Vendredi 28 février – Deuxième acte
BONJOUR ! En 2005, à 43 ans, Christophe Aulnette décide de quitter la présidence de Microsoft France. De solder dix-sept ans de vie professionnelle riche dans un groupe qui a multiplié son chiffre d’affaires par plus de quarante sur la période ! « Je [souhaitais] sortir du “cocon” et vivre d’autres aventures dans lesquelles mes qualités personnelles [trouveraient] à s’employer de façon plus forte, ma liberté [serait] plus totale », écrit l’ingénieur passé ensuite par Altran dans un ouvrage aussi sincère qu’instructif intitulé Le jour où j’ai quitté Bill Gates (éditions Novice, 156 pages, 19,90 euros). Il y raconte une reconversion à laquelle il n'était pas prêt...
Eventail des possibles. Je laisse aux lecteurs de GénXO le plaisir de découvrir ce récit d’une transition dont beaucoup de cadres ont aussi vécu les épreuves et les opportunités. « S’inventer un nouveau destin professionnel est devenu un enjeu sociétal majeur », constate l’auteur, avant de prodiguer des conseils concrets inspirés de son parcours. Je ne rentrerai pas non plus dans le détail des différentes options offertes après le départ d’une grande entreprise : le retour, devenir administrateur indépendant ou business angel, oser le conseil, créer sa boîte... Christophe Aulnette passe en revue l'éventail des possibles, avec leurs avantages et inconvénients. Lisez-le !
Transition. Pour GénXO, je vais me contenter de vous présenter les sept principes pour réussir cette transition que l’auteur baptise joliment « deuxième acte », présentés avec leur degré de risques et de chances... C’est parti !
1: anticiper. Christophe Aulnette : « Commencer [sa] réflexion en amont, y compris “quand tout va bien”, permet de gagner beaucoup de temps dans la recherche de son ikigai ». Ce concept japonais consiste à trouver un équilibre pour donner un sens à sa vie.
2: penser cash. Parce que même si l’on bénéficie d’un package de sortie avantageux l’argent file vite, « il est capital d'évaluer de façon réaliste le temps que l’on a devant soi et le cas échéant de faire des choix pragmatiques », alerte l’auteur.
3: être réaliste sur ses compétences. Si après une carrière bien remplie, chacun peut se prévaloir de compétences, « il ne faut jamais minimiser la contribution de l’entreprise à ses succès, l’impact du logo de l’entreprise sur sa réputation ». Conseil de Christophe Aulnette : « Il est clé d’anticiper le choc de cette vie sans logo, de faire preuve d’humilité et de lucidité au sujet de ses compétences vis-à-vis des exigences du monde entrepreneurial ».
4: solliciter son réseau à bon escient. Après votre départ, ne multipliez pas les contacts de façon frénétique et sans être au clair avec vos objectifs. Avertissement de l’auteur : « Nous n’avons pas deux occasions de faire une première bonne impression dans ce contexte nouveau ». Son conseil : rester calme, réfléchir aux raisons des sollicitations.
5: travailler sur soi. « Trouver son ikigai n’est pas seulement un gimmick de développement personnel, écrit Christophe Aulnette. Changer de trajectoire personnelle [...], c’est effectuer un changement de vie profond, une remise en cause de celui que l’on était avant. »
6: se faire aider. L’auteur a résisté, mais ne regrette pas d’avoir eu recours à un coach : « [Il] m’a permis de redescendre un peu sur terre, de remettre les choses en perspective, de reprendre confiance dans mes capacités et de hiérarchiser mes priorités pour remonter à la surface ».
7: s’accommoder de la non-linéarité des choses. Pour que le chemin de reconversion soit couronné de succès, « il faut être proactif, faire confiance à la sérendipité, aux hasards et rebonds des rencontres avec un esprit à la fois ouvert et curieux... ».
Opportunités. Il faut lire Christophe Aulnette parce qu’il aborde à travers sa propre expérience la question de la gestion du parcours professionnel tout au long de sa carrière « et de la cohabitation, au sein d’une même entreprise, de plusieurs générations, des “boomers” à la “GenZ” ». Le vieillissement de la population impose d’y réfléchir : d’ici à 2030, neuf postes à pourvoir sur dix en France seront liés à des fins de carrière... D’où la nécessité de créer un cadre juridique et fiscal simple. De faire évoluer les modes d’organisation des grandes structures. Je vous laisse découvrir ce que Christophe Aulnette appelle « l’entreprise respirante »...
AH, UNE DERNIERE CHOSE ! Christophe Aulnette parle donc de « deuxième acte » à propos de cette dernière partie de carrière qu’il s’agit de vivre dans l'épanouissement. Je me suis inspiré de cette trouvaille pour dénommer « troisième acte » la nouvelle chronique conseil hebdomadaire d’Emmanuel Grimaud, président de Maximis et expert en gestion des fins de carrière. Merci à lui !
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A la semaine prochaine, bonne lecture !
Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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