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vendredi 19 mai 2017

Ce serait bête…

19 mai 2017
Laurent Joffrin
La lettre de campagne
de Laurent Joffrin

Ce serait bête…

Après avoir fait valser toutes les quilles, l’épagneul Macron peut encore être renvoyé piteusement à la niche. Il suffit pour cela qu’une majorité se dégage contre lui dans la prochaine assemblée : le Président sera réduit à inaugurer les chrysanthèmes. Peu probable mais toujours possible. Tout ça pour ça…
Le danger vient du parti LR, dont on pense qu’il serait seul à pouvoir constituer un groupe assez nombreux ; la gauche est dans les choux quoi qu’il arrive. Pour cette raison, la droite a reçu en apanage Matignon et Bercy, où se passent les choses sérieuses. Economie et Budget, deux portefeuilles pour épargner les portefeuilles des électeurs conservateurs. Ils devraient apprécier. Pour l’instant, la tactique semble efficace : les sondages font état d’une envolée d’En marche vers les 30% au premier tour. La droite est autour de 20% comme le FN, France insoumise à 14% et le PS dans les profondeurs du classement. Un sondage le place à 12%, un autre, lugubre, à 6%. Estimations fragiles : il n’y a pas une campagne mais 577 dont chacune obéit à un écosystème particulier, tradition politique, force du sortant, implantation des candidats, sociologie, héritage religieux, vitesse du vent, âge du capitaine, etc. Les projections jusqu’ici réalisées – un peu hasardeuses – montrent qu’En marche frôle la majorité absolue. Comme Macron a eu l’habileté de ne pas présenter de candidat contre un certain nombre d’alliés potentiels à gauche ou à droite (Touraine, Riester, Solère, Valls, etc.), il peut compter sur un prompt renfort pour étoffer sa majorité. Dans ce cas, il sera le roi de la République.
Une gaffe retentissante, un scandale quelconque, une bévue de ministre, un événement dramatique, peuvent changer la donne, avec un gouvernement novice et bigarré. D’autant que le Président n’a pas encore séduit l’opinion. Sa cote de popularité après quelques jours est inférieure à celle de Hollande ou de Sarkozy au même stade. Les Français n’ont pas encore adoubé le jeune premier dans la République à quelques mètres de l’arrivée du marathon, il peut encore tomber. Même s’il a plusieurs longueurs d’avance…

Et aussi

• Marine Le Pen sort de sa dépression post-débat. C’est elle et elle seule qui a gâché la chance historique du FN en raison de sa prestation : elle a pris un coup sur la cafetière. Elle repart à l’assaut à Hénin-Beaumont, où ses chances sont réelles. Faute d’être première à Rome, elle sera peut-être première dans son village.
• Les gourous électoraux du PS broient du noir. Ils anticipent une défaite historique, peut-être pire que celle de 1993 quand ils étaient revenus à l’Assemblée à une cinquantaine. Et surtout, ils sont derrière la France insoumise en voix, ce qui accrédite le projet de Mélenchon : remplacer le PS. Dans ce cas nous reviendrons cinquante ans en arrière, quand le PCF dominait une gauche affaiblie et divisée, lui interdisant de gouverner.
LAURENT JOFFRIN
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