèbres du racisme et de la xénophobie. Cessez de nous diviser pour vos petits intérêts politiques et soyons ensemble sur les remparts de la lutte contre la haine, le terrorisme, l’exclusion, la violence faite aux hommes, aux femmes comme aux forces de l’ordre ou aux étrangers. 

Nous disons donc à ceux que la peur, l’ignorance et la haine de l’autre ont jeté dans l’illusion moribonde du racisme, que les composantes de ce pays que vous ne voulez pas voir et entendre parce que vous ne supportez pas la lumière de leur diversité; vous appellent à la table de la paix, de l’amour, de la fraternité, de l’égalité, et de la justice. 

Les premiers signataires :

SOS Racisme. Le CRAN. Conseil représentatif des associations noires Christian ANTÉNOR-HABAZAC. Ingénieur, retraité Dieynaba BALDE. Professeure de mathématiques Sébastien BERNARD. Citoyen engagé Henri BERTHELOT. Secrétaire général de l’UIR-CFDT Guadeloupe David BOUCAUD. Économiste, psychanalyste et écrivain Cédrick «Isham » CALVADOS. Entrepreneur, artiste et photographe Yann CÉRANTON. Fonctionnaire territorial et président de ALÉ VINI Marianne CEVA.  Directrice d’école Patricia CHATENAY RIVAUDAY. Présidente de l’association VIVRE Crista CHOVINO HALLEY. Juriste  Michel CORBIN.  Architecte Jacques DANCALE, journaliste et éditorialiste. René DATRY. Enseignant retraité, chroniqueur Didier DESTOUCHES. Universitaire, éditorialiste et essayiste. Assetou DIALLO. Doctorante en droit public, juriste internationale Saïdou DIOP.  Étudiant en master 2 droit public Steffy DANABE. Étudiante en droit Jean-Noel FALGA. Consultant Sandra FRANÇOIS. Directrice Guadav France victimes 971 Steve « Fola » GADET. Universitaire, écrivain et artiste Josué GALITA.  Professeur de philosophie Victoire JASMIN. Sénatrice Jacob LABETH. Démocrate et citoyen français Jim LAPIN. Docteur en droit public, juriste. Conseiller municipal de Sainte-Rose Raphaël LAPIN. Docteur en droit, juriste Bernard LECLAIRE. Écrivain, père de la Caribénitude Karla LECLAIRE. Avocate Jacqueline MAGLOIRE. Conseillère en insertion professionnelle Michèle MAKAIA ZENON. Docteur en sociologie, Sociologue Didyer MANETTE.  Écrivain Loic MARTOL. Conseiller municipal de Pointe-à-Pitre Dr Viviane MELYON DE FRANCE.  Présidente de l association Amalgame Humani'S  et de la ligne d’écoute Voix Arc en Ciel anti discriminations et haine LGBT. Nadège MONTOUT. Conseillère municipale des Abymes Stéphanie MULOT. Professeur de sociologie à l’université Jean Jaurès de Toulouse Alix NABAJOTH. Conseiller municipal des Abymes. Adjoint au maire. Clémence NADEAU. Cadre de la fonction publique et citoyenne engagée Errol NUISSIER. Psychologue Juliette OLIVIER. Ingénieur de recherches à l’université de Bourgogne (CREDESPO) Mahité PERRAULT. Cheffe d’entreprise Jimmy PIERROT. Animateur radio  Alexandra PETIT.  Doctorante en science politique Enzo PORTECOP. Lauréat concours national de débat et d’éloquence, étudiant en droit Jude SAHAÏ. Retraité de l'audiovisuel privé Steve SALIM. Entrepreneur et restaurateur Marie-Pierre SAGET. Avocate. Steeve SEGOR. Éducateur sportif. Olivier SERVA. Député de la Guadeloupe, président de la délégation outre-mer de l'assemblée nationale. Raïssa SURPIN . Juriste internationale. Philip SADIKALAY. Universitaire et artiste musicien. Murielle VAIRAC. Universitaire, docteure en science politique  Carole VENUTOLO. Artiste lyrique  Christophe WACHTER. Secrétaire général des MPI Guadeloupe. Barbara ZANDRONIS. Journaliste et productrice. Dimitry ZANDRONIS. Cinéaste et réalisateur. Ephrème ZELINA. Fonctionnaire territorial 

 
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