ELYSEE - L'entourage de François Hollande n'a pas attendu la sortie dans les kiosques de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles pour réagir à un article qui le met en accusation. L'Elysée a publié un communiqué, mercredi 30 octobre, pour "rétablir la vérité des faits" autour de l'existence d'un présumé "cabinet noir" chargé d'enquêter sur Nicolas Sarkozy. "La présidence de la République n’a fait qu’exécuter les réquisitions adressées par les juges d’instruction et par le Conseil constitutionnel. En aucun cas elle n’est allée au-delà des demandes des juges", est-il écrit dans un communiqué.
Dans son édition à paraître le 31 octobre, l'hebdomadaire publie le témoignage de Bernard Muenkel, ancien chef du service des télécommunications et de l'informatique de l'Elysée, qui est aujourd'hui en conflit avec son employeur. Il explique comment des conseillers du chef de l'Etat, notamment le commandant militaire du palais (Eric Bio-Farina) lui ont demandé de chercher, dans les archives présidentielles, des documents capables de gêner leurs prédécesseurs. Bernard Muenkel affirme que ces requêtes étaient illégales car contraires au protocole d'accord signé par Nicolas Sarkozy avec les Archives nationales. Celui-ci règle l'accès aux archives de son quinquennat et fait de l'ancien président le seul propriétaire.
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Trois affaires sont au coeur de ces recherches, ce que confirme l'Elysée: la première concerne Bernard Tapie et la vente d'Adidas au Crédit Lyonnais. La seconde est liée à la fusion des Caisses d'Epargne et des Banques Populaire. Enfin la dernière concerne les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. temps des chasses aux sorcières est révolu. L'Elysée a répondu à des enquêtes judiciaires", a ensuite affirmé la ministre de la Justice Christiane Taubira en réponse au député UMP Olivier Marleix. Selon la Garde des Sceaux, n'ont été communiqués que les documents qui étaient encore à la disposition des services du Président. "Pour ceux qui sont aux archives nationales, l'Elysée a renvoyé la justice vers ses services", a ajouté la ministre.
Nadine Morano évoque un "Hollande-Gate"
Mais il n'est pas sûr, loin de là, que le communiqué de l'Elysée suffise à dissiper les doutes de l'UMP. Pour le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, "ces révélations sont d'une extrême gravité". "Le soupçon sur les agissements des collaborateurs de François Hollande ne peut demeurer sans porter atteinte gravement au fonctionnement régulier de nos institutions. C’est pourquoi, je demande solennellement à la Garde des Sceaux de saisir immédiatement le Parquet pour faire toute la lumière sur cette affaire", écrit le parlementaire dans un communiqué. Il demande également au chef de l'Etat "de s'expliquer dans les plus brefs délais".
Une requête également formulée par Geoffroy Didier, secrétaire général adjoint de l'UMP. "S'ils étaient confirmés, de tels agissements seraient insupportables dans un Etat de droit. La présidence de la République ne doit pas être une officine, ni ses collaborateurs des détectives. Nous attendons donc des explications précises sur l'utilisation présumée des moyens de l'Etat à des fins qui seraient exclusivement politiques", estime ce Sarkozyste patenté.
Nadine Morano a pour sa part lancé l'offensive sur les réseaux sociaux. Relayant l'article de Valeurs actuelles depuis mardi soir, elle a également lancé le mot clé #HollandeGate