Notre-Dame-des-Landes : des gendarmes sortent de leur devoir de réserve pour dénoncer la situation
18h49 , le 17 avril 2018
Après une semaine d'affrontements à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, des gendarmes dénoncent un "enlisement" de la situation.
Alors que les évacuations sont terminées à Notre-Dame-des-Landes selon le gouvernement, une association de gendarmes dénoncent un "enlisement" de la situation et déplore "l'immobilisme politique" du gouvernement. "Gendarmes et citoyens", créée en 2008 afin de "défendre les intérêts collectifs" des gendarmes revendique près d'un millier d'adhérents. L'organisation critique la prise en charge de l'évacuation de la ZAD par le gouvernement sous la forme d'un communiqué publié sur sa page Facebook. Évoquant une "guérilla rurale", ils disent avoir "le sentiment d'être considérés comme de la chair à canon" et se sentent comme une "variable d'ajustement de la communication de politiques".
La menace d'une "désobéissance passive"
Soumis au devoir de réserve, les gendarmes de cette association critiquent vivement le décalage entre "le ton martial qui fut employé lors des différentes interventions médiatiques de la part des ministres" et les ordres reçus, qu'ils estiment inefficaces.
Gendarmes mobiles contre immobilisme politique ! Combien de temps encore ??
Ce que l'on redoutait depuis l'annonce par le premier ministre de l'abandon du projet de NDDL est en train de se produire. Un enlisement désastreux en terme d'image, de l'expulsion et de la destruction des abris de fortune des occupants illégaux d'un territoire abandonné par les gouvernements successifs depuis de nombreuses années. Le ton martial qui fut employé lors des différentes interventions médi...
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Ils étaient 2.500 agents à être mobilisés pour l'évacuation d'environ 250 personnes. Des centaines de grenades lacrymogènes et déflagrantes ont été lancées et des tirs de flashball ont été utilisés pour disperser les foules. L'équipe médicale de la ZAD recensait en milieu de semaine plus de 160 blessés. Des journalistes ont eux aussi été touchés par des éclats.
L'association "Gendarmes et citoyens" évoque dans son communiqué le cas de "deux gendarmes mobiles brûlés par un cocktail Molotov". Selon eux, les officiers ont été envoyés "au casse-pipe" avec des consignes pas assez claires. "Quand un militaire commence à réfléchir à la pertinence de son engagement dans une mission ambiguë sur le résultat à atteindre, il s'approche dangereusement vers une forme de désobéissance passive", préviennent-ils.
De nouveaux affrontements à venir
La fin des expulsions n'implique pas la fin de l'engagement des gendarmes sur place. En effet, ils vont rester sur le terrain afin d'assurer la circulation sur les deux routes départementales traversant la ZAD et sécuriser le déblaiement.
Côté zadiste, le dialogue va reprendre avec la préfète des Pays de la Loire Nicole Klein. Une délégation sera reçue demain à la préfecture. Les occupants ont jusqu'au 23 avril pour régulariser leur situation et proposer des projets agricoles individuels afin de pouvoir rester sur place.
De nouveaux affrontements pourraient avoir lieu car la majorité d'entre eux restent inflexibles et souhaitent des projets collectifs. "A l'issue de ce délai tout ce qui doit être évacué sera évacué", a prévenu dimanche soir Emmanuel Macron.
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