- Comme tous ses prédécesseurs depuis 1981, Hassan Rohani obtiendra-t-il un second mandat de quatre ans ? Près de 56,4 millions d’électeurs iraniens sont appelés aux urnes, ce vendredi, pour désigner leur prochain président ; un scrutin en forme de duel entre le modéré Rohani – dont le bilan est contrasté – et le conservateur Ebrahim Raisi, après plusieurs désistements. The Guardian
- Dans la foulée de l’accord sur le nucléaire, signé à la mi-juillet 2015 à Vienne à l’issue d’âpres tractations avec le groupe dit des « 5 + 1 » (Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), d’aucuns pensaient que M. Rohani, fort de ce succès diplomatique majeur, serait réélu dans un fauteuil. Personne ne semblait alors en mesure de lui disputer les faveurs des citoyens.
- Las ! Le moteur de l’économie, grippé, tarde à repartir. Certes, l’inflation est maîtrisée, mais le chômage croît. Une situation qui place le président sortant dans une posture d’autant plus inconfortable que son rival jouit du soutien des pasdarans(les gardiens de la révolution) et du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, le véritable maître du pays, qui détient la haute main sur tous les dossiers intérieurs et diplomatiques de prime importance. The Washington Post
- « Les Iraniens souffrent encore sur le plan économique (…). Cela affaiblit considérablement Rohani pour cette élection », souligne Farzan Sabet, iranologue à l’université Stanford (Californie), ajoutant que « Raisi a cherché à exploiter cette faiblesse en distillant un message populiste ».
- La bataille pour la présidence s’est jouée autant sur l’avant-scène que sur Internet. Conscients du pouvoir des réseaux sociaux – sur lesquels a fleuri une liberté certes très encadrée, mais réelle pendant la campagne –, les prétendants en ont fait leur principal outil de mobilisation. Deutsche Welle, BBC
- Qu’en est-il de la population, de ses aspirations profondes ? Bien qu’elle doute que l’élection puisse changer radicalement la donne, elle accorde de l’importance au vote. Peut-être parce que, justement, elle n’a guère foi dans le système (théocratique), explique Shervin Malekzadeh, chercheur invité à l’université de Pennsylvanie. Le « paradoxe perse »… The Atlantic
- Pour Raman Ghavami, analyste spécialiste du Moyen-Orient, le choix qui s’offre en réalité aux habitants de la République islamique est clair : d’un côté, « le mauvais » (Rohani), de l’autre « le pire » (Raisi). En effet, avance-t-il, même si Hassan Rohani est reconduit, les réalités qui prévalent aujourd’hui – l’administration Trump aux Etats-Unis, la montée du nationalisme et la crise socioéconomique – lui rendront la tâche difficile pour mener à bien les réformes sociales et politiques dont le pays a besoin.
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