Emmanuel Macron s’en remet au « jugement de l’Histoire », François Bayrou évoque « au-delà des polémiques (…) une figure de la vie politique française ». Les réactions du président de la République et du premier ministre à la mort de Jean-Marie le Pen ont beau avoir été jugées équilibrées sur certains plateaux télé ou radio, elles participent en réalité d’une forme de réhabilitation de celui qui a créé le FN avec des SS. La justice a déjà jugé. Et elle a condamné, non pas une fois mais à de multiples reprises. De la torture infligée aux Algériens au « détail de l’histoire »... Ces saillies racistes, antisémites, négationnistes, colonialistes - et on en passe - ne relèvent en rien de la simple « polémique » mais bien d’idées profondément ancrées et âprement défendues par le fondateur d’une PME familiale de la haine qui ne s’éteint pas avec lui.
Si le patriarche s’en est allé, ses héritiers restent malgré le ripolinage de façade du RN. Les très nombreux candidats épinglés pour leurs déclarations racistes, sexistes, ou encore homophobes lors des dernières législatives en témoignent. Tout comme les vibrants hommages livrés hier par l’extrême droite. « Il a toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté », s’est ainsi ému le président du RN Jordan Bardella qui, en novembre 2023, ne voyait pas en quoi Jean-Marie Le Pen pouvait bien être antisémite, avant de devoir rétropédaler face au tollé. Bref, le combat plus que jamais continu.
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