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mercredi 30 décembre 2015

L'éditorial par Daniel Gluckstein - la Tribune des travailleurs du 22 décembre 2015: «Mais le Code du travail existe toujours»

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                                     La Tribune des travailleurs


«Mais le Code du travail existe toujours»

L'éditorial par Daniel Gluckstein - la Tribune des travailleurs du 22 décembre 2015


8 décembre : un agent de sécurité travaillant à l’aéroport d’Orly Ouest depuis 2007 est licencié pour « faute grave ». Parmi les différents reproches qui lui sont faits figure « le non-respect du référentiel vestimentaire ».
En clair : le port d’une barbe « non rasée de près ». Six autres salariés ont été convoqués pour le même motif. « Cela fait des années qu’on travaille avec eux, il n’y a jamais eu de problème. Ils portent la barbe de cette façon depuis leur embauche », commente la déléguée CGT, citée par le journal Le Monde.
« La barbe de B. doit faire deux ou trois centimètres. Pourquoi, juste après les attentats, fait-elle soudain problème ? », interroge la déléguée FO. Quant à l’avocat du salarié licencié, il signale : « La direction profite de l’état d’urgence pour se débarrasser de certains agents, mais le Code du travail existe toujours ».
Précisément. Ici est posé le rapport entre l’état d’urgence et l’offensive anti-ouvrière du gouvernement. Le prétexte des attentats est saisi pour multiplier les mesures arbitraires dans tous les domaines. L’instrument de défense des salariés que constitue le Code du travail est dans le collimateur.
Le 15 janvier, l’ancien ministre Badinter, chargé de mission, présentera un rapport qui servira de base au bouleversement de fond en comble du Code du travail que prépare la ministre El Khomri, et qu’elle présentera d’ici au mois de mars au Conseil des ministres.
Le gouvernement Hollande-Valls veut mettre à profit le climat très particulier né des attentats du 13 novembre pour passer en force — mais avec une certaine discrétion — sur tous les plans anti-ouvriers qu’il est en train de préparer.
Le Code du travail est au centre de cette offensive.
Comme nous le montrons dans ces colonnes, Badinter n’y va pas de main morte : c’est la totalité des droits ouvriers, consignés dans les 3 809 pages du Code du travail, qui devraient être réduits aux 77 pages de l’opuscule de Badinter.
Une large unité s’est réalisée dans « l’appel des 333 » et dans le meeting du 23 janvier autour du mot d’ordre : « Levée de l’état d’urgence ». C’est une réponse à la hauteur de la gravité du coup porté à la démocratie politique.
En apportant son soutien à cette initiative, le Parti ouvrier indépendant démocratique combine le combat pour la défense de la démocratie politique avec l’aide apportée à la réalisation de la lutte de classe unie.
Ainsi se relient, en ce qui nous concerne, les mots d’ordre de « Levée de l’état d’urgence » et de « Ne touchez pas au Code du travail ! ».
Un même combat de classe relie la défense et la reconquête de la démocratie politique, la défense et la reconquête des droits ouvriers. L’un et l’autre mettent à l’ordre du jour la mobilisation de la classe ouvrière unie avec ses organisations, portant un coup d’arrêt à l’offensive destructrice du gouvernement.

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