Thomas Michaud, une nouvelle ère semble s’ouvrir sur le front du mouvement des gilets jaunes. On sent la présence des gendarmes plus visible sur les ronds-points…
Les forces de l’ordre sont mobilisées sur ce mouvement depuis le début. Pas plus maintenant qu’avant.
Quelle est l’intention de ces militaires ?
Celle de revenir à la loi, ainsi que nous le demande le ministère de l’Intérieur.
C’est-à-dire ?
Le mouvement des gilets jaunes manifeste une colère profonde d’une partie de la société. Le gouvernement y a été attentif, en laissant le mécontentement s’exprimer, y compris quand cela s’est opéré de manière illégale. Il y a quelques jours, des annonces fortes ont été faites par le Président de la République. En outre, le gouvernement est en train d’organiser une grande concertation nationale, pour recueillir les aspirations des gilets jaunes. Il réfléchit même à la possibilité de mise en œuvre d’un référendum d’initiative citoyenne. Donc, dans la mesure où le gouvernement a répondu à une partie des doléances des gilets jaunes, il est important de revenir à la légalité.
Sous quelle forme ?
Les actions illégales, gênant les citoyens qui ont le droit de vivre normalement, doivent cesser. En France, personne n’a besoin d’une autorisation de l’État pour manifester. Mais chaque manifestation doit être déclarée, en préfecture ou en sous-préfecture (trois jours avant la date de l’événement), pour être sécurisée par les forces de l’ordre.
Une manifestation non-déclarée n’est donc pas légale ?
En effet. De la même façon, appeler, via une page Facebook par exemple, à participer à une manifestation non-déclarée, est pénalement répréhensible. Tout comme le fait de participer effectivement à une manifestation non-déclarée.
Un attroupement de gilets jaunes dans un rond-point, c’est également illégal ?
Un attroupement non-déclaré est passible de sanctions pénales. Mais notre attention se porte surtout sur les manifestations organisées le week-end. Quand les gilets jaunes occupent la voie publique, ça gêne les autres citoyens et la vie économique.
Les opérations de gendarmerie, de l’ordre des rappels à la loi, vont-elles se poursuivre ?
Absolument. On n’acceptera plus, nulle part en France, de manifestations illégales. La voie publique est à l’usage de tous. Elle ne peut pas être privatisée par 5, 10 ou 15 personnes.
Que risquent les gilets jaunes qui iraient à l’encontre de ces dispositions ?
Organiser une manifestation sans l’avoir déclarée est passible de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende. Rester dans une manifestation non-déclarée, après les sommations faites par les forces de l’ordre de se disperser, est passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
Députée de la 10e circonscription de l’Isère, Marjolaine Meynier-Millefert considère que le mouvement des gilets jaunes est « une opportunité démocratique. » Et confirme que l’organisation d’une concertation est en cours sur le territoire : « Son cadre est en train de se mettre en place au niveau national. Pour ma part, je vais solliciter les maires de ma circonscription, afin de définir, avec eux, les modalités pratiques à envisager. Les situations sont à considérer au cas par cas : certains maires ont d’ores et déjà ouvert des cahiers de doléances, d’autres pas. Je veux voir avec eux s’ils souhaitent se saisir de cette concertation ou la mener à mes côtés. Nous devons coordonner notre action. Et puis j’organiserai, dès janvier, six réunions publiques, sur les différents bassins de vie de la circonscription. Elles seront l’occasion, pour moi, non pas de parler, mais d’écouter ce que les gens viendront me dire. Leurs problématiques, leurs difficultés, leurs aspirations. Nous devons, ensemble, trouver des moyens de transformer la colère des gilets jaunes en énergie. »
Par Propos recueillis par Aurélie SOLEGER A. S. | Publié le 19/12/2018 à 06:00 | Vu 36 fois
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