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Programme de Macron : ça se précise (et ça commence à déplaire)
La Rédaction,
PROGRAMME MACRON 2017 - Le candidat d'En Marche! dévoile peu à peu son projet. Et certaines propositions font déjà des vagues. Voici toutes les principales mesures.
[Mis à jour le 24 février 2017 à 19h23] Tout s'accélère pourEmmanuel Macron, qui multiplie les soutiens et précise peu à peu son programme. Assuré du soutien de François Bayrou et du MoDem, le candidat d'En marche! à l'élection présidentielle 2017 a levé un peu le voile sur ses mesures économiques dans les Echos ce vendredi. Et les premières mesures proposées font déjà jaser. Benoît Hamon a déclaré ressentir "une forme de consternation" à la lecture de ce programme : "Emmanuel Macron nous propose quoi ? De supprimer des postes de fonctionnaires comme Nicolas Sarkozy ou comme François Fillon. Quelle originalité, quelle audace !". "Frappé du classicisme libéral des propositions d'Emmanuel Macron", le candidat socialiste s'interroge : "Qui peut penser aujourd'hui que la solution pour notre pays c'est de faire exactement ce qu'ont fait tous les pays qui aujourd'hui sont en récession, c'est à dire continuer à réduire la dépense publique ?".
Quel est donc le programme d'Emmanuel Macron ?Globalement, il entend mettre en place "un nouveau modèle de croissance", réduire la dépense publique de 60 milliards d'euros, lancer un plan d'investissement de 50 milliards, et vise un taux de chômage de 7% en 2022. Il s'agit d'un programme nettement libéral qui veille aussi à garantir nombre de protections sociales. Voici ses principaux engagements :
Programme de Macron sur les fonctionnaires
Moins d'agents publics en 2020 qu'en 2017. Emmanuel Macron l'a écrit noir sur blanc sur Twitter : "500 000 fonctionnaires vont partir à la retraite. Sur la fonction publique d'État et territoriale, 120 000 ne seront pas remplacés". "Je fixerai l'effort budgétaire en début de période, en définissant des priorités, et chaque ministre devra les décliner en rendant des comptes", a-t-il précisé dans Les Echos le 24 février. Sera quoi qu'il arrive exclue de la baisse des effectifs la fonction publique hospitalière. Emmanuel Macron a avancé le nombre de 70 000 fonctionnaires en moins dans les collectivités locales.
Encourager le paiement "au mérite". "Les protections légitimes des fonctionnaires ne justifient pas d'avoir des droits exorbitants", a-t-il expliqué fin février sur BFM TV. Emmanuel Macron souhaite "donner plus de responsabilité sur le terrain", et faire en sorte que "celles et ceux sur les théâtres d'opération les plus durs soient mieux payés".
Revenir à un jour de carence. La mesure avait été instaurée par la droite et abrogée en 2012 par François Hollande.
Une retraite "à 60, 65 ou 67 ans" en fonction des carrières. "Il faut pouvoir moduler selon les individus et les situations. Si on se contente d'appliquer des critères de pénibilité de manière arbitraire, on ne fera que recréer des régimes spéciaux", ajoutait-il dans L'Obs.
Programme de Macron sur les 35 heures
Plus pour les jeunes, moins pour les plus âgés ? "Quand on est jeune, 35 heures, ce n'est pas assez, expliquait-il à L'Obs en novembre. On veut travailler plus, on veut apprendre son job. Et puis, il y a un principe de réalité. Un entrepreneur raisonne ainsi : ce jeune n'est pas qualifié, je veux bien l'embaucher mais il va apprendre son job en entrant dans mon entreprise, donc il faut qu'il effectue davantage d'heures", a-t-il justifié. Et à contrario, d'ajouter : "Il faut s'adapter aux individus. On peut ainsi imaginer que les branches professionnelles négocient une possibilité pour les salariés qui le souhaiteraient de travailler moins à partir de 50 ou 55 ans : 30 heures, 32 heures, pourquoi pas ?"
Emmanuel Macron a toutefois expliqué le 1er février sur France Inter qu'il souhaitait conserver la durée légale du travail à 35 heures, affirmant qu'il faudrait assouplir les règles "par accord de branche et accord d'entreprise". Et d'assurer qu'il n'y aurait "pas des contrats différenciés par l'âge".
EN VIDEO - Les premières propositions d'Emmanuel Macron en 1 minute chrono
Programme de Macron sur le chômage et l'emploi
Un plan d'investissement de 15 milliards d'euros, "consacrés aux compétences et qualifications des Français avec un plan de formation ambitieux des jeunes et des demandeurs d'emploi".
Transformer le RSA. Pour Emmanuel Macron, "aujourd'hui, le lissage n'est pas bon : quand vous rentrez dans le travail avec un Smic à temps partiel ou un Smic et que vous étiez au RSA, vous n'avez pas la prime d'activité, vous n'êtes pas incité forcément à travailler" (France Inter le 1er février). Et d'ajouter : "On va l'augmenter, ce qui équivaut à environ 100 euros par mois pour quelqu'un qui est au SMIC, c'est une mesure de pouvoir d'achat".
Le droit au chômage en cas de démission. "Cela pourrait éviter les burn-out de salariés qui demeurent dans une entreprise parce qu'ils pensent qu'ils n'ont pas d'autre choix", explique l'ancien conseiller de François Hollande. Sur ce point, Emmanuel Macron n'est pas définitif, mais parle de "réflexion" ouverte.
Le droit au chômage pour les travailleurs indépendants. Pour l'ex-ministre de l'Economie, il faut à l'avenir "donner des droits nouveaux et rentrer dans une logique beaucoup plus transparente, qui ne sera plus pensée en fonction de la durée et du montant des cotisations, mais qui protégera des aléas de la vie professionnelle, ceux qui ne sont pas couverts. En particulier ceux qui sont au régime de la micro-entreprise ou les indépendants".
Exclure du chômage ceux qui refuseront "deux offres d'emplois décentes". "Dans votre région, telle ou telle offre d'emploi dans votre métier est vacante, vous pouvez refuser une offre, pas la deuxième si elle est décente. Si vous la refusez, vous sortez du système. Par contre, s'il y a une crise dans votre métier, qu'il n'embauche plus, on doit vous former à un autre métier", a explicité le candidat d'En Marche! sur BFM TV.
Nationaliser l'assurance chômage. "Il est hypocrite de prétendre que l'assurance-chômage est encore un système paritaire : ce régime est en déficit permanent [...] et c'est l'Etat qui en garantit in fine l'équilibre financier. Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités et gère lui-même l'Unedic. Car il n'y a rien de pire qu'un système où celui qui décide n'est pas celui qui paie", assure le nouveau candidat à l'élection présidentielle.
Programme de Macron en matière de fiscalité des entreprises
Transformer le CICE, le pérenniser et l'étendre "aux petites entreprises, indépendants et entreprises de l'économie sociale et solidaires".
Supprimer "la totalité des charges au niveau du Smic".
Plus de souplesse, plus de marges de manoeuvre pour les entreprises, mais plus de rémunérations pour les salariés : Emmanuel Macron veut "diminuer l'écart entre le salaire brut et le salaire net en supprimant les cotisations maladie et les cotisations chômage".
Programme de Macron sur les impôts
Réformer "en profondeur" l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en le transformant en "impôt sur la rente immobilière" pour supprimer de l'impôt "la part qui finance l'économie réelle", c'est à dire la possession d'actions ou d'entreprises.
Baisse de 20 milliards d'euros sur les prélèvements obligatoires sur les cinq années du mandat présidentiel.
Programme de Macron sur la santé
Aucun déremboursement de soins. Emmanuel Macron promet même un remboursement à 100% par la Sécurité sociale des maladies chroniques et des lunettes, mais aussi des prothèses auditives et dentaires.
Réforme de la vente des médicaments, avec notamment comme mesure phare l'achat à l'unité dans le but de lutter contre le gaspillage.
Programme de Macron pour l'éducation
Plus d'autonomie pour les écoles primaires. "Il faut arrêter de saupoudrer et assumer d'y investir de façon différenciée. Il faut donner plus à ceux qui en ont le plus besoin ", explique-t-il aussi, souhaitant pour le pays "une véritable autonomie pédagogique pour les établissements".
Réforme de la carte scolaire. "Moi, avec la carte scolaire, je n'ai pas le droit de mettre mon gamin à l'école en centre-ville, c'est injuste. Il n'y a plus de petits blonds dans nos écoles". Solution pour l'ancien ministre de Manuel Valls : "On doit absolument faire évoluer la carte scolaire".
Programme de Macron sur les départements
Certains départements ne servent à rien : c'est en substance ce qu'a déclaré Emmanuel Macron le 9 décembre dernier. Le candidat d'En marche entend ainsi supprimer ceux situés dans les zones les plus urbanisées et organisées autour de grandes métropoles, comme c'est le cas à Paris.
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