Vendredi 26 avril 2024 – Responsabilité !
BONJOUR ! Il est beaucoup question de crise de l’autorité en France ! Le Premier ministre lui-même a fait du « sursaut d’autorité » un marqueur. Mais qu’est-ce que l’autorité sans responsabilité ? Un marteau sans manche… Dans l’entreprise, on sait que l’une va de pair avec l’autre : pour répondre de ses actes, encore faut-il pouvoir prendre soi-même des décisions. Dans la société, c’est autre chose ! Tout démontre que nous nous sommes installés dans un système à irresponsabilité illimitée.
Liberté. En bon média libéral, l’Opinion dénonce plus qu'à son tour la crise de la responsabilité. Avec force citations. Mathieu Laine, essayiste, par exemple : « l’entreprise de déresponsabilisation permanente de notre temps ». Ou le philosophe Alain Laurent, dans Responsabilité (Les Belles lettres, 2020) : « En prodiguant la quasi-certitude d'être automatiquement assisté quoi qu’on ait commis, l’Etat providence hypertrophié atrophie la responsabilité de soi et le sens de la responsabilité ».
Assauts. Entre nous, la responsabilité (pilier politique et moral d’une société de liberté et de confiance) est aussi mal traitée que l’autorité. Voilà belle lurette qu’elle subit les assauts d’un freudisme mal vulgarisé (« c’est la faute à maman »), d’un sociologisme marxisant (« c’est la faute à la société »), d’un anti-libéralisme primaire (avec l'« exaltation conservatrice de la responsabilité individuelle » de Bourdieu), etc. Chacun choisira son camp !
Ethique. Comme idéal éthique, la responsabilité a une double facette qui ne peut que satisfaire la Génération XO. Côté pile : les individus doivent répondre de leurs propres choix ou actes. Côté face : ils doivent conduire leur existence en choisissant eux-mêmes la manière dont ils veulent vivre. Sens de la responsabilité et autorité naturelle, sources de la confiance, sont des qualités rechercher en entreprise. Si devenir manager reste une aspiration chez les cadres, elle est en recul. La gestion des individualités, la charge de travail supplémentaire et le manque de compétences figurent au rang des réticences. Génération XO, à toi de jouer !
Exemple. Que dit la courageuse Véronique Bédague, PDG de Nexity, lorsqu’elle annonce un plan de sauvegarde de l’emploi touchant 20 % des 2 500 salariés ? Un : « J’ai fait le choix de réorganiser en profondeur mon entreprise pour l’adapter au nouvel environnement de marché ». Deux : « Il y a quelque chose de désespérant : j’alerte depuis octobre 2022 sur les conséquences de la crise [...] qui est désormais en train de se dérouler. Chacun doit maintenant prendre ses responsabilités là où il est. » Autorité, responsabilité, C.Q.F.D.
AH ! UNE DERNIÈRE CHOSE... La croissance est à la peine, mais les intentions d’embauche restent soutenues en France. Le Crédoc et France Travail anticipent 2,8 millions de projets de recrutement en 2024. Statistiques instructives, l’an dernier, entre 340 000 et 500 000 recrutements ont été abandonnés... faute de candidats. De quoi justifier un nouveau tour de vis sur l’assurance chômage. A suivre...
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Bonne lecture !
Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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