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Bourgoin-Jallieu Avec le cortège du 1er-Mai, 300 personnes de plus dans les rues du centre-ville
L’intersyndicale a appelé à la mobilisation « pour les salaires et les retraites » ce mercredi 1er mai. Alors que la foire et la braderie des commerçants battaient leur plein, il a fallu s’organiser pour ne pas se mêler au monde présent dans les rues berjalliennes.
Il y a du monde à Bourgoin-Jallieu, dans la matinée de ce mercredi 1er mai, entre la rue piétonne où débute la braderie des commerçants, et le quartier de Pré-Bénit où les exposants viennent de monter leurs stands pour la foire annuelle. Sur les coups de 10 heures, un petit groupe commence à se former place Saint-Michel. Avant de grossir peu à peu, drapeaux à la main et gilets rouges et jaunes floqués CGT sur le dos. Ce mercredi 1er mai, c’est le jour qu’a choisi l’intersyndicale pour appeler à la mobilisation.
« Il faut être vigilants. Ici, c’est comme ça tous les 1er-Mai »
Alors que la foire bat son plein, ils sont un peu plus de 300 à manifester. Entre les deux événements, les rues de la ville étaient bien occupées. Un paramètre à prendre en compte au moment de lancer le cortège. Au volant de la camionnette de tête, casquette rouge vissée sur la tête, Christian Vernay gère la situation. « Je dois m’adapter, confie-t-il. Selon le monde, on peut aussi modifier le parcours. Il ne faut pas qu’il y ait de débordements, il faut être vigilants. Mais ici, c’est comme ça tous les 1er-Mai. »
Et pour ne pas se trouver bloqués par les forains, il a fallu revoir le tracé. Coordonnés avec les forces de l’ordre, les organisateurs ont revu le parcours et pris la direction opposée au quartier de Pré-Bénit. Les manifestants se sont dirigés vers l’avenue Gambetta avant de terminer place de la République, en repassant par l’avenue, pour une prise de parole. Sur les pancartes, toujours les mêmes revendications. « Ce qu’on réclame surtout, c’est toujours la hausse des salaires et des retraites, et la fin de cette retraite à 64 ans », lance Véronique Zandotti, secrétaire générale de l’union locale CGT de Bourgoin-Jallieu depuis novembre.
Pendant le trajet, Christian Vernay, 20 ans à la CGT, coupe parfois la musique pour rappeler les consignes de sécurité : « Je conduis sur les manifs de Bourgoin-Jallieu depuis un paquet d’années. Le plus compliqué, c’était quand même les manifs contre la réforme des retraites (au printemps 2023) où il y avait 8000 personnes dans la rue. » Ce mercredi, ils sont un peu plus de 300. « C’est plutôt satisfaisant, sourit Serge Mazars, membre de l’union locale CGT de Bourgoin-Jallieu. Il y a peut-être quelques clients de la foire qui se sont greffés au cortège. Puis nous, on ira faire un tour à la foire après. »
Certains manifestants ont affiché leur soutien au peuple palestinien. Photo Le DL /E. D.
Le mouvement pour la paix à Gaza présent dans le cortège
Au cœur du mouvement, ce mercredi 1er mai, quelques drapeaux se distinguent des symboles habituels des syndicats. Quelques manifestants font flotter des drapeaux de la Palestine ou le portent sur leur dos. « L’intersyndicale demande le cessez-le-feu. C’est la journée internationale des travailleurs, un événement internationaliste, justifie Joëlle Richol, déléguée syndicale CGT et animatrice du groupe JLM 38300 Les insoumis.es de Bourgoin-Jallieu. On est là pour les soutenir. Toutes les vies de tous les travailleurs comptent. »
Pendant que défile le cortège, des slogans pour la paix à Gaza résonnent : « De l’argent pour les services publics, pas pour la guerre ! » Serge Mazars, membre de l’union locale CGT de Bourgoin-Jallieu, rappelle que « le monde du travail ne doit pas nourrir la guerre ».
Invités par les grévistes à se joindre à eux ce mercredi, les organisateurs des marches en soutien au peuple palestinien ont signalé la tenue d’une prochaine manifestation. Ce sera le samedi 11 mai à 14 h 30 au départ du mémorial de la paix, place de la République, pour réclamer le cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Isère. 1er-Mai à Grenoble : le défilé de toutes les colères
Alors oui, ce n’est pas une surprise, on a évidemment beaucoup entendu parler d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal. À Grenoble comme ailleurs, leurs oreilles ont dû bourdonner face à un ensemble de revendications disparates mais dont les deux hommes portaient une responsabilité majeure d’après les manifestants.
Deux hommes accompagnés sur le banc des infamies par ceux que Philippe Beaufort, secrétaire département Force Ouvrière, a qualifiés de « va-t-en-guerre du social au détriment des services publics de proximité, de la santé, de l’école ».
« Les inégalités s’aggravent au bénéfice d’une poignée d’actionnaires inutiles »
« Ces politiques néolibérales s’accélèrent tandis que les inégalités s’aggravent au bénéfice d’une poignée d’actionnaires parmi les plus inutiles », pestaient à la tribune Manon Peroz et David Sujobert de la FSU (fédération syndicale unitaire). Des mots au relais de leurs collègues enseignants qui pointaient çà et là leur exaspération face au fameux “choc des savoirs” : « C’est un retour en arrière sans précédent, poursuivaient-ils. Une vision passéiste et conservatrice qui vise à l’assignation sociale, un recyclage de mesures autoritaires et démagogiques ».
Austérité, coupes budgétaires, réforme de l’assurance chômage, les thèmes du 1er mai ont essaimé dans les discours, avec la crainte partagée par beaucoup d’un score fleuve pour l’extrême droite aux Européennes du 9 juin.
Pour la CGT, Nicolas Benoit a tempêté autour de « la banalisation des idées de l’extrême droite dont Macron est responsable » et qui « prospèrent sur les cendres des politiques néolibérales ».
La Palestine au cœur de la manifestation
Mais, au lendemain de la mobilisation étudiante sur le campus, c’est bien l’irruption majeure de la question palestinienne qui a marqué ce cru de la fête des travailleurs.
Une cause partagée par toutes les générations, des lycéens dont la banderole demandait la fin « du massacre à Gaza » aux étudiants, en passant par de nombreux manifestants et organisations syndicales. Alors que la guerre en Ukraine était presque totalement absente des discours, plusieurs porte-parole ont exprimé leur soutien aux Gazaouis, réclamé un cessez-le-feu et condamné la politique du gouvernement israélien et « de ses complices ».
Mais finalement, est-il si surprenant que le pouls de ce défilé batte et s’exprime aussi au rythme du chaos du monde ?
Un petit cru ?
Si l’on compare aux années précédentes, le défilé de ce 1er mai 2024 est dans une jauge assez basse.
Très loin, forcément, de l’an passé, où le mouvement contre la réforme des retraites avait attiré entre 15 000 et 38 000 personnes au cortège du 1er mai.
Depuis 2017 (hormis 2020 en plein Covid), seule l’année 2021 avait connu une fréquentation en dessous du cru 2024.
Isère Quatre manifestations et un vide-greniers pour le 1er-Mai
Cette année en Isère, quatre manifestations seront organisées pour le 1er-Mai. Les syndicats comptent notamment « stopper la casse sociale du gouvernement ».
Il y a 80 ans, le Conseil national de la Résistance (CNR) signait un texte majeur, appelé Les Jours Heureux. Au sortir de la guerre et de la France de Vichy, le CNR lançait donc un programme qui rétablissait la démocratie, le suffrage universel, la liberté de la presse, posait les bases de la sécurité sociale et lançait un plan de nationalisation des entreprises stratégiques du pays. Quatre-vingts années plus tard, la CGT compte remettre ce texte au cœur des revendications du 1er-Mai.
« Notre souveraineté industrielle disparaît, notre système social est sans cesse remis en cause, grince Nicolas Benoît, secrétaire général de la CGT Isère. Actuellement, le gouvernement veut s’en prendre à l’assurance chômage et taper sur des chômeurs qui sont déjà à bout. C’est exactement l’inverse de ce que les créateurs du CNR voulaient. Le gouvernement veut tout détruire. Et on ne laissera pas faire. »
La CGT compte aussi manifester contre « ce qui se passe en Palestine, l’horreur absolue de cette guerre. Nous voulons la paix pour Gaza ».
Enfin, à quelques semaines des élections européennes, « nous comptons aussi marquer notre opposition à la montée du Rassemblement national et des thèses d’extrême droite », précise Anthony Martinez, secrétaire de l’Union locale CGT de Beaurepaire-Roussillon.
Les enseignants devraient également être nombreux dans les cortèges, les grèves et manifestations s’étant multiplié ces dernières semaines contre la réforme des collèges.
Les manifestations
À Grenoble, la manifestation démarrera à 10 h de l’avenue Alsace-Lorraine et rejoindra l’Anneau de vitesse. Des stands d’informations seront tenus par différents syndicats et associations en fin de cortège.
À Bourgoin-Jallieu, la manifestation s’élancera de la place Saint-Michel à 10 heures.
À Roussillon, le départ se fera à 10 h devant le foyer Henri-Barbusse.
À Saint-Marcellin, le cortège s’élancera de la place d’Armes à 10 heures.
Enfin, à Vienne, il n’y aura pas de manifestation mais la CGT organise un vide-greniers à l’espace Saint-Germain toute la matinée.
https://c.ledauphine.com/social/2024/04/29/quatre-manifestations-et-un-vide-greniers-pour-le-1er-mai
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