NUCLÉAIRE
Tchernobyl : où sont les sols pollués en France ?
De forts taux de Césium 137, l'élément transporté par Tchernobyl, ont été détecté dans des chanterelles dans la Drôme, par exemple. CC by Peter Nyhlén
Les Alpes sont les plus touchées, et plus globalement l'Est de la France.
Il y a trente ans, le nuage toxique de Tchernobyl apparaissait dans ciel de l'Europe, contaminant des régions entières. L'ACRO (Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest) a effectué une étude sur les retombées de Tchernobyl encore présentes dans les sols français et européens.
Le toxique véhiculé par le nuage de Tchernobyl s'appelle le Cesium 137. C'est un produit radioactif créé à partir de la fission de l'uranium. Il se répand partout, les sols, les plantes, les animaux, ce qui le rend difficile à éliminer ou éviter. En cas d'absorption, il s'attaque aux muscles, notamment cardiaque, qu'il détériore fortement à moyen-long terme. Mais le corps l'élimine plutôt rapidement.
Et il est toujours présent un peu partout : tous les échantillons examinés par l'ACRO (103 en France et 17 en Europe) sont contaminés.
En France, c'est la partie Est du pays qui présente des contaminations toujours importantes. Elles sont mesurées en becquerels par kilo séché (Bq/kg sec). Cette molécule n'étant pas présente naturellement dans la nature, son taux devrait être à zéro. Or, ce taux est très élevé dans les Alpes, par exemple à Jausiers (04), où 68 000 bq/kg sec ont été relevés. Un maximum.
Mais en plaine, si les chiffres sont moins impressionnants, ils restent inquiétants : l'Acro a mesuré 70 Bq/kg sec en Isère et 174 Bq/kg sec dans le Haut-Rhin.
Champignons, fruits, légumes et animaux contaminés aussi ?
C'est vrai pour 80 % des champignons analysés, contaminés parfois de façon très importante : 4 410 Bq/kg sec dans des pieds de moutons au Luxembourg, 860 Bq/kg sec dans des chanterelles prélevées dans la Drôme. Le gibier est également contaminé, notamment en Scandinavie. Mais bonne nouvelle, le Cesium 137 est absent des fruits et légumes.
En 30 ans, la radioactivité du Césium 137, doit pourtant avoir diminué de moitié par rapport à 1986, précise l’association.
Une vidéo de l'IRSN pour comprendre Tchernobyl
Méthodologie de l'Acro
L’Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest est une association loi 1901, agréée de protection de l’environnement et dotée d’un laboratoire d’analyse de la radioactivité. Elle fut créée en 1986 après la catastrophe de Tchernobyl en réponse à une demande d’informations et de mesures fiables et indépendantes.
En 2016, trente années se seront écoulées depuis la catastrophe de Tchernobyl, ce qui correspond à la période radioactive du césium-137. Avec l’iode-131 et le césium-134, c’est le principal radionucléide artificiel qui s’est propagé sur la quasi-totalité de l’Europe par transport atmosphérique et qui a entraîné une contamination de l’environnement. Aujourd’hui, seul le césium-137 est encore détectable en France.
Les échantillons ont été prélevés par une centaine de volontaires dont trois associations Les Enfants de Tchernobyl, l’Observatoire Mycologique et Greenpeace Allemagne, qui ont appliqué la méthodologie de l'association. La participation du public a permis l’analyse d’un nombre très important d’échantillons (364) répartis dans toute l’Europe (13 pays).
Publié le 21/04/2016 à 09:24
http://c.ledauphine.com/france-monde/2016/04/20/tchernobyl-ou-sont-les-sols-pollues-en-france
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire