Marianne : Grandeur et misère du parlementarisme...le 18.10.2024

 

Hadrien Mathoux Rédacteur en chef politique     Grandeur et misère du parlementarisme Le pouvoir dévolu aux députés et sénateurs est-il trop faible en France ? Ce débat déchire constitutionnalistes et amoureux de la chose politique depuis des décennies. Charles de Gaulle avait tranché : écoeuré par les régimes d'assemblée déficients qu'étaient la IIIe puis IVe République, le fondateur de la Ve grava dans le marbre en 1958 des institutions qui taillent au pouvoir exécutif, et plus particulièrement au président, la part du lion. Depuis, l'on navigue de réforme constitutionnelle en réforme constitutionnelle mais les fervents partisans de la démocratie parlementaire sont toujours frustrés par un régime irrémédiablement destiné à priver le pouvoir législatif de l'initiative politique. Voire ? La dissolution de juin, suivie par l'élection de cette Assemblée si extraordinairement fracturée, paraît déplacer le centre de gravité du pouvoir de l'Elysée jusqu'au palais-Bourbon. Pour le meilleur ou pour le pire ? L'histoire de France recèle d'exemples pouvant nourrir les deux thèses. Il y a une vraie noblesse du travail parlementaire, de la recherche rationnelle et passionnée de représentants de la Nation mettant de côté leurs différends pour servir l'intérêt général, loin des excès d'un gouvernement parfois trop solitaire et éloigné du peuple. Le parlementarisme a également sa face sombre : quand la médiocrité triomphe, que les compromis se muent en combines, et que l'immaturité des députés les fait sombrer dans l'instabilité permanente ou l'obstruction infantile. Ces excès ont in fine entraîné le naufrage de précédents régimes. Les journées à venir, cruciales pour le vote du budget, permettront de dire de quel côté penche la balance en 2024.       Twitter @hadrienmathoux

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