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samedi 19 octobre 2024

La lettre de Patrick LE HYARIC - samedi 19 octobre 2024

 

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La Lettre du 19 octobre 2024
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J’ai voulu consacrer cette semaine mon billet à la douleur de toutes celles et ceux qui subissent ce que l’on appelle communément ou vulgairement « les intempéries ». J’y poursuis une idée ; celle que j’ai commencé à explorer dans mon dernier éditorial de la revue La Terre : « Ce n’est pas l’écologie qui est punitive, c’est sa négation ». (voir mon texte plus bas)

Il y a évidemment une multitude d’événements et d’informations qui se télescopent, bombardent nos cerveaux après avoir été malaxée par le grand système du média-business. Heureusement que des contrepoisons informationnels avec des médias indépendant notamment L’Humanité et L’Humanité Magazine aident à se repérer, à se faire une opinion, à sortir des aliénations dans lesquelles la bourgeoisie capitaliste et ses supports veulent nous enfermer pour nous empêcher d’agir.

Je redis le rôle essentiel de L’Humanité comme éveilleuse de consciences, un groupe de journaux et de médias numériques formant une culture commune d’émancipation, un nouveau sens commun pour de nouveaux futurs, portant un effort constant d’élévation intellectuelle pour toutes et tous contre l’hégémonie bourgeoise et ses travestissements.
Dans l’actuel contexte, il convient de mesurer la pépite dont dispose le mouvement d’émancipation humaine, progressiste et communiste.

Jugeons une partie de ses contenus de cette semaine finissante :

Lundi : Reportage à l’hôpital de Nabatiyeh sous les bombes au Liban.
- Comment la guerre que mène Israël est impensable sans l’appui militaire américain
- révélations sur la casse dans le secteur de l’automobile
- Dossier sur la situation en Allemagne.
Mardi : - grand dossier : comment le Doliprane est avalé par la finance.
L’Humanité s’engage contre une nouvelle loi immigration.
- Comment le Nouveau Front populaire étrille le projet de budget du gouvernement.
- reportage sur la lutte des salariés d’Ubisoft.
- reportage à JABALIYA.
Mercredi : enquête sur les demandes des électeurs américain et la campagne de Kamala Harris.
- décryptage du procès du Rassemblement National.
- des pesticides dans l’eau potable.
- la situation des travailleurs de la santé à Gaza.
Jeudi : L’Humanité réclame un embargo sur la fourniture d’armes au pouvoir israélien.
- Enquête sur la précarité étudiante.
- engagement contre la taxe sur l’électricité.
Vendredi : enquête sur les demandes populaires d’union à la base avec le NFP.
- La gauche poursuit la bataille de l’impôt au parlement.
- Mondial de L’auto vue du prisme du saccage des usines.
- reportage sur la lutte des travailleurs de Sanofi à Compiègne pour défendre la production de Doliprane.
- révélation sur le scandale de la déportation de migrants arrivés en Italie vers l’Albanie alors que d’autres gouvernements dont celui de La France s’apprête à appliquer les mêmes méthodes déshumanisantes.

Ce n’est ici qu’un aperçu du travail des équipes et des journalistes de L’Humanité. Il faudrait y ajouter les contenus originaux des pages culture, sciences, télévision ou des rubriques idées et débat ou celle du portrait en fin du journal quotidien.

Au regard de certaines imbécilités lues sur quelques réseaux « a-sociaux » et « a- fraternels » il n’est pas inutile de le souligner. Cracher sur L’Humanité, combattre sa direction et sa rédaction, c’est désarmer la classe ouvrière, la jeunesse en quête d’un nouveau projet politique, les partisans et artisans de la paix et de la justice dans le monde. Le mieux est encore de lire et de faire lire les journaux du groupe L’Humanité, ses éditions numériques et de découvrir ses plates-formes vidéos.
 
 
Nous avons une immense tâche : débusquer, dénoncer, mettre à nu tous les fabricants de fétichisme, le rouleau compresseur des fausses apparences et les engrais de culture du fatalisme.

Prenons deux exemples :
Alors que nous avons vécu la crise de l’insuffisance des masques de protection durant la pandémie de Covid19, voici que le média-système fait du Doliprane un médicament-marchandise non-stratégique pour justifier que l’entreprise Sanofi ne le produise plus sur notre territoire et vend sa filiale et ses usines à un fonds de pension. Car c’est de cela dont il s’agit. Le mouvement syndical avec les travailleurs de toute catégorie de la filiale Sanofi, Opella saura mener le combat pour les emplois, la souveraineté sanitaire et pour empêcher la délocalisation.

Une force communiste de transformation sociale se doit d’aller plus loin et proposer une autre perspective, faire valoir un autre regard sur une réalité qui n’appartient pas au monde de la finance, mais aux travailleurs eux-mêmes.

Mais faut-il tomber dans le funeste piège du pouvoir et de ses suppôts autour du choix entre un fonds financier américain et un fonds financier à base française. Car dans le capitalisme financiarisé et mondialisé seuls des fonds financiers se présentent à la porte de Sanofi pour dévorer, dépecer, annihiler sa filiale, pas des producteurs de médicaments. Quel que soit sa nationalité un fonds financiers n’a que faire de la souveraineté sanitaire, des emplois et de la production de biens communs utiles comme les médicaments. Il achète aujourd’hui pour détruire du travail et des travailleurs afin de revendre demain pour empocher une confortable plus-value. Ajoutons que le prétendu fonds français est composé à 60 % de capitaux provenant de différents pays européens, le reste étant d’origine canadienne et d’Abou Dahbi. Et les rapaces frappent à la porte parce qu’Opella n’est pas une entreprise en faillite. Elle réalise 1,4 milliard d’euros de profits. Profits qui ne sont obtenus que par l’extorsion de la plus-value résultant du travail de 1700 travailleurs et des contributions publiques des collectivités locales, du pompage des résultats de la recherche publique et du versement du « crédit impôt recherche » alors que même une bonne loupe ne permet pas de découvrir les « innovations » récentes du groupe Sanofi. Les travailleuses et travailleurs sont spoliés plusieurs fois alors que sans eux et sans la puissance publique Sanofi n’existe pas. Le temps est venu de porter le fondamental projet d’engager un processus communiste ou enfin, les travailleurs auraient non pas un siège de plus au conseil d’administration, ou un fameux droit de regard, ou encore des miettes d’actions. Non, les travailleurs doivent poser ouvertement et en grand la question de leur pouvoir sur le travail et la production qui induit une appropriation sociale et citoyenne du groupe Sanofi et des producteurs de médicaments. Ah, les gouvernants, le grand patronat et leurs affidés dans les bureaux de presse du grand capital comme chez nos confrères Les Echos vont s’offusquer ! Ils vont nous traiter de ringards, d’ignare en économie. Ils vont même crier que cela coûterait 174 milliards d’€ à la nation. Or, Sanofi appartient à celles et ceux qui y ont travaillé, y travaillent encore et à ceux qui ont acheté ses médicaments et à la sécurité sociale. Est-on toujours obligé de raisonner dans le cadre du capitalisme prédateur avec ses faux choix et ses mensonges ? NON. Il est temps d’être audacieux en respectant le travail syndical.

Le même raisonnement vaut pour le budget de la nation. On nous assène sans cesse des chiffres plombant pour faire accepter un tour de vis inconnu depuis très longtemps. Surtout, dans les raisonnements autour du budget, on ne demande pas aux citoyens d’élaborer à partir d’un débat démocratique les projets pour l’avenir et les moyens de les réaliser. On leur demande simplement de choisir entre des sacrifices qu’ils souhaitent faire. Et des sacrifices, ils en auront par tous les bouts : réduction de services publics, augmentation importante des impôts indirects dont les taxes sur l’électricité, affaiblissement du service public communal avec la réduction des crédits pour les communes et autres collectivités. Sous couvert de compétitivité et d’autres marqueurs du capitalisme financier, il est interdit de discuter de fiscalité sur le patrimoine, sur les énormes dividendes, de création monétaire placée sous contrôle citoyen, d’un fond européen de restructuration des dettes afin de lancer un audacieux plan de planification démocratique écologique incluant un développement inédit des services publics et un développement humain sans pareil notamment dans la formation, la santé, le logement et les transports. Mieux il est interdit de débattre de la nature de la dette qui enfle avec les intérêts de celle-ci. Contrairement à la propagande, les agences de notation des marchés financiers ne se plaignent pas de la dette, ils s’en abreuvent. Les rapaces des marchés financiers pompent sur les richesses du pays autant que les sommes qui sont consacrés à notre système d’enseignement. Les parlementaires du nouveau Front populaire feront leur travail d’amendements au parlement. Ils le feront bien. Mais il convient d’aider à repenser, à révolutionner ces cadres sans quoi il ne peut y avoir d’alternative.
 
 
C’est L’anti-écologie qui est punitive

Notre compassion et notre solidarité vont à toutes les familles, les artisans et paysans, commerçants qui subissent les affres d’une météorologie qui perd la tête. D’un même mouvement, nous saluons l’énergie, l’intelligence, le dévouement des forces de sécurité civiles et des agents publics comme des élus municipaux qui se mettent au service des familles.

Le mois de septembre aura été le plus mouillé depuis vingt-cinq ans saufs pour les départements des Alpes-Maritimes et des Pyrénées-Orientales.

Désormais, du Nord au Sud, en passant par la Seine-et-Marne ou l’Eure-et-Loir, le ciel ouvre ses vannes à la force de l’eau en rage, débordant du lit des rivières, des affluents des grands fleuves qui se mettent en colère et recouvrent sans vergogne les rues, les maisons, les magasins et les fermes, enlevant aux familles tout ce qu’elles ont pu acquérir au cours de leur vie.

Nous partageons l’angoisse, la peine et les larmes de ces familles à qui l’eau arrache tout - quelquefois, désormais, plusieurs fois en une année - jusqu’aux photos souvenirs, aux bulletins de paie ou de pensions de retraite pourtant soigneusement rangés dans un buffet.

Au 16e siècle, on parlait de « l’inclémence de l’atmosphère ». Aujourd’hui, la déraison capitaliste contribue à démultiplier les dérèglements climatiques. Pourtant, depuis des années, nous ne manquons pas d’alertes et des prévisions de scientifiques, de météorologues, de l’énorme travail des comités du GIEC et de la conférence de Paris sur le climat.

Elles ont été en général peu vulgarisées. L’enseignement n’en tient aucun compte. Et les campagnes électorales récentes étaient polluées des injonctions et des mots de la peur brune, pour étouffer l’un des enjeux décisif pour la survie de l’humanité, parallèlement à l’effroi des guerres, elles aussi banalisées à mesure qu’elles se répandent comme des flaques d’hydrocarbures.

La lutte contre les dérèglements climatiques devrait pourtant devenir un objectif prioritaire. Au lieu de cela, la vulgate politique est truffée de sentence laissant croire que l’écologie serait punitive.

Au lieu de salir la noblesse des mots, il est urgent de respecter leurs origines. L’écologie est la science qui étudie les relations entre les êtres vivants et leur environnement. Elle permet de comprendre la manière dont les organismes interagissent entre eux et avec leur milieu, les effets de l’activité humaine sur les milieux naturels et l’ensemble de l’écosystème.

C’est la négation du vivant, de l’écologie au moment du capitalocène qui est punitive. Et le budget de super-austérité que prévoit la Sainte-Alliance - des macronistes, de la droite, l’extrême droite, la Commission européenne et les rapaces des marchés financiers et leurs agences de notation - aggravera encore les dérèglements et les risques pour les populations. Soutenir l’industrie et l’agriculture carbonées, réduire les budgets de la transition écologique et ceux des collectivités locales, mener la guerre aux services publics est totalement contraire à tout projet social et écologique.

Faire face aux excédents d’eau comme d’ailleurs aux pénuries nécessite des transformations structurelles de grande ampleur : modification des villes afin de les verdir et les débétonner pour permettre aux eaux de pluies de s’infiltrer vers les nappes phréatiques, réduction drastique de l’artificialisation des sols, contrôle des zones inondables, développement de jardins publics, construction de mini-bassins de stockage, nettoyage et entretien des fossés, modifications des pratiques culturales pour permettre à l’eau de ne pas rester sur la surface des champs ou pour faire face aux sécheresses... Les efforts déjà engagés et à amplifier nécessitent d’énormes dépenses à rebours des choix actuels de réductions de crédits publics et des campagnes nihilistes contre tout projet d’écologie préventive et d’une planification démocratique de la bifurcation écologique et sociale : développement de transports décartonnés notamment le fret avec la Sncf, rénovation énergétique des bâtiments, mutations agro-écologiques et agro-forestière pour capter plus de carbone, moyens pour la recherche. À l’heure où se discute le budget national, des questions doivent être mises en débat : doit-on continuer à octroyer des aides publiques à des secteurs à forte émission de carbone ? Ne faut-il pas plutôt conditionner tous les crédits publics aux projets incluant progrès social et progrès écologiste ?

Une création monétaire placée sous le contrôle des élus et des travailleurs doit permettre de financer cette nécessaire métamorphose des productions utiles et positive pour la santé humaine et animale, la biodiversité et le climat.

Le défi est aussi immense qu’indispensable à relever. Il s’agit de progresser, vers une sécurité humaine, environnementale, sanitaire, alimentaire globale.

C’est aussi un enjeu d’efficacité économique et sociale. En effet, le coût des 21 604 événements climatiques mondiaux survenus depuis 2001 se paie par 1 677 566 victimes. Ceci a occasionné 301 milliards de dollars de dépenses supplémentaires dont 6,5 milliards en France soient l’équivalent des crédits du ministère de l'Agriculture. Les décisions récentes, poussées par les droites extrémisées et les extrêmes droites, pour démanteler « le pacte vert européen » ou le plan « Ecophyto », les pressions financières sur les collectivités territoriales n’ont pas pour objectif de protéger les paysans-travailleurs ou les consommateurs-citoyens. Elles ont vocation à pérenniser un modèle capitaliste appuyé sur l’extraction d'énergie carbonée, la vente d’engrais et de produits agrochimiques qui ne profite qu’à quelques oligopoles mondiaux tout en alimentant les guerres.

Avec ses indices froids de « produit intérieur brut », loin de toute humanité, le capitalisme considère qu’un ouragan améliore son résultat. Et que dire des grandes compagnies d’assurances et de réassurance liée aux marchés financiers mondiaux ? Elles profitent des situations de détresse pour augmenter encore les prélèvements sur les particuliers et les petites entreprises tout en réduisant les remboursements des dégâts.

Or, l’ordre du jour n’appelle pas l’administration du désastre, mais des politiques climatiques audacieuses supposant de réduire massivement les gaz à effet de serre et de réorienter les systèmes de production dans l’intérêt du bien commun.
Le refus de s’engager dans un nouveau mode de développement, respectueux des hommes et de la nature, mène au chaos et à la ruine.

C’est la planète entière qui tremble des incendies, des sécheresses, des tempêtes et des ouragans. C’est l’humanité qui peut s’éteindre. Derrière leurs noms humanisés, Kirk, Hélène, Boris ou Milton charrient d’immenses détresses, des destructions et des morts. Le seul ouragan Milton en Floride a privé d’électricité plus de trois millions de foyers, fait seize morts et 50 milliards de dollars de dégâts. Que l’on habite dans l’Eure-et-Loir ou au Pakistan, dans le Nord ou au Mali, dans les Pyrénées-Orientales ou en Inde, en Seine-et-Marne ou au Bangladesh, au Niger, au Népal, en Hongrie ou en Thaïlande, les rages de la pluie et du vent excitée par le réchauffement des océans ou de l’air ne font aucune différence. Les feux de forêt en Arizona, en Amazonie ou au Portugal non plus. Les sécheresses au Vietnam, dans les Pyrénées-Orientales ou sur le continent africain étouffent la nature et rendent la vie invivable. Que valent les boursouflures politiciennes face à l’ampleur des menaces ?

Les ouragans, les sécheresses ou les incendies, en touchant d’abord les plus démunis qui ont du mal à se reloger, à trouver des transports qui perdent souvent leur seul petit capital constitué de leur maison et de leur voiture, aggravent la crise sociale. Si les modifications climatiques, comme toutes les pollutions, ne connaissent pas de frontière, les êtres humains avec l’ensemble du vivant ont partie liés. Ils ont en commun la terre avec ses océans, l’air et l’eau qui circulent, les bactéries ou les oiseaux qui ne connaissent ni les continents ni le charabia politique des nihilistes chiens de garde du système.

L’heure est donc à construire l’unité du genre humain faisant corps avec l’écosystème du vivant pour inventer un nouveau projet mondial de vie en commun, de solidarité, de partage des savoirs, des avoirs et des pouvoirs, pour une planète vivable et durable. Un tel horizon appelle à une coopération de type nouveau et à l’appropriation sociale et citoyenne des grands moyens de production et d’échange combinés avec la prise de pouvoir réelle des travailleurs sur le travail et la production.

À l’opposé des projets de société ethno nationaliste dessinés par cette suite sans fin de loi sur les migrations et, loin des débats tordus contre toute norme et des qualificatifs « d’éco-terroristes » dès que l’on soulève une question qui a trait à la vie humaine, animale ou de la nature.

En ce sens, l'alliance entre les travailleurs et cette jeunesse, qui partout dans le monde agit pour le climat, doit se nouer et se raffermir. Agir pour une mise en sécurité humaine et environnementale globale est un combat : il ouvre des chemins du post-capitalisme, le nécessaire processus de communisme du vivant.
15 octobre 2024
 
 
En vous souhaitant la meilleure semaine possible je vous adresse mes amicales salutations.

Patrick Le Hyaric
 
 
 
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