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mardi 27 juin 2017

Adresse du IIe Congrès du Parti ouvrier indépendant démocratique .....

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                                  La Tribune des travailleurs



Adresse du IIe Congrès du Parti ouvrier indépendant démocratique aux travailleurs, aux jeunes, aux militants des organisations ouvrières et démocratiques


Camarades,
À la veille de notre congrès, le 22 juin, le gouvernement a publié le texte des ordonnances.
Deux semaines plus tôt, le 6 juin, il avait remis aux organisations syndicales son « programme de travail »*.
Deux documents, un même objectif : écraser les travailleurs et la jeunesse.
Avec les ordonnances (débouchant sur une loi adoptée avant le 21 septembre), les patrons seraient, de fait, autorisés à définir entreprise par entreprise : le niveau des salaires (pour les baisser), le temps de travail (pour l’augmenter), les conditions des licenciements (pour les faciliter) ; et d’autres aspects encore.
Avec les ordonnances, le gouvernement voudrait placer les syndicats sous tutelle.
Quant à l’assurance maladie et à l’assurance chômage, le gouvernement prévoit qu’au 1er janvier 2018, les cotisations salariales (c’est-à-dire une part du salaire différé) seraient supprimées.
D’une part, le gouvernement parle de « redressement de l’économie ». D’autre part, en confirmant vouloir porter le budget militaire à 2 % du PIB, il propose 18 milliards d’euros supplémentaires pour la guerre et le massacre des peuples. Ce que veut le gouvernement en réalité, c’est livrer la classe ouvrière et la jeunesse à une surexploitation forcenée et à une précarité généralisée, et poursuivre la destruction des services publics. Répondant ainsi aux exigences de l’Union européenne et des capitalistes, il leur permettra de gonfler les profits capitalistes et de dégager des fonds supplémentaires pour la guerre.
Cette politique est une politique de classe, celle de la classe des exploiteurs. En leur nom, c’est une guerre de classe qu’engage le gouvernement Macron-Philippe, dans la continuité des gouvernements Hollande et, avant lui, des gouvernements Sarkozy.
Travailleurs, militants, jeunes,
Le pays sort d’une longue période électorale. À droite comme à gauche, les principaux dirigeants et porte-parole ont multiplié les discours sur « l’intérêt général » et le « bien commun », glorifié la « patrie », chanté La Marseillaise et brandi le drapeau tricolore.
Pour notre part, nous n’avons cessé d’affirmer : c’est de lutte de classe qu’il s’agit. Rejetant toute forme d’union nationale au-dessus des classes, nous avons agi pour aider à réaliser l’unité des rangs ouvriers, tandis que nos candidats et nos comités défendaient l’urgente nécessité d’un gouvernement ouvrier et de la rupture avec l’Union européenne et la Ve République.
Certes, Macron a été élu. Mais le plus important, c’est ce phénomène d’une ampleur sans précédent : 16 millions d’abstentionnistes, blancs et nuls le 7 mai, plus de 25 millions le 11 juin, et même 29 millions le 18 juin ! Pour la première fois dans l’histoire du suffrage universel dans notre pays, près de deux électeurs sur trois ont choisi de s’exprimer par le « non-vote ».
Une majorité s’est ainsi affirmée, au sein de laquelle plus de deux ouvriers sur trois, plus de deux jeunes sur trois ont dressé les aspirations d’une classe contre les coups brutaux assénés par la classe adverse.
Cette majorité est la seule légitime.
Illégitime est le président, illégitimes l’Assemblée nationale et les institutions qui prétendent, au nom de 15 % d’électeurs, imposer le talon de fer du capital.
Légitime est la mobilisation unie des travailleurs et de leurs organisations – porteuse des aspirations de la majorité – pour repousser la barbarie. Une mobilisation dont les objectifs ne peuvent être moindres que :
  • retrait des ordonnances ! Rétablissement de la hiérarchie des normes du Code du travail, non à la primauté de l’accord d’entreprise, abrogation de la loi El Khomri !
  • retrait des projets du gouvernement contre la Sécurité sociale ! Oui à la Sécurité sociale fondée sur le seul salaire différé et la solidarité ouvrière ! Abrogation de la CSG !
  • ne touchez pas aux régimes de retraite ! Non à la retraite par points !
    C’est sur ce terrain que peut et doit se forger le bloc uni des travailleurs et des organisations.
D’autres proposent d’autres chemins.
Pour certains, la confrontation se jouerait à l’Assemblée nationale. Mais les travailleurs savent d’expérience ce qu’il en est de l’Assemblée nationale sous la Ve République. Certes, des députés de tous bords peuvent y exercer leur talent oratoire. Mais la seule fonction pratique assignée à cette Assemblée par la Constitution est de permettre en toutes circonstances que s’appliquent les plans anti-ouvriers dictés par le président de la République.
Pour d’autres, il y aurait un espace pour la « concertation » et le « dialogue social ». Comme si le gouvernement n’avait pas clairement indiqué que, quelles que soient les discussions, les ordonnances seraient imposées !
En réalité, il n’y a qu’un moyen de les faire reculer : la mobilisation de classe unie, sans délai, pour le retrait des ordonnances et des plans du gouvernement !
C’est le sens du combat engagé par le Parti ouvrier indépendant démocratique pour le front unique ouvrier. Oui ce front unique doit être ouvrier. Toutes autres combinaisons auxquelles certains nous invitent aujourd’hui – constituer un « nouveau front populaire » ou forger « une nouvelle union de la gauche » –, parce qu’elles refusent la rupture avec la Ve République et l’Union européenne, ne feraient que ramener à des scénarios déjà connus : ceux qui ont vu trop souvent « la gauche » accepter de relayer, au pouvoir, les coups meurtriers exigés par la classe capitaliste et l’Union européenne.
Oui, il s’agit bien de forger un front unique ouvrier, qui aide au surgissement de la lutte de classe, qui s’étende jusqu’au combat pour balayer la Ve République antidémocratique et pour l’élection d’une Assemblée constituante, permettant au peuple de dé nir les formes et le contenu de la démocratie. Ce qui, pour nous, POID, inclut le combat pour un gouvernement ouvrier agissant avec les travailleurs et les peuples du continent pour une véritable union libre des peuples et des nations libres de toute l’Europe débarrassés des chaînes de l’Union européenne.
« Ni Dieu, ni César, ni tribun, producteurs, sauvons-nous nous-mêmes », affirme L’Internationale, le chant des ouvriers du monde entier. C’est plus que jamais d’actualité. C’est aux travailleurs qu’il revient de forger l’unité avec leurs organisations, avec leurs délégués de service et d’atelier, avec leurs comités de grève demain, pour ne pas se laisser déposséder de la conduite de leur propre action et de la définition de leurs propres mots d’ordre.
Travailleurs, militants, jeunes, vous le savez, le Parti ouvrier indépendant démocratique ne prétend pas être autre chose que ce qu’il est : un courant dans le mouvement ouvrier.
Notre journal, La Tribune des travailleurs, est au service de la cause ouvrière, rassemblant les faits, les informations, les livrant à la libre discussion et publiant les libres contributions de travailleurs et de militants.
À l’heure où il est question de « recomposition politique », nous estimons utile de poursuivre la discussion engagée dans la préparation de notre congrès : faut-il un parti pour les travailleurs, faut-il un parti ouvrier, faut-il le construire sur des bases de classe ?
Pour notre part, POID, nous n’avons jamais caché que la construction d’un parti ouvrier est une réponse indispensable.
C’est ce débat et ce combat que nous entendons poursuivre au lendemain de ce IIe Congrès en invitant à y participer tous les travailleurs et tous les militants du PCF, du PS, de La France insoumise, du PG, et les militants syndicalistes qui le souhaitent.
C’est ce débat et ce combat que nous voulons poursuivre, notamment avec les camarades des 50 pays engagés comme nous dans les campagnes du Comité ouvrier international contre la guerre et l’exploitation et pour l’Internationale ouvrière.
■ En avant pour l’Internationale ouvrière !
■ À bas la guerre, à bas l’exploitation ! Retrait de toutes les troupes d’intervention française !
■ Levée de l’état d’urgence ! Retrait du projet de loi Collomb !
■ En avant pour l’émancipation ouvrière !
■ En avant pour le gouvernement ouvrier !
■ En avant pour l’authentique parti ouvrier dont ont besoin tous les exploités et tous les opprimés !
■ L’heure est aux plus grandes luttes, l’heure est à l’organisation !
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*Dont l’essentiel a été publié dans La Tribune des travailleurs du 21 juin.
Adoptée à l’unanimité Le 25 juin 2017, 15 h 30

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