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Lenny Bnbr
Vu qu'on commence à avoir accès aux données de la primaire du PS, je suis allé voir la répartition géographique de la participation. J'ai compilé les données pour les 12 premières aires urbaines du pays, qui concentrent environ 25% de la population mais... 50% de la participation (1 000 000 de voix). Si néanmoins Marseille et Nice ont relativement peu voté, la région parisienne (et encore plus Paris intra-muros) concentre 460 000 voix à elle seule. Bref, la France périphérique n'a pas voté. Plus on s'éloigne des centres urbains, plus la participation est faible. Donc c'est bien beau de dire que Hamon a fait 70% chez les ouvriers, si presque aucun ouvrier ou employé n'est venu voter.
Un exemple qui illustre bien cette logique centre-périphérie à l'intérieur même d'un grand centre urbain : Les Yvelines, département assez riche, ont envoyé 47 000 participants à la primaire, la Seine et Marne, plus pauvre, 33 000, alors que les deux départements pèsent quasiment la même chose démographiquement. A Paris, il y a eu 150 000 participants pour 2,2 millions d'habitants. Dans le Pas-de-Calais, 26 000 pour 1,5 millions d'habitants.Si on regarde par circo, c'est pareil, plus on est proche des centres urbains, plus on vote.
Bref, cette primaire confirme que cet exercice est une machine à invisibiliser les classes populaires et à donner une illusion de légitimité au vainqueur, porté par les classes urbaines et relativement aisées qui se sont constituées en un corps de grands électeurs qui déterminent l'offre politique. On court-circuite la présidentielle, seule élection où les classes populaires se déplacent massivement.
Je tire à gros traits, mais les études sur les primaires qui sortiront bientôt confirmeront ce constat d'une corrélation négative entre appartenance aux CSP employé/ouvrier et participation.
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