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jeudi 28 août 2025

Le Monde Moderne - La Quotidienne - Les différents scénarios en cas de chute du gouvernement Bayrou...Jeudi 28 août 2025

 

Les différents scénarios en cas de chute du gouvernement Bayrou

Le réveil des Gilets jaunes pour le 10 septembre, la réforme du contrôle continu pour le baccalauréat, l'Allemagne accélère le recrutement dans l'armée, l'Espagne sans budget depuis deux ans.

 
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Les différents scénarios en cas de chute du gouvernement Bayrou

Suite à l’annonce de François Bayrou d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale, les oppositions ont annoncé leur intention de faire tomber le gouvernement. "C'est une autodissolution", estime même Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste. Pour le moment, le chef du gouvernement n'a pas les voix nécessaires pour être suivi par le Parlement.

Depuis début juillet, Emmanuel Macron dispose à nouveau du pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale. En cas de chute du gouvernement Bayrou, il pourrait être contraint de se tourner vers cette option. Le président de la République a pourtant répété ces dernières semaines que le scénario d'un recours à l'article 12 de la Constitution n'avait pas ses faveurs.

En cas de chute du gouvernement Bayrou, Emmanuel Macron a également la possibilité de chercher une solution avec un nouveau gouvernement. À gauche, le PS, Les Ecologistes et le reste de la gauche unioniste, qui promettent une candidature commune pour 2027 (sans Jean-Luc Mélenchon ni Raphaël Glucksmann) se disent désormais "prêts" à prendre la suite du gouvernement Bayrou.

Les responsables de gauche s'appuient toujours sur les 192 sièges qu'ils ont obtenus en juillet 2024, même si les querelles internes au sein de l'alliance du Nouveau Front populaire laissent peu de marge à un gouvernement de gauche. Mais l'hypothèse d'une ouverture à gauche commence à être défendue au sein même du bloc central.

Emmanuel Macron peut également tenter d'obtenir un compromis avec une personnalité de la société civile ou en cherchant de nouveaux appuis. D'autant que le parti Les Républicains, allié de circonstance, connaît des divisions internes. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a mis en garde contre un vote qui ferait chuter le gouvernement de François BayrouUne partie des députés LR n'a pas apprécié l'absence de concertation avant cette prise de position.

Le président de la République a jusque-là écarté toute idée de démission face aux blocages rencontrés par l'Assemblée. Certaines voix, comme celle de Jean-François Copé, appellent le chef de l'Etat à reconsidérer cette hypothèse en cas de chute du gouvernement Bayrou tandis que Jean-Luc Mélenchon a annoncé le dépôt d'une nouvelle motion de destitution contre le chef de l'Etat le 23 septembre.

En août 2024, les insoumis avaient déjà déposé une proposition de résolution visant à réunir le Parlement en Haute Cour, en vue d'engager la procédure de destitution du président de la République. Mais cette proposition avait été rejetée par la commission des lois de l'Assemblée nationale. Un départ d'Emmanuel Macron entraînerait une élection présidentielle anticipée et très certainement des élections législatives dans la foulée.

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Les gilets jaunes réactivent leurs communautés avant le 10 septembre

Depuis plusieurs semaines, des appels aux blocages et aux manifestations pour le 10 septembre sont exprimés sur les réseaux sociaux. Difficile de ne pas faire le parallèle avec le mouvement lancé le 17 novembre 2018 pour dénoncer une écotaxe sur les carburants. Sept ans plus tard, plusieurs figures connues de l'époque relancent la contestation.

Il reste difficile d'établir avec certitude la paternité de l'appel. La mobilisation a réellement décollé après la publication d'un "document bleu" avec mention de la date du 10 septembre sur la plateforme X. Publié dans la soirée du 18 juillet, trois jours après le discours sur l’austérité de François Bayrou, le message sera partagé 1,5 million de fois.

Les différentes composantes des gilets jaunes, toujours actives sur Facebook, rebondissent sur cet appel au blocage. De petites assemblées générales ont déjà été organisées dans une vingtaine de villes situées dans toute la France, suivies de comptes rendus publiés sur le réseau Telegram. Ces réunions physiques ont connu des fortunes variées.

Certains participants sont novices, mais les discussions et les premières actions restent marquées par l'héritage du mouvement de 2018.

Le mouvement du 10 septembre présente néanmoins une couleur plus institutionnelle qu'il y a sept ans. Plusieurs partis et syndicats ont déjà annoncé leur intention de rejoindre ce mouvement, à l’instar de La France insoumise. L'irruption de ces acteurs est accueillie avec méfiance – voire animosité – dans des réseaux qui rejettent, par définition, les corps intermédiaires classiques.

L'engagement des forces politiques de gauche représente une différence fondamentale avec l'approche initiale des gilets jaunes et rien ne garantit le succès de cette convergence inédite entre deux positions.

Elisabeth Borne veut réformer le contrôle continu du baccalauréat

Lors de sa conférence de presse de rentrée, la ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne, a fait savoir qu'elle souhaitait une réforme du contrôle continu au baccalauréat, une mesure qui doit permettre de refléter "plus fidèlement" le niveau des élèves. Depuis la réforme Blanquer en 2018, la moyenne des notes obtenues tout au long des années de première et terminale compte pour 40% de la note finale de l'examen.

Elisabeth Borne a souligné vouloir ne pas laisser "s'installer le doute sur la valeur de ce diplôme". Dès cette semaine, les proviseurs seront chargés d'élaborer un projet d'évaluation précisant clairement quelles évaluations seront prises en compte pour le contrôle continu du baccalauréat, donc aussi pour Parcoursup.

L'idée est d'autoriser le coefficient 0, c'est-à-dire d'exclure totalement certaines évaluations de la moyenne prise en compte pour le bac. Un contrôle sur les verbes irréguliers en cours de langue, par exemple, pourrait avoir un coefficient 0, contrairement à un devoir sur table mélangeant différents exercices.

À chaque fin de trimestre, les élèves disposeront de deux bulletins : un premier avec les notes dont le coefficient n'est pas nul, qui comptera pour l'obtention du bac et le dossier Parcoursup, et un deuxième avec l'ensemble des notes, qui permettra d'évaluer les progrès de l'élève.

Le choix des coefficients attribués aux évaluations sera laissé à l'appréciation de chaque établissement. Les équipes pédagogiques ont jusqu'aux vacances de la Toussaint pour élaborer ce nouveau projet d'évaluation.

L'Allemagne accélère le recrutement dans l'armée

Face à la menace russe, le gouvernement allemand a adopté un projet de loi pour accélérer le recrutement dans l'armée, en misant sur le volontariat.

Lors d'une conférence de presse, le chancelier Friedrich Merz a qualifié Moscou de "plus grande menace pour la liberté, la paix et la stabilité en Europe" et rappelé son plan de faire de l'Allemagne "la plus grande armée conventionnelle du côté européen de l'OTAN". Le projet de loi, qui doit encore être adopté par le Bundestag, veut attirer plusieurs dizaines de milliers de personnes dans la Bundeswehr.

Si cette campagne de recrutement est basée sur le volontariat, le texte prévoit un mécanisme pour réintroduire partiellement le service militaire obligatoire, si les effectifs continuaient de se tarir dans les années à venir.

Dès le 1er janvier, les jeunes Allemands recevront un questionnaire – obligatoire pour les hommes, facultatif pour les femmes – afin d'évaluer leur aptitude, leurs compétences et leur intérêt pour le service militaire. A partir du 1er juillet 2027, les hommes allemands de 18 ans devront également se soumettre à un examen médical, même s'ils ne se portent pas volontaires.

En cas de guerre, la conscription, suspendue en 2011, s'appliquerait à nouveau et les hommes âgés de 18 à 60 ans pourraient être recrutés.

L'Espagne, un pays qui fonctionne sans budget voté depuis deux ans

Cela fait deux ans que l'Espagne est sans budget. Une situation anormale qui s'explique par le fait que le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez n'a pas de majorité parlementaire. Obtenir le soutien de certains partis politiques comme les indépendantistes catalans nécessiterait d'importantes concessions. Malgré l'absence de budget, le pays réussit à fonctionner.

Sans budget voté depuis deux ans, le gouvernement de Pedro Sanchez a reconduit celui de 2023 deux fois de suite. Un cas de figure inhabituel mais qui est pourtant prévu par la Constitution espagnole. Sur le plan économique, cette situation n'a pas eu de retombées négatives. Au contraire, l'économie espagnole affiche une bonne santé depuis plusieurs années, avec une croissance de 3,2% en 2024, et une baisse du déficit public.


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