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mardi 23 février 2016

Les syndicats se réunissent pour préparer leur riposte à la loi El Khomri

Le Huffington Post

Les syndicats se réunissent pour préparer leur riposte à la loi El Khomri

Publication: Mis à jour: 

LOI EL KHOMRI

Les syndicats se réunissent pour préparer leur riposte à la loi El Khomri | AFP
TRAVAIL - La riposte syndicale semble s'organiser contre le projet de réforme du droit du travail. Les principaux syndicats ont décidé de se réunir ce mardi 23 février en intersyndicale pour discuter d'un texte jugé qu'ils jugent trop favorable au patronat.
La CGT a invité la FSU, FO, Solidaires, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, l'Unef et l'UNL (lycéens) à 18H00 dans ses locaux, à Montreuil, près de Paris, "afin d'échanger sur l'analyse de la situation sociale, économique et politique" de la France. Il s'agira "d'évaluer les champs d'éventuelles actions et initiatives communes", est-il indiqué dans l'invitation, envoyée aux numéros un de ces organisations.
"Réaction forte et unitaire du monde du travail"
Seule la CFTC, pourtant inquiète de l'impact du projet sur l'emploi, ne viendra pas à la rencontre. Cependant, elle "n'exclut pas de s'associer à d'autres organisations syndicales afin d'appuyer ses revendications", indique-t-elle dans un communiqué.
La CGT avait annoncé dès vendredi son intention de mettre en place "une réaction forte et unitaire du monde du travail" après la divulgation du projet de loi de Myriam El Khomri. Les autres syndicats ont aussi protesté contre un texte qui fait la part trop belle, selon eux, aux revendications du patronat.
Transmis au Conseil d'État, le projet de loi prévoit notamment la primauté des accords d'entreprise en matière de temps de travail, la possibilité de référendum pour valider des accords minoritaires, une "sécurisation" juridique du licenciement économique pour les entreprises, des indemnités prud'homales plafonnées et un recours facilité au forfait-jour dans les petites entreprises.
"Les organisations syndicales se trouvent fragilisées par une loi qui leur a été imposée. Elle est en train de nous prendre deux bras-deux jambes. Il y a un changement de paradigme fondamental", explique à l'AFP Marie-Françoise Leflon, numéro deux de la CFE-CGC, qui assistera à l'intersyndicale.
"Elle touche notre cœur de vie: le dialogue social, le tissu conventionnel, la convention collective, l'accord de branche... C'est notre vie, on ne peut pas rester insensibles", insiste-t-elle.
D'autres réunions attendues
La CFDT, qui a accompagné toutes les réformes du quinquennat (retraites, formation, sécurisation de l'emploi...), se montre très critique cette fois, en particulier concernant deux dispositifs prévus dans la loi: le barème prud'homal et le licenciement économique. Deux points qui mobilisent contre elle syndicats et politiques. Lundi, la CFDT a tout simplement réclamé leur retrait du texte, "exige(ant) que le gouvernement reprenne les concertations".
Vendredi soir, François Hollande avait pourtant tenté de rassurer en affirmant que "les salariés français ne verront aucun de leurs droits remis en cause" et qu'il "donn(ait) à la négociation collective la place qu'elle n'a jamais eue dans notre pays".
FO s'attend avec cette rencontre à un "tour d'horizon de ce que pense chaque organisation syndicale". Mais "c'est un texte que nous rejetons globalement", a estimé sur France Info le secrétaire général de l'organisation, Jean-Claude Mailly, ajoutant que le projet de loi n'est "pas amendable" et "vaut une grève" dans le public comme le privé.
Aucun communiqué commun ne devrait être publié à l'issue de la rencontre de mardi, mais d'autres réunions pourraient suivre. "Il ne faut pas s'attendre à une grande décision dès mardi soir", prévient-on à la CGT.
Des intersyndicales rares ces dernières années
Les intersyndicales se sont faites rares ces dernières années. La dernière, contre le poujadisme et la montée du Front National, remonte à fin 2013. Plus récemment, début 2015, FO avait fait une tentative, pour décider d'une action commune, voire d'une grève, contre la politique d'"austérité".
Mais Jean-Claude Mailly, n'avait réussi à réunir que les syndicats contestataires (CGT, Solidaires et FSU). Les réformistes (CFDT, CFTC, CFE-CGC et Unsa) avaient refusé.
Le projet de loi doit être présenté le 9 mars en Conseil des ministres et discuté en avril à l'Assemblée nationale. Il a le soutien du patronat et de la droite.
Myriam El Khomri, qui avait créé la polémique en laissant entrevoir la possibilité d'un recours au 49.3 (adoption d'un texte sans vote) le 17 février, a jugé lundi à Mulhousequ'il n'était "ni souhaitable ni nécessaire" d'y recourir.
Une pétition en ligne, lancée vendredi à l'appel de militants associatifs et de syndicalistes contre le projet de loi, affichait lundi plus de 200.000 signatures de soutien.
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