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mardi 29 décembre 2015

Trois binationaux évoquent la déchéance de nationalité : "Je ne suis pas inquiet pour moi, mais pour la République"

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Trois binationaux évoquent la déchéance de nationalité : "Je ne suis pas inquiet pour moi, mais pour la République"

La proposition sur la déchéance de nationalité est inscrite dans le

 projet de révision de la Constitution, présenté le 23 décembre en

 Conseil des ministres.


                                         La proposition sur la déchéance de nationalité sera applicable à toutes les personnes françaises nées d’un ou deux parents étrangers et ayant conservé leur nationalité étrangère.
La proposition sur la déchéance de nationalité sera applicable à toutes les personnes françaises nées d’un ou deux parents étrangers et ayant conservé leur nationalité étrangère. (MAXPPP)

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Mis à jour le  , publié le 

"Nous devons pouvoir déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ou un acte de terrorisme, même s’il est né français", a déclaré François Hollande devant le Congrès réuni à Versailles, trois jours après les attentats de Paris. Un mois plus tard, après denombreuses incertitudes,y compris au sein de la gauche, le projet d'extension de ladéchéance de la nationalité figure bien dans la révision de la Constitution. Présenté mercredi 23 décembre en Conseil des ministres, le projet provoque un débat houleux au sein de la gauche.
Pour le moment, l'article 34 de la Constitution (sur Légifrance) rend possible une déchéance de la nationalité, mais seulement pour les personnes l'ayant acquise après leur naissance. Si l'article est révisé, il concernera aussi les binationaux nés français, reconnus coupables de faits de terrorisme. Cette extension crée de nombreuses divisions : certains y voient une façon de différencier les citoyens ; d'autres une mesure efficace pour lutter contre le terrorisme. Francetv info a interrogé trois Français ayant la double nationalité, afin de comprendre comment ils envisagent ce projet.

Nicolas, franco-libanais : "Il ne faudrait pas déchoir pour de mauvaises raisons"

A 22 ans, Nicolas a jonglé toute sa vie entre deux cultures, deux nationalités. Entre le Liban et sa vie à Ermont, dans le Val d'Oise, où il est né. "Mes parents sont arrivés en France durant la guerre du Liban pour continuer leurs études. Mon père a créé sa société d'informatique en France." En 1993, Nicolas naît sur le sol français, et obtient naturellement la nationalité française. "Dans la famille, on a toujours eu la culture française. Le Liban a longtemps été sous mandat français. La langue, la culture, l'éducation... Les Libanais sont très proches de la France", explique-t-il. A la maison, ses parents lui parlent arabe, surtout pour qu'il puisse discuter avec ses grands-parents lors de ses vacances au pays du Cèdre. "Depuis, je me sens Français car je vis ici, mais j'ai le cœur au Liban. Je n'aimerais pas avoir à choisir."
Après les attentats de Paris, lorsqu'il entend parler du projet de déchéance de la nationalité, il ne ressent aucune crainte particulière : "Je ne suis pas concerné, mais je trouve que c'est un moyen pour l'Etat de rejeter ses responsabilités. Comme si les binationaux pouvaient ne plus faire partie de la population." Le jeune étudiant en finance se dit pourtant tout à fait favorable à une déchéance de la nationalité pour les terroristes : "Ils ne doivent pas avoir la nationalité française puisqu'ils n'aiment pas leur pays. Mais cela doit s'appliquer à tous les terroristes, qu'importe la religion et dans des conditions précises. La notion de 'terrorisme' est encore vague, il ne faudrait pas déchoir pour de mauvaises raisons." ....

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