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lundi 29 avril 2019
La France embourbée - le 15.01.2019
Lu dans le DL du 15.01.2019
Gilles DEBERNARDI
ÉDITO
La France embourbée
L’image du week-end passe en boucle, symbole d’une République qui patine.
À Toulouse, le camion anti-émeute des CRS se trouve embourbé sur une pelouse.
Mettent-ils des bottes en caoutchouc pour patauger dans la gadoue ?
Mais où est donc passée la 7e compagnie ?
Bonjour la farce tranquille.
Il a fallu un char de l’armée pour sortir l’engin de l’ornière, au rythme des « Oh hisse ! » lancés par les badauds.
On sourirait volontiers du tableau s’il n’y avait, une fois encore, d’inadmissibles violences à déplorer.
Sans compter que l’effet comique, fût-il troupier, s’use avec la répétition.
Une pièce qui annonce son XXIIe acte tourne forcément au feuilleton pénible.
D’autant que l’argument tient désormais en deux mots, « Macron démission », et ne résiste pas à l’exigence démocratique.
L’opinion peine à reconnaître, dans ce cirque des tristes samedis, l’idéal qu’incarnaient les premiers Gilets jaunes.
Reste que la colère des « ronds-points », sous-tendue par un sentiment d’injustice sociale, persiste.
Sauf à tenir le Grand Débat pour un cache-misère, le chef de l’État doit ce soir lâcher du lest.
Et surtout de l’argent, lui qui refusait naguère de « sortir le chéquier » pour apaiser la foule.
Si l’ISF ne reviendra pas, un virage social paraît s’annoncer. L’Élysée laisse « fuiter » de possibles mesures : baisse de l’impôt sur le revenu, réindexation des petites retraites sur l’inflation, TVA à taux zéro sur les produits de base, aides aux familles monoparentales…
Comment financer tout ça ?
En creusant un peu plus la dette, quitte à fâcher Bruxelles.
Le gouvernement va sans doute emprunter massivement, à l’image de tous ses prédécesseurs depuis 35 ans.
On verra alors que le « nouveau monde », placé au pied du mur, ne fait rien d’autre qu’adopter les recettes de l’ancien.
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