L'ECONOMIE
Jeudi 22 septembre 2016
L’Inde sur le point d’acquérir 36 Rafale, futurs clés de sa défense |
Un Rafale décolle de la base de Solenzara, en Corse, le 16 mars 2016. © CHARLES PLATIAU / REUTERS / REUTERS
|
Le gouvernement indien a approuvé mercredi soir l’achat à la France de 36 avions de combat Rafale du groupe Dassault, plus grosse commande à l’exportation pour l’avion de combat français. Au terme de presque un an et demi de rudes négociations entre Paris et New Delhi, le feu vert du gouvernement de Narendra Modi annonce la fin de ce feuilleton commercial de longue haleine au centre des relations entre les deux pays. « Le contrat a été approuvé au cours d’une réunion ce soir. Il sera formellement signé par le ministre français de la défense et son homologue indien le 23 septembre à New Delhi », a déclaré un responsable du ministère de la défense indien sous couvert d’anonymat à l’Agence France-Presse. Après des débuts difficiles à l’exportation, le Rafale avait trouvé preneur en 2015 au Qatar et en Egypte. Chacun avait acquis 24 appareils. Le détail du volumineux accord, notamment le prix et la gamme complète des armements achetés « ne seront rendus publics qu’après la cérémonie de signature », a expliqué le responsable indien. Selon Press Trust of India, l’Inde débourserait 7,9 milliards d’euros pour ce contrat.
Cet accord reste toutefois modeste en comparaison de ce qui avait été qualifié au départ de « contrat du siècle ». La démocratie la plus peuplée du monde avait à l’origine lancé un appel d’offres pour 126 avions de combat, pour lesquels elle était entrée en négociations exclusives avec Dassault en 2012. Mais la commande n’avait jamais vu le jour. New Delhi exigeait en effet d’importants transferts de technologies, dans le but de dynamiser son industrie locale ; ce qui aurait engendré d’importants surcoûts. L’arrivée des avions de chasse français devrait soulager en partie l’armée indienne. Ses militaires dénoncent de longue date un équipement insuffisant, selon eux, pour se montrer à la hauteur des défis géopolitiques de la région.
Outre la vieille inimitié avec le voisin pakistanais depuis l’indépendance, l’Inde est confrontée à la montée en puissance et l’affirmation de la Chine sur le continent asiatique. L’achat de ces Rafale, des avions de combat de génération 4+ aux capacités omnirôle, va permettre à New Delhi de moderniser sa flotte aérienne vieillissante, pour beaucoup composée d’appareils russes en fin de vie. Mais cette commande ne palliera pas entièrement les besoins de son armée de l’air. En 2015, elle ne comptait que 35 escadrons de 18 appareils, quand elle estimait avoir besoin d’au moins 42. « Une réduction [du nombre d’escadrons] est en cours et d’ici à 2022, nous en compterons 25. Ce sera alors un match d’égal à égal avec le Pakistan et nous devons également être attentifs à la menace de la Chine », mettaient en garde les représentants de l’Armée de l’air l’an dernier devant la commission de défense du Parlement. « L’armée indienne a de très lourds besoins de modernisation », explique Corentin Brustlein, responsable des études de sécurité à l’Institut français des relations internationales (IFRI).« Au-delà de la vente de ces 36 [Rafale], il y a la perspective d’un contrat encore plus “dimensionnant” qui ferait vivre Dassault pendant beaucoup plus d’années », souligne-t-il. |
Hausse des effectifs de fonctionnaires dans l’éducation. Le projet de loi de finances de 2017 comprend la création de 12 842 postes dans l’éducation nationale, a annoncé jeudi la Rue de Grenelle, soulignant que l’engagement de François Hollande de créer 60 000 postes pendant son mandat était ainsi tenu.
La Chine exportatrice nette de capitaux. La Chine est devenue l’an dernier exportatrice nette de capitaux, ses investissements à l’étranger ayant pour la première fois dépassé le volume des investissements étrangers en Chine, a fait savoir jeudi le gouvernement chinois. Cette annonce est faite au moment où Pékin cherche à obtenir des transferts de technologie et de ressources énergétiques et à s’ouvrir de nouveaux marchés. Les investissements chinois à l’étranger ont augmenté de 18,3 % pour atteindre, en 2015, le niveau record de 145 milliards de dollars, dépassant 135,6 milliards de dollars d’investissements étrangers enregistrés en Chine, a communiqué le ministère du commerce chinois.
Neelie Kroes, sous le feu des critiques. L’ancienne commissaire européenne chargée de la concurrence, et à ce titre de surveiller le monde des affaires, a été directrice d’une société aux Bahamas pendant son mandat, et ce au mépris des règles européennes, ont révélé mercredi des journaux européens. D’après les documents en possession du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et duMonde et du Consortium international des journalistes d’investigation ICIJ, MmeKroes a été directrice de Mint Holdings Ltd., une entreprise offshore établie aux Bahamas, « du 4 juillet 2000 au 1er octobre 2009 », ont révélé les quotidiens néerlandais Trouw et Het Financieele Dagblad.
|
Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
|
Dans la presse étrangère |
Fed : la hausse probable des taux menace la génération Y |
La présidente de la Fed, Janet Yellen, à Amherst, Massachusetts, en septembre 2015.MARY SCHWALM / REUTERS
|
Malgré l’annonce de la Réserve fédérale hier qu’elle maintiendrait des taux d’intérêt stables, une hausse des taux américains est presque certaine avant la fin de l’année. C’est une bonne nouvelle pour les baby-boomeurs, mais une mauvaise pour les enfants du millénaire, la génération Y, souligne Quartz. La politique de la Fed de taux bas, visant à stimuler la croissance économique, n’a pas été favorable aux épargnants atteignant la retraite. De faibles taux d’intérêt ont rendu les investissements sûrs avec des rendements décents plus difficiles à trouver, et ont poussé les baby-boomeurs vers des actifs beaucoup plus risqués, comme les actions. Aussi, la hausse des taux d’intérêt va stimuler le rendement des placements sûrs et populaires parmi les retraités, y compris les certificats de dépôts et les placements sur le marché monétaire. Mais pour les enfants du millénaire, les perspectives sont beaucoup plus sombres. En effet, une hausse des taux de la Fed se traduira par des taux d’intérêt plus élevés sur les prêts automobiles et les prêts hypothécaires, ainsi que sur les taux des prêts étudiants, qui vont s’ajuster l’été prochain en réponse à une hausse de taux de la Fed. La génération Y a du souci à se faire…
|
|
| ||
Etudes & documents |
L’industrie hôtelière française : un recul sans précédent de la fréquentation qui devrait perdurer. Après une année 2015 contrastée entre l’Ile-de-France et les autres régions, l’hôtellerie française enregistre en 2016 un recul de fréquentation sans précédent, après les attentats qui ont un impact durable sur la fréquentation touristique et de potentielles conséquences sur l’investissement, selon une étude publiée mardi par KPMG. « Si les événements de janvier 2015 ont eu un impact limité dans le temps – également compensé par la clientèle “affaires” ainsi que par les bonnes performances loisirs durant l’été – les attentats du 13 novembre 2015 ont fortement dégradé l’attractivité de la capitale et de la France auprès des clientèles internationales et domestiques. » A Paris, la baisse des niveaux de fréquentation en 2015 est identifiable sur l’ensemble des segments, à l’exception du haut de gamme (+ 2 points à 80,5 %), note KPMG.
Le déficit combiné des pays du Golfe au plus haut en 2016. Le déficit budgétaire combiné des six monarchies arabes du Golfe va culminer à 153 milliards de dollars en 2016 en raison de la chute des prix du pétrole, selon une étude publiée mardi à Koweït. Ce déficit s’était établi à 119 milliards de dollars en 2015, selon l’étude de Kamco Research, une société d’investissement koweïtienne. A lui seul, le déficit de l’Arabie saoudite, poids lourd de l’OPEP, va atteindre 84 milliards de dollars en 2016, soit 55 % du déficit des six pays, indique l’étude. Le déficit saoudien a été de 98 milliards de dollars en 2015. Le déficit des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG : Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman, Qatar et Koweït) devrait toutefois reculer à partir de 2016 pour s’établir à 100 milliards de dollars jusqu’à 2021, selon la même étude. Selon Kamco Research, les revenus du CCG, qui proviennent essentiellement des exportations pétrolières, ont dégringolé de 735 milliards de dollars en 2013 – un niveau record – à 443 milliards de dollars en 2015. Les revenus projetés pour 2016 devraient reculer encore à 365 milliards de dollars. Le prix du baril est passé de plus de 100 dollars à la mi-2014 à moins de 30 dollars au début de cette année, avant de remonter à une moyenne de 47 dollars.
|
À lire sur Le Monde.fr |
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire