Les agriculteurs contrôlent la marchandise des camions venus d'Allemagne et d'Espagne
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AGRICULTURE - Des agriculteurs alsaciens ont érigé dimanche soir des barrages à la frontière franco-allemande pour arrêter les camions venant d'outre-Rhin chargés de produits agro-alimentaires, afin de dénoncer les "distorsions de concurrence" favorisant selon eux leurs homologues étrangers, ont-ils indiqué à l'AFP.
Venus avec des tracteurs, ils ont pris place à partir de 22h sur six passages routiers entre la France et l'Allemagne, dont cinq ponts, pour une action qui devrait se prolonger au moins jusqu'à lundi après-midi, à l'initiative de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin.
EN DIRECT - Les éleveurs du Bas-Rhin bloquent l'accès des camions étrangers à la France http://www.francebleu.fr/economie/agriculteurs/crise-agricole-les-eleveurs-du-bas-rhin-entrent-dans-la-contestation-2503903 …
"Nous laissons passer toutes les voitures et tout ce qui vient de France", a dit à l'AFP Franck Sander, président de la FDSEA du Bas-Rhin, affirmant que plus d'un millier d'agriculteurs, "de tout le monde agricole, pas seulement des éleveurs", allaient participer à ces actions de blocage en se relayant.
Les camions étrangers arrivant d'Allemagne et transportant des matières premières agricoles ou des produits agro-alimentaires sont en revanche "bloqués", a-t-il poursuivi.
Sur le pont Pierre Pflimlin, au sud de Strasbourg, une centaine d'agriculteurs vêtus de gilets jaunes avaient procédé au "contrôle" de cinq camions vers 23h30, à la lumière des phares de leurs tracteurs et sous l'oeil vigilant des forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP. Ne transportant pas de produits agro-alimentaires, les routiersont pu continuer leur chemin après quelques minutes d'arrêt.
Selon un responsable syndical, à la même heure, une dizaine de camions venant d'Allemagne auraient été contraints à faire demi-tour à la frontière au total depuis l'installation des barrages dans le département.
"Dans les mesures annoncées par le gouvernement, il n'y a que des reports de cotisations, aucune ne concerne les distorsions de concurrence" avec les agriculteurs étrangers, a estimé Franck Sander, demandant des "solutions concrètes". "Les distorsions, c'est notamment la surenchère de normes en France, mais aussi la différence entre les coûts de main d'oeuvre", a-t-il dit.
Il a cité l'exemple des asperges: "leur coût de production est composé à 80% par la main d'œuvre, à 5 euros de l'heure chez les Allemands qui recourent à des travailleurs des pays de l'Est, et à 12 euros de l'heure chez nous".
L'action des agriculteurs se prolongera au moins jusqu'à lundi après-midi. A l'issue d'une réunion avec les pouvoirs publics, prévue à la préfecture à Strasbourg, les représentants des agriculteurs décideront s'ils poursuivent ou non leurs actions de blocages.
Les camions venant d'Espagne contrôlés
Par ailleurs, à l'autre bout de la France, une centaine d'agriculteurs français ont fouillé dimanche soir des dizaines de camions venant d'Espagne sur une autoroute de Haute-Garonne, menaçant de décharger la viande ou les fruits destinés au marché français s'ils en trouvaient, a déclaré un responsables syndical.
Les cultivateurs et éleveurs ont établi à l'aide d'une dizaine de tracteurs des barrages sur l'autoroute A 645, après le péage de Montrejeau, entre Saint-Gaudens et Lannemezan, provoquant trois à quatre kilomètres de bouchon, a précisé à l'AFP Guillaume Darrouy, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne. Le syndicat était l'organisateur de l'opération qui réunissait également des membres de la FDSEA du département.
"On contrôle tous les camions provenant d'Espagne. On regarde la provenance des denrées alimentaires", a-t-il dit, précisant que des éleveurs mais aussi des céréaliers participaient aux vérifications. "Si ça va en France, on déchargera", a averti le leader syndical départemental. Une cinquantaine de camions avaient été fouillés avant 23h mais aucun n'avait été vidé, a dit Guillaume Darrouy.
Les agriculteurs ont trouvé quelques camions de fruits venant d'Espagne et destinés à la Belgique ou à l'Italie mais pas à la France et pas de camions de viande. Les contrôles devaient se poursuivre pendant encore quelques heures, a-t-on ajouté de même source. Une vingtaine de gendarmes étaient présents et aucun incident n'a été signalé, selon le représentant syndical.
Ces opérations aux frontières suivent une importante mobilisation, samedi, dans différentes régions de France, d'agriculteurs protestant contre les prix jugés insuffisants de la viande de bœuf et porc et du lait au terme d'une semaine d'agitation paysanne.
Enfin, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, estime dans Le Parisien/Aujourd'hui en France de lundi que "dans les jours qui viennent, suite à l'accord tout juste conclu avec le gouvernement, les prix doivent remonter".
Selon le responsable du principal syndical agricole, "les Français sont prêts à payer plus, c'est encourageant". "L'accord sur la hausse du prix du lait va soulager les éleveurs jusqu'en décembre. Pour le bœuf, distribution et industriels sont à la moitié du chemin par rapport aux engagements de juin", a précisé Xavier Beulin.
La suite ici --->http://www.huffingtonpost.fr/2015/07/27/barrages-agriculteurs-eleveurs-frontiere-allemagne-espagneLire aussi :
France Bleu Alsace







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