Lu dans le DL du vendredi 24 mars 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Macron croule
sous les soutiens
Assumant un procès en « déloyauté » vis-à-vis de son vainqueur à la
primaire, Manuel Valls soutient Emmanuel Macron.
Jean-Yves Le Drian,
« parrain » breton et ministre respecté de la Défense, le rallie à son tour.
Manquerait plus que Ségolène, à qui personne ne demande rien, adhère
aussi...
Le leader du mouvement « En Marche » devrait se méfier,
rassembler trop « d’éléphants » risque de ralentir son allure électorale.
L’adhésion des « poids lourds » gouvernementaux, que ne compense
guère l’apport du très léger Douste-Blazy, fausse sa balance du « ni droite
ni gauche ».
À force, son équipe présumée inédite finira par ressembler
comme deux gouttes d’eau à celle de l’Élysée.
Lui qu’on disait hier
« traître » à Hollande passe maintenant pour son héritier naturel.
Gênante
filiation ?
Oui, pour qui prétend diriger « autrement » et s’affranchir des
anciens clivages partisans.
En attendant, utopie contre pragmatisme, le Parti socialiste se fracture
sous nos yeux.
Les deux « franges » qui le composent depuis toujours,
jadis illustrées par le duel Mitterrand-Rocard, s’éloignent inexorablement.
L’une, campée sur son vieil idéal d’opposition, s’agglomère autour d’un
ex-frondeur. Benoît Hamon, combien de divisions ? L’autre, par conviction
ou opportunisme, rejoint la rive inconnue du social-macronisme à la
mode.
Si les sondages persistent à briller, le goutte-à-goutte des
transfuges pourrait bien devenir flot continu.
Tout laisse à penser que le PS
n’en sortira pas indemne.
Pas plus que « Les Républicains », remarquez,
au cas où Fillon échouerait dès le premier tour.
Quoi que décide l’électeur
en mai, le paysage politique se trouvera bouleversé en profondeur.
On
annonce un printemps pluvieux, mais ça va « recomposer »sec !
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