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mardi 16 avril 2019

Les deux présidents s'affichent ensemble ce dimanche en Haute-Savoie......Tout sauf un hasard. - le 31.03.2019



L'hommage du vice à la vertu ! Ces deux tristes sires sont une insulte à la résistance ! (BV)



https://www.huffingtonpost.fr

Macron et Sarkozy, un duo bien au-delà de la photo


Les deux présidents s'affichent ensemble ce dimanche en Haute-Savoie pour commémorer la résistance. Tout sauf un hasard.




Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy lors de la cérémonie du 75e anniversaire des combats...



LUDOVIC MARIN VIA GETTY IMAGES
Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy lors de la cérémonie du 75e anniversaire des combats de la Résistance, sur le plateau des Glières en Haute-Savoie, ce dimanche 31 mars.

POLITIQUE - Que faut-il voir derrière la photo? Dimanche, sur le plateau des Glières, Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy commémoreront ensemble le 75e anniversaire des combats de la Résistance en Haute-Savoie. Le chef de l’État a invité son prédécesseur qui avait fait de ce plateau un lieu de pèlerinage où il est venu chaque année de son quinquennat. “Il a contribué à ancrer les commémorations dans la mémoire collective”, fait-on remarquer à l’Élysée pour justifier ce déplacement en commun.
Les deux présidents voyageront ensemble jusque dans les Alpes. Une attention qui, pour certains, dépasse le seul cadre du respect dû à la fonction présidentielle. Elle illustrerait même un rapprochement voire une filiation entre deux hommes politiques que tout semblait pourtant opposer.
Après l’avoir exposé dans son livre “Chaos”, l’ancien ministre sarkozyste Frédéric Lefebvre, désormais soutien d’Emmanuel Macron, théorise ce parallèle. “Il y a un intérêt mutuel sincère entre eux: ceux qui ont un charisme atypique, aussi hors-norme, se reconnaissent, comme deux stars de cinéma dans un restaurant. Ils ont la rupture en partage: tous deux ont franchi des Rubicon dans leurs propres camps. Et puis ils appartiennent au club restreint des présidents qui ne se sont jamais affrontés”, expose-t-il.
Sans éluder les intérêts mutuels de l’un comme de l’autre dans ce rapprochement. Nicolas Sarkozy utiliserait Emmanuel Macron pour rester dans le jeu (et préparer un énième retour, grincent ses détracteurs). “Macron, c’est moi en mieux”, a dit un jour l’ancien maire de Neuilly. Ce qui ne l’empêche pas, d’après Le Figaro, d’être sceptique sur la suite. ”Ça finira mal. À un moment ça va se retourner, et la droite devra être prête”, aurait-il confié à des proches.
L’actuel chef de l’État, venu des rangs de la gauche, profite quant à lui de l’aura de son prédécesseur pour compléter son ouverture à droite.  
L’ouverture, un concept théorisé en 2007 qui a trouvé un aboutissement dix ans plus tard; non seulement dans le premier gouvernement qui allait de Nicolas Hulot à Bruno Le Maire mais aussi dans la liste LREM pour les élections européennes qui s’apparente à une coalition allant de l’écologiste Pascal Canfin à la juppéiste Fabienne Keller . 

Le macronisme est-il un sarkozysme?

Observateur de la vie politique depuis plusieurs décennies, le politologue Luc Rouban voit un autre point commun. “Il y a quelque chose du style de Nicolas Sarkozy chez Emmanuel Macron. On le retrouve dans ce verbe haut qui conduit souvent à prononcer des phrases malheureuses ou dans cette volonté d’asseoir un pouvoir assez personnel avec une concentration du pouvoir à l’Élysée”, explique le chercheur du Cevipof, auteur du livre “Le paradoxe du macronisme”. “Plusieurs aspects de leur personnalité peuvent les rapprocher: une énergie inépuisable, la volonté d’agir vite, les changements de rythme et de séquences incessants”, confiait aussi dans L’Opinion le conseiller en communication Pierre Giacometti qui a longtemps aiguillé Nicolas Sarkozy.
Cette ressemblance n’est sans doute pas étrangère à la complicité entre les deux hommes. Emmanuel Macron ne cache pas que dans la crise des gilets jaunes, son prédécesseur a été une source d’inspiration. Il l’a ainsi reçu à l’Élysée, en décembre, à la veille du quatrième samedi de mobilisation et à quelques jours de son allocution télévisée. Qu’a-t-il annoncé ce soir-là ? Un grand débat, oui, mais aussi un plan de dix milliards d’euros contenant des mesures empruntées au logiciel de Nicolas Sarkozy. “Sur le plan des idées, tous deux revendiquent l’importance de la valeur travail”, justifie Pierre Giacometti. Quand Emmanuel Macron augmente le pouvoir d’achat des moins favorisés, c’est par une revalorisation de la prime d’activité touchée par les travailleurs qu’il le fait. Et quand il désocialise les heures supplémentaires, il copie-colle la défiscalisation des heures sup’ lancée par Nicolas Sarkozy en 2007 pour décliner son fameux “travailler plus pour gagner plus”.
”Ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui se convertit au macronisme, mais Emmanuel Macron qui se convertit au sarkozysme”, saluait alors dans Le JDD le député LR Philippe Gosselin. ″Écouter le Sarkozy du ‘travailler plus pour gagner plus’ et s’inspirer de la manière dont cet ancien président, lui aussi détesté par une partie des Français, a réussi à conserver son socle de soutien ne me pose pas de problème. Mais à une condition: que l’on ne reprenne pas sa ligne en matière d’identité et d’immigration”, mettait en garde en décembre dans Le Monde le député Aurélien Taché, tenant de l’aile gauche de LREM.

Blanquer et Darmanin appliquent la méthode

Depuis, le parallèle ne s’est pas arrêté. Quand Jean-Michel Blanquer tente ce jeudi de rassurer les professeurs sur leurs conditions de travail, que leur dit-il? “Certes nous supprimons des postes, mais nous créons des heures supplémentaires”, a lancé le ministre de l’Éducation nationale. Et quand l’ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy devenu ministre du Budget (Gérald Darmanin) présente mercredi sa réforme de la fonction publique, il reprend le credo sarkozyste de l’efficacité: “faire mieux avec moins”.


“Macron ne fait pas du Sarkozy: il applique jusqu’au bout ce qu’aurait dû faire le Sarkozy de 2007. C’est pour cela que je soutiens sa politique et ses arbitrages économiques, même si l’on n’est pas d’accord sur tout”, salue Frédéric Lefebvre.
Dans la majorité, tout cela est théorisé depuis longtemps. “Le macronisme, c’est un pragmatisme”, disait à l’automne le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand au moment où LREM s’interrogeait sur ce qu’était le progressisme. Depuis, deux ex-conseillers d’Emmanuel Macron (Ismaël Emelien et David Amiel) ont tenté d’apporter leur propre définition dans le livre Le progrès ne tombe pas du ciel publié en milieu de semaine. 

“Le macronisme, une politique de droite qui ne s’assume pas”

Luc Rouban voit dans cet ouvrage la confirmation de ce qu’il écrivait l’an passé. “Le macronisme est la combinaison d’un programme libéral classique avec une vision managériale de la politique”, dit-il. Mais il voit une réelle distinction avec Nicolas Sarkozy. “Il s’assumait vraiment comme un homme de droite alors qu’une des limites du macronisme c’est que c’est devenu une politique de droite qui ne s’assume pas”, analyse-t-il.
Mais si Emmanuel Macron ne sort pas de son schéma “et de gauche et de droite” c’est parce qu’il est le plus à même de promouvoir le clivage entre populistes et progressistes, clé de voûte de sa stratégie pour les européennes mais aussi pour 2022.
“La partie est plus simple pour Emmanuel Macron qui a des oppositions très affaiblies face à lui alors que Nicolas Sarkozy avait une gauche qui était encore très puissante”, reprend Luc Rouban. Il pointe cependant un écueil: le clivage gauche droite finissant toujours pas réapparaître, le chef de l’État va devoir finir par s’afficher clairement. “On peut être pragmatique mais pour légitimer ses décisions, il faut s’appuyer sur des valeurs. Or, sur le terrain éthique, sur l’immigration ou le rapport à l’autorité, on ne peut pas être de gauche et de droite. Il faut faire un choix et la loi anticasseurs a montré qu’il s’est aligné sur la droite”, conclut-il. 
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