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mardi 23 février 2016

La Tribune des Travailleurs : Quelle issue ? Engageons la discussion - Déclaration du bureau national du POID du 13 février 2016



Le POID est issu de la scission organisée par la minorité du BN du POI regroupée autour des anciens secrétaires nationaux.
Personnellement je reste fidèle au POI et son journal Informations Ouvrières mais je reste attentif au positionnement des militants regroupés autour de la Tribune des Travailleurs. J'ai été opposé a tout le processus de scission et je reste persuadé  que les divergences tactiques  ne justifiront jamais cette affaiblissement du Parti Ouvrier Indépendant . Pour ma part je suis pleinement engagé dans la préparation de la conférence nationale de défense des conquêtes de 36 /45 et des acquis démocratiques qui aura lieu le 4 juin 2016.
BV


                            La Tribune des travailleurs



Quelle issue ? Engageons la discussion

Déclaration du bureau national du POID du 13 février 2016


logo POIDRéuni le 13 février, enregistrant les résultats positifs des six premiers mois de diffusion et l’impact de son hebdomadaire La Tribune des travailleurs (dont l’équilibre financier est largement réalisé), le bureau national du Parti ouvrier indépendant démocratique décide de le faire passer de 12 à 16 pages à partir du 15 mars.
Le BN a décidé de passer La Tribune des travailleurs à 16 pages…
Plusieurs raisons conduisent à cette décision. La principale est la suivante : nous voulons engager un débat dans les colonnes de La Tribune des travailleurs, un débat ouvert aux adhérents du POID, mais aussi, plus largement, à tous les travailleurs, militants ouvriers de toutes tendances, élus, démocrates, jeunes, qui se posent, comme nous, la question del’issue politique.
…pour organiser le débat sur l’issue politique
Nous sommes le 13 février 2016. Le gouvernement Hollande-Valls est en train de faire voter sa réforme constitutionnelle qui accentue les traits les plus antidémocratiques de la VRépublique. Il est en train aussi de faire adopter une réforme Badinter-El Khomri qui disloque le Code du travail, en application des exigences de déréglementation dictées par l’Union européenne et le capital financier. Ce gouvernement cherche en permanence à associer les organisations syndicales à la mise en œuvre de ses plans : qu’il s’agisse de l’instauration d’un compte personnel d’activité (CPA) qui substitue l’individualisation aux droits collectifs ; ou qu’il s’agisse d’associer les organisations syndicales aux « groupes de travail » chargés de mettre en œuvre ces contre-réformes. Déjà, le gouvernement annonce que le texte de la « position commune » sur le CPA servira de base à la rédaction du projet de loi El Khomri.
Le mouvement ouvrier est à la croisée des chemins
Ce gouvernement est intégralement réactionnaire. Simple instrument entre les mains de la classe capitaliste, il est celui qui est allé le plus loin depuis soixante-quinze ans sur la voie de l’instauration d’un ordre corporatiste antidémocratique. Au nom de la crise mondiale — c’est-à-dire de l’effondrement du système capitaliste basé sur la propriété privée des moyens de production — le gouvernement et l’Union européenne exigent des organisations syndicales qu’elles se fassent l’instrument de la déréglementation et de la destruction des droits ouvriers. Le mouvement ouvrier est à la croisée des chemins : ou bien s’engager sur cette voie et renoncer à son indépendance ; ou bien préserver son indépendance, et cela suppose d’organiser le combat pour en finir avec ce gouvernement et sa politique.
Pour leur part, les membres du POID, respectueux des prérogatives des organisations syndicales, sont partie prenante de toutes les initiatives visant à créer les conditions de la lutte de classe unie, rassemblant travailleurs et organisations, pour contraindre ce gouvernement à reculer. Comme l’a formulé en direction des responsables des organisations Mickaël Wamen, l’un des syndicalistes de Goodyear condamnés à neuf mois de prison ferme : « Arrêtons de reculer ! Faisons plier ce gouvernement et ceux qui l’accompagnent ! ».
L’élection présidentielle peut-elle ouvrir une perspective ?
C’est dans ce contexte que nous avons discuté de l’issue politique. L’élection présidentielle qui a lieu dans quatorze mois peut-elle ouvrir une issue conforme aux intérêts des travailleurs et de la démocratie, une issue permettant au pays de sortir du désastre dans lequel il s’enfonce chaque jour davantage ?
Il ne s’agit pas ici de la tactique (savoir s’il faut présenter ou non un candidat). Il s’agit de la question posée sur le fond et de la réponse qu’elle appelle sur le fond. A savoir : est-il possible que la prochaine élection présidentielle débouche sur les conditions d’un gouvernement, d’institutions politiques qui, par exemple : renationaliseraient les services publics, abrogeraient les contreréformes et le pacte de responsabilité, rétabliraient les statuts et conventions collectives, organiseraient un plan d’embauches massives pour les travailleurs et les jeunes, porteraient un coup d’arrêt à la désertification rurale, cesseraient les interventions militaires de la France dans d’autres pays ?
La nécessité brûlante d’un gouvernement qui serve les besoins des travailleurs
Ces objectifs se dégagent dans toutes les luttes de résistance des travailleurs des villes et des campagnes. A notre avis, la formation d’un gouvernement qui réaliserait ces objectifs est une nécessité brûlante. Mais la formation d’un tel gouvernement est incompatible avec le régime de la VRépublique. Car cette VRépublique n’est qu’une monarchie sans couronne où un président doté de tous les pouvoirs peut réformer à sa guise la Constitution, convoquer ou ne pas convoquer un référendum, en piétiner le résultat s’il ne lui convient pas, et dicter toutes les contre-réformes de l’Union européenne par le biais, notamment, des articles 38 et 49-3 de la Constitution. Ces institutions n’ont rien de démocratique puisque, prisonnières du carcan de l’Union européenne, elles ont pour seule fonction — le Parlement, le gouvernement — d’appliquer les directives.
Pour notre part, Parti ouvrier indépendant démocratique, nous estimons que dans la situation de grave crise dans laquelle le pays s’enfonce chaque jour davantage, une issue conforme à la démocratie suppose d’abroger la monarchie sans couronne de la VeRépublique, d’abroger l’élection du président de la République au suffrage universel, d’abroger la Constitution de la VRépublique et l’ensemble des traités européens et les institutions (Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne) qui ont pour seule fonction de dicter les plans des capitalistes contre les travailleurs et la jeunesse.
Rendre au peuple sa souveraineté : assemblée constituante !
Pour notre part, nous estimons qu’il n’y aura pas de solution conforme aux intérêts de la démocratie et de la classe ouvrière qui ne passe par le fait de rendre au peuple sa souveraineté. Cela porte un nom : c’est l’élection d’une Assemblée constituante souveraine par laquelle les délégués du peuple définiront eux-mêmes le contenu et la forme de la démocratie. Ce qui, au plan du continent, pose la question de l’union libre des peuples et des nations libres de toute l’Europe se libérant du carcan des institutions de l’Union européenne.
Discutons librement
Cela, c’est notre opinion. Dans les derniers mois, les militants du POID se sont liés à des travailleurs, des militants dans le combat commun pour la levée de l’état d’urgence ou pour la défense des communes, ou encore pour la défense du Code du travail, et plus généralement pour aider à réaliser la lutte de classe contre les plans du gouvernement. Nous constatons que nombre de ces travailleurs et militants partagent nos préoccupations sans nécessairement rejoindre les conclusions que nous en tirons. C’est avec eux, avec vous, que nous voulons ouvrir largement les pages de notre journal, sans tabou ni limitation. Les propositions du POID ne sont pas à prendre ou à laisser. Discutons-on. Les colonnes de La Tribune des travailleurs sont désormais ouvertes à ce débat, non un débat pour le débat, mais un débat pour aider à ouvrir une issue politique.
Adoptée à l’unanimité par le Bureau national du POID

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