Lu dans le DL du jeudi 23 février 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
De Rugy se renie et
Bayrou s’allie
François de Rugy n’a qu’une parole, mais il en change souvent. Candidat à
la primaire organisée par le PS, l’élu écologiste avait promis de s’engager
auprès du vainqueur. Benoît Hamon, donc. Moyennant quoi, il vient d’indiquer
sa préférence pour Emmanuel Macron.
Un petit zigzag lui suffit pour
rejoindre le mouvement « En Marche ».
Le bal des ralliements commence.
François Bayrou, c’est autre chose : ex-ministre de Chirac, appelant à
voter Hollande en 2012, avant de se faire élire maire de Pau grâce à l’ami
Juppé.
Le « ni droite ni gauche » conduit parfois à tourner en rond. Comment
définir le leader centriste ? Peut-être en rappelant ce que Pascal disait de
Dieu : « Un cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part ».
Amen.
En attendant, hier, tous les regards se trouvaient braqués sur le président
du Modem. Allait-il partir, une quatrième fois, à la conquête de l’Élysée ?
Ou
alors, lui aussi, rejoindre M. Macron qu’il soupçonnait naguère d’accointances
avec « les forces de l’argent ».
Le Béarnais pèse 6 % des voix selon les sondages, et bien davantage en
ego.
Contre les pronostics, et son propre tempérament, il choisit pourtant de
renoncer à la Présidentielle. Les dangers qui menacent la France lui
commandent ce « sacrifice ». Le voici qui propose, sous conditions, une
alliance à l’ex-ministre de l’Économie.
Ensemble, si leurs divergences ne
prennent pas le dessus, ils réaliseront son vieux rêve : « gouverner en
dépassant les clivages politiques ».
Vaste programme. Bayrou l’enraciné,
quoi qu’il arrive, apportera à la campagne un air « provincial » jusqu’alors
absent. Et surtout sa caution « d’homme intègre », assez rare par les temps
qui courent
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