Europe
Qui est vraiment la dame de fer qui dirige la Catalogne ?
Après un parcours sans faute, Soraya Sáenz de Santamaria, la vice-présidente du gouvernement espagnol joue son avenir politique sur le dossier Catalan.Si elle réussit celle que certain surnomment la "dame de fer de Rajoy" pourrait prétendre au poste suprême.
Après un parcours sans faute, Soraya Sáenz de Santamaria, la vice-présidente du gouvernement espagnol joue son avenir politique sur le dossier Catalan.
JAVIER SORIANO / AFP
Pas une heure ne s'écoule sans que son nom soit prononcé ou que son visage n'apparaisse sur les écrans de la télévision espagnole depuis le début de la crise catalane. Vice-présidente du gouvernement et Ministre des administrations territoriales depuis novembre 2016, Soraya Sáenz de Santamaria, 46 ans, s'est logiquement retrouvée en première ligne pour gérer ce dossier explosif. Et c'est aussi en toute logique institutionnelle qu'elle tient désormais les rênes de la région sécessionniste, depuis sa mise sous tutelle décidée par Madrid samedi dernier. " Le voyage de l'indépendantisme qui ne mène nulle part, doit s'achever pour revenir à la légalité ", a plaidé cette proche deMariano Rajoy devant les sénateurs qui devaient approuver cette reprise en main constitutionnelle.
Inconnue du grand public français, cette avocate de formation affiche déjà 17 ans de carrière politique au compteur. Dès 2015, le journal américain " USA Today " la plaçait même dans le top 5 des femmes les plus influentes d'Europe derrière Angela Merkel. Devenue bras droit de Mariano Rajoy et présentée comme sa " confidente ", elle incarne la ligne moderne et modérée du Parti Populaire. Son ascension éclair lui a déjà valu nombre de portraits dans la presse et une biographie. " Elle privilégie le dialogue mais agit avec fermeté ", observe l'un de ses coauteurs.
"Fille de Rajoy"
Née à Valladolid au sein d'une famille modeste, cette bosseuse tenace a très vite été repérée par Mariano Rajoy qui en fait sa conseillère juridique en 2000. Alors que lui-même occupait le poste de numéro deux du gouvernement de José Maria Aznar. Mais derrière l'ancienne juge d'Etat se cache une redoutable bretteuse politique. Devenue porte-parole du Parti Populaire à 36 ans, elle avait notamment étrillé le représentant de la vieille garde d'Aznar lors d'un congrès du mouvement et s'est distinguée par le tranchant de ses interventions au Cortès (équivalent de l'assemblée nationale), où elle a fait son entrée en 2004. Tandis que sa prise de fonction comme vice-présidente en 2011, une semaine seulement après son accouchement, fait couiner les féministes et cloue le bec aux vieux machos de la politique ibérique.
Voilà pour le passé. Mais le dossier catalan pourrait détruire le parcours sans faute d'une femme sans faille apparente. Aujourd'hui, celle que certains surnomment la " dame de fer " va devoir utiliser ses capacités de démineur qui lui avaient notamment servi pour faire passer la loi très controversée sur l'avortement en 2014. Si elle parvient à gérer le dossier avec doigté, elle peut espérer accéder à d'autres fonctions. Pour continuer sa marche vers le sommet, elle peut compter sur les " Sorayos ", ses partisans au sein du gouvernement et dans le Parti Populaire. Ambitieuse, Soraya Sáenz de Santamaria fait montre pour le moment d'une indéfectible loyauté vis-à-vis de Mariano Rajoy. Difficile d'imaginer " la fille de Rajoy", un autre de ses surnoms, tuer son " père politique " pour accéder au poste suprême.
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