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vendredi 30 juin 2017

L’Etat islamique acculé à Rakka et Mossoul



L’Etat islamique acculé à Rakka et Mossoul

Des combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), lors de combats avec des militants de l’EI à Rakka, le 21 juin.
Des combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), lors de combats avec des militants de l’EI à Rakka, le 21 juin. GORAN TOMASEVIC / REUTERS
Les Forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées par la coalition sous commandement américain, ont parachevé hier l’encerclement total de Rakka, dernier bastion urbain de l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les miliciens kurdes et arabes, lancés dans la reconquête de la « capitale » autoproclamée de l’EI dans le pays, ont chassé les djihadistes du dernier secteur qu’ils tenaient au sud de la ville, sur la rive méridionale de l’Euphrate. Les FDS assiègent déjà depuis plusieurs semaines Rakka par l’Ouest, le Nord et l’Est. Elles avaient laissé une voie ouverte au sud, mais ce couloir est désormais totalement fermé, souligne l’OSDH. Le flanc sud de Rakka s’avérait plus lent à conquérir, car il se trouve à la lisière du désert. « Les FDS ont pu maintenant encercler complètement Rakka », a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Cependant, l’EI ne semble pas prêt à se rendre. Venus du centre-ville, toujours entre leurs mains, une quarantaine de ses membres, vêtus de l’uniforme des FDS pour tromper la vigilance de leurs adversaires, ont attaqué Al-Senaa et Mechleb, deux quartiers du Sud-Est. Ils ont mené trois attaques-suicides à la voiture piégée, actionné des drones avec des charges explosives, se sont emparés de six positions tenues par les FDS et ont tué plusieurs combattants. « Même totalement assiégés, les djihadistes sont capables de mener des opérations », note Rami Abdel Rahmane. Près de 2 500 djihadistes combattent dans la ville, selon le général britannique Rupert Jones, commandant en second de la coalition internationale. L’ONU a estimé que près de 100 000 civils étaient « pris au piège ». L’annonce de l’encerclement complet de Rakka intervient trois ans jour pour jour après la proclamation par l’EI du « califat islamique » sur les territoires conquis en Syrie et dans l’Irak voisin.
La coalition soutient également les Forces irakiennes dans leur offensive pour reprendre Mossoul, dernier fief urbain de l’EI, sis dans le nord de l’Irak. L’armée de Bagdad a annoncé s’être emparée hier du site de la grande mosquée Al-Nouri, dans la vieille ville, là même où le chef de l’EI, Abou Bakr Al-Baghdadi, avait fait sa seule apparition publique. La mosquée Al-Nouri, avec son minaret incliné, a été détruite à l’explosif par les djihadistes il y a une huitaine de jours, et le premier ministre irakien, Haïdar Al-Abadi, y avait vu le signe qu’ils reconnaissaient officiellement leur défaite. L’EI ne contrôle plus qu’une portion de la vieille ville de Mossoul, sa « capitale » en Irak, et la prise de la mosquée Al-Nouri est une victoire symbolique de taille pour l’armée gouvernementale. Depuis la proclamation du « califat », en juin 2014, sur les territoires conquis en Syrie et en Irak, l’organisation djihadiste a cédé 60 % du territoire qu’elle occupait dans ces deux pays et 80 % de ses revenus, selon une étude du cabinet d’analyse IHS Markit publiée jeudi. « La montée et la chute de l’EI se caractérisent par une expansion rapide suivie d’un déclin continu. () Il est évident que le projet de gouvernance du “califat” a échoué », note Columb Strack, un expert du Moyen-Orient à IHS Markit. « Le reste du “califat” devrait se désintégrer avant la fin de l’année. »


Source Le Monde.fr

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