Chère lectrice, cher lecteur,Cette année, l’auteur de ces lignes a passé une bonne partie de son temps de travail à faire le «fil» de l’actualité de la pandémie: depuis février, cet article sur le site et les apps qui conte les journées au long des nouvelles.
Une tâche curieuse. Une plongée en permanence dans toutes les réalités du virus par les textes, les images et les vidéos des agences et des réseaux, mais un éloignement par l’écran. Un travail avec son déroulement et ses rituels, les premières fermetures de villes en Chine, les atroces images de cimetières creusés en urgence et de camions frigorifiques réquisitionnés, les imageries changeantes – hommes et femmes en combinaison, hôpitaux surchargés, rues de vent, narines tendues pour les tests, puis seniors piqués pour le vaccin… Et les conférences de presse du Conseil fédéral. Finir vers 23h après une énième et triste prise de parole d’Alain Berset, d’Emmanuel Macron ou d’un ministre anglais, et reprendre à 7h avec les affligeants chiffres des Etats-Unis, cela plombe les rêves.
Cette année, nous avons été réduits à l’état de postillons dangereux, de force de travail tenue de produire puis retourner dans son terrier, voire de corps vite enfouis. Ce jeudi. nous achevons une année d’humiliations.
Bien sûr, 2021 ne commencera pas mieux. Mais nous sentons qu’il sera bientôt temps de remonter la pente. De remettre des couleurs dans nos vies. De refaire de tout ce qui n’était «pas essentiel» en 2020, ce qui nous anime vraiment.
Au nom de la rédaction du Temps, bonne année !
– Nicolas Dufour, journaliste, chef d'édition numérique |
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