LA CHRONIQUE DU FILLON FILOU ....et les casseroles de MARINE
M. Le Pen et F. Fillon : Leur bras de fer avec la Justice qui ne les lâchera pas! 25/2
| Un proche de Marine Le Pen mis en examen dans l'enquête sur le financement des campagnes du FN en 2014 et 2015 | |
http://www.huffingtonpost.fr
L'enquête est désormais confiée à un juge d'instruction.
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POLITIQUE - Le Parquet National Financier (PNF) a rendu sa décision dans l'affaire Fillon. Il a décidé de passer la main à trois juges d'instruction en ouvrant une enquête judiciaire,comme le rapportent Le Parisien et Mediapart ce vendredi 24 février. Ce qui ouvre la voie à une possible mise en examen du candidat de la droite à l'élection présidentielle.
Cette information judiciaire est ouverte pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d'influence et manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique".
Le 16 février, le PNF avait offert un répit à l'ancien premier ministre en écartant "en l'état" un classement sans suite de l'enquête sur le "Penelopegate". Après avoir reçu un premier rapport des enquêteurs de l'office anti-corruption (Oclciff), le procureur du PNF, Éliane Houlette, avait estimé que "les nombreux éléments déjà recueillis ne permettent pas d'envisager, en l'état, un classement sans suite de la procédure" sur les soupçons d'emplois fictifs de Penelope Fillon.
Deux options restaient ouvertes pour le parquet: citer directement les protagonistes devant un tribunal correctionnel ou ouvrir une information judiciaire et confier la poursuite des investigations à des juges d'instruction. C'est cette deuxième option qui a été retenue par le PNF, notamment en raison de l'entrée en vigueur la semaine prochaine d'une nouvelle loi sur la prescription qui faisait peser des risques de nullité sur une partie de son enquête.
Les avocats des époux Fillon ont réagi en affirmant ne pas douter que leur innocence "sera enfin reconnue" par "des juges indépendants" . "Le PNF confirme, ce faisant, qu'il n'a pas pu démontrer la réalité des infractions poursuivies", estiment les avocats du couple Mes Antonin Lévy et Pierre Cornut-Gentille dans un communiqué.
"Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen?"
Que faut-il donc en penser par rapport à la campagne présidentielle de François Fillon? A très court terme, c'est une bonne nouvelle pour le candidat qui évite le renvoi au correctionnelle ce qui aurait eu un impact dévastateur sur son image. De plus, que l'enquête se prolonge ne semble pas une si mauvaise nouvelle que cela pour le candidat qui a retrouvé des couleurs dans les sondages, le trou d'air semblant derrière lui.
Mais tout cela ne tient qu'à un fil. Ou plutôt à une décision que les juges d'instruction pourront prendre dans les prochaines semaines. Ces magistrats qui vont désormais poursuivre l'enquête ont en effet le pouvoir de mettre un protagoniste en examen. Or, quand l'affaire a éclaté, c'est l'éventualité que François Fillon voulait absolument éviter. Il déclarait alors que s'il était mis en examen, il renoncerait à sa candidature. Il lui semblait alors impossible de continuer, au regard de ce qu'il avait lancé fin août 2016.
En pleine campagne de la primaire de la droite, fin août 2016, il avait attaqué Nicolas Sarkozy sur ses ennuis judiciaires en disant: "Qui imagine le général de Gaulle mis en examen?". "Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs", avait-il taclé.
Ces propos pourraient bien se retourner contre lui dans les prochaines semaines, même s'il a récemment laissé affirmé que seuls les électeurs décideront, sous-entendant qu'une mise en examen ne l'arrêterait plus.
Un délai très serré
Dans tous les cas, le calendrier plaide en faveur de François Fillon. Une source proche du dossier a en effet confié à l'AFP la semaine dernière qu'une mise en examen semblait peu probable avant l'élection présidentielle, "compte tenu des délais extrêmement courts". Il en va d'abord d'un délai légal: entre la convocation d'un protagoniste à son entretien par le juge d'instruction et la tenue de cette audition qui peut déboucher sur une mise en examen (ou le placement sous statut de témoin assisté), il ne peut se passer moins de dix jours.
De plus, même si le dossier confié par le PNF était jugé solide, on imagine mal difficilement le juge d'instruction s'accorder un peu de temps pour faire d'autres investigations.
Mais le temps presse. Dans trois semaines, le Conseil constitutionnel va clore le dépôt des candidatures à la présidentielle et le retrait d'un candidat a comme conséquence un report de l'élection. On peut estimer que si François Fillon passe ce délai, il ira au bout de la campagne. Une chose est certaine: un non lieu avant la présidentielle est quasi-impossible. Le boulet qu'il traîne aux pieds depuis un mois ne va donc pas disparaître.
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lu dans le Dauphiné Libéré du samedi 25 février 2017
LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI
Marine Le Pen, “Nike la police” !
Alors que la PJ souhaite l’entendre sur ses assistants parlementaires, enquête ouverte depuis des mois, Marine Le Pen lui claque la porte au nez. Ah bon, elle peut ?
Oui, son mandat de députée européenne l’immunise contre toute poursuite. Le Parlement de Strasbourg n’a donc pas que des défauts. Étrange attitude, néanmoins, pour une personnalité qui ne cesse d’exiger une application plus ferme de la loi.
Et stigmatise régulièrement le « laxisme » du pouvoir politique.
On entend les cris du FN lorsqu’une quelconque racaille s’autorise une chose pareille : refuser de répondre aux flics ! Tant pis, la blonde de Saint-Cloud assume son spectaculaire bras d’honneur - genre de « Nike la police » chez les gens haut placés.
Elle fait savoir, par courrier, son refus d’obtempérer aux convocations judiciaires… jusqu’aux législatives de juin.
Même si le code pénal ne dit rien là-dessus, les magistrats se doivent de respecter une « trêve républicaine » vis-à-vis des candidats en période électorale. Histoire de mieux laisser « vivre la démocratie », bien sûr.
Au rythme où s’enchaînent les campagnes, voilà qui réduit fort le créneau ouvert à d’éventuelles poursuites. D’autant que le raisonnement risque de valoir en d’autres circonstances.
Il n’y a pas que les élections dans la vie, tant d’événements mériteraient que les juges remettent au lendemain ce qu’ils projettent de faire le jour même.
Ne pas convoquer les lycéens en pleine révision du bachot, par exemple, ni les musulmans au cours du ramadan, ni les chrétiens à la semaine sainte, ni les footballeurs à la veille d’une Coupe du monde, ni les paysans pendant les moissons, ni les acteurs attendus au festival de Cannes… ni un président de la République en exercice.
Mais ça, c’est déjà prévu.




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