2
Déc
2015
Qui est Robert L. Dear, le tireur du Colorado ? Lucas Burel
Vous noterez au passage que, lors de ce fait divers au États-Unis, on n’a pas spécialement :
- critiqué la Bible ;
- demandé aux chrétiens de se désolidariser de ces meurtres ;
- traité ce type de membre d’une 5e colonne à éradiquer…
Source : L’Obs, 29-11-2015
Robert L.Dear a ouvert le feu dans un centre de planning familial dans le Colorado. Opposé à l’avortement, il dit ne plus vouloir voir de “bébés en morceaux”
Robert L. Dear ne voulait plus voir de “bébés en morceaux”. Il s’est introduit vendredi dans un centre de planning familial – Planned Parenthood -, à Colorado Springs, avant d’ouvrir le feu, tuant trois personnes dont deux policiers. Il a été arrêté après plus de cinq heures d’échanges de tirs, en plein week-end de Thanksgiving, une des plus grandes fêtes du calendrier américain.
Dear vivait isolé du monde et n’était connu de la police locale que pour des délits mineurs. Cette nouvelle tuerie porte le nombre de fusillades de ce type à plus de 350 depuis le début de l’année 2015. Plus d’une par jour.
#Qui est Robert Dear ?
Quasi ermite, Robert Dear vivait depuis un an dans une caravane délabrée, près Hartsel, à l’ouest de Colorado Springs, sans électricité ni eau courante ou égouts, limitant au maximum les contacts avec ses rares voisins.
Interrogé par le “Washington Post”, l’agent immobilier qui venait de négocier avec lui l’achat du terrain évoque un individu “normal”, “comme n’importe qui voulant acheter un terrain dans ce coin perdu”.
Originaire de Charleston en Caroline du Sud, cet ancien vendeur d’art indépendant multipliait les logements de fortune et les déménagements depuis son divorce en 2000.
A l’époque il vivait dans une petite cabane à l’extérieur de la ville de Black Mountain, en Caroline du Nord ; ses voisins le souviennent de lui comme d’un homme instable et inquiétant. James Russel, son ancien voisin “raconte au New York Daily News” que Dear “évitait soigneusement de le regarder dans les yeux” :
Quand vous lui parliez, ça partait toujours dans tous les sens, rien de concret”.
#Bien connu des services de police
En 1997, celle qui était alors sa femme, Pamela Ross, avait appelé la police, l’accusant de violences conjugales, selon “le New York Times“. Robert Dear l’aurait poussée à travers une fenêtre après lui avoir interdit l’accès à leur domicile. Elle affirme que son époux pouvait avoir des “accès de colère”, mais qu’il s’en excusait par la suite.
En Caroline du Nord, les rapports de police locaux font état de nombreuses disputes de voisinage. En 2002, il est même accusé de voyeurisme après avoir été aperçu en train d’observer une maison, caché dans des buissons.
Dans sa cabane près de Black Mountain, il vivait seul avec pour seule compagnie un chien galeux dont l’état de santé avait motivé les voisins à appeler les services de la protection animale locaux. Toujours en 2002, il a accusé d’avoir abattu le chien mais il est finalement acquitté.
#Comment explique-t-il son geste ?
Pour les moments, les explications données par le tireur aux policiers laissent apparaître un profil classique de conservateur du sud des Etats-Unis. Chasseur, élevé dans la foi Baptiste, gardant de nombreuses armes à feu autour de son domicile, il aurait évoqué “les bébés en morceaux” des centres de planning familial et “le président Obama” auprès des enquêteurs rapporte la chaîne NBC.
Bien qu’opposé à l’avortement, le sujet n’était pas “obsédé” par la question, affirme son ex-femme au “New York Times“.
Je n’ai jamais, jamais pensé” qu’il pourrait être capable d’une tuerie, précise-t-elle.
Mais la présidente de Planned Parenthood pour le secteur des montagnes Rocheuses, Vicki Cowart, a déclaré que “des témoins confirmaient” que le tireur “était mû par son opposition à l’avortement légal”.
Par mesure de sécurité, même si “aucune menace précise” n’est connue des forces de l’ordre, la surveillance a été renforcée autour des centres de planning familial dans le Colorado.
“Ce n’est pas normal. Il ne faut pas que cela devienne normal”, a protesté Barack Obama, qui réagit systématiquement lors de fusillades meurtrières dans son pays pour réclamer un meilleur contrôle des armes à feu, notamment les plus puissantes. Sans succès pour le moment : le Congrès ne se décide toujours pas à légiférer.
Lucas Burel
Source : nouvelles, Lucas Burel, 29-11-2015
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