LU dans le DL du vendredi 3 février 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Pour François Fillon,
SOS assistance
La presse britannique participe donc aussi au « coup d’Etat institutionnel
» ourdi par l’Élysée. Le Sunday Telegraph, dans une interview filmée en
2007, s’est arrangé pour faire dire des menteries à Penelope Fillon. À
savoir : « Je n’ai jamais été l’assistante de mon mari, ni quoi que ce soit de
ce genre.» Voilà qui colle avec le profil de « mère au foyer » que la discrète
Galloise a toujours revendiqué. Mais pas trop avec les 831 440 euros
perçus pour un emploi parlementaire qu’elle peine tant à justifier aujourd’hui.
L’inactive a beaucoup touché, en somme, même si son avocat
évoque un travail « non tangible ».
La vidéo diffusée hier soir par « Envoyé Spécial » porte un nouveau coup
dur à l’ex-Premier ministre. La veille, il appelait députés et sénateurs LR à
la solidarité, leur demandant de « tenir encore quinze jours.» Au rythme des
révélations, deux semaines semblent une éternité. Nombre d’élus refusent
de s’inscrire dans une attente jugée «suicidaire». L’unité du parti se fissure.
L’hypothèse du plan B, longtemps taboue, se trouve désormais sur la table.
On ignore le sort que la justice pénale réservera à cette affaire. Le verdict
populaire, relayé par les sondages, risque en revanche de tomber assez
vite. L’austère Sarthois, après ça, aura du mal à imposer aux citoyens des
sacrifices que lui-même n’a guère consentis. Sa stature morale vacille et
personne ne doit s’en réjouir. Vue de l’étranger, après le scandale Cahuzac
et tant d’autres, la politique française devient synonyme de « fraude
systématique ». Chez nous, auprès des électeurs, le Penelopegate alimente
un peu plus le syndrome déjà fort répandu du « tous pourris».
Et le FN, bien que confronté à ses propres turpitudes bruxelloises, boit du
petit lait.
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