La théorie du ruissellement ne cesse de faire la preuve de son inefficacité, mais le gouvernement n’en démord pas. Il a beau se défendre de n’avoir jamais utilisé l’expression, sa politique est à l’avenant. Il en fera encore la démonstration ce lundi, lors du débat « d’orientation et de programmation des finances publiques » à l’Assemblée nationale. Au menu : une cure d’austérité présentée comme inéluctable afin de rentrer dans les clous du pacte européen de stabilité en ramenant le déficit de 5,5 % à 3 % du PIB d’ici à 2027. L’exécutif veut ainsi amputer la dépense publique de 10 milliards d’euros supplémentaires en 2024 - après une économie équivalente déjà annoncée unilatéralement en février - puis de 25 milliards en 2025. Une facture qui se révélera des plus salée pour ceux qui comptent sur le service public et pour la protection sociale.
Le rapport avec la théorie du ruissellement ? Le refus catégorique de s’attaquer aux recettes de l’État plutôt qu’à ses dépenses. Pas de nouveaux impôts : pour justifier son impérieux leitmotiv, le gouvernement brandit le risque de nuire à la « compétitivité » , à « l’attractivité » de la France où la « réussite » des grosses fortunes et des grands groupes - on en vient au ruissellement - est censée profiter à tous. Las, on n’a jamais compté autant de milliardaires ni de profits annoncés par le CAC 40, mais les retombées se font attendre. Et pour cause, leur taxation n’a cessé d’être allégée depuis 2017. Évidemment, cette promesse jamais tenue a un autre avantage pour les libéraux : l’assèchement du public ouvre de nouveaux terrains de jeux au privé qui peut ainsi s’en mettre toujours plus plein les poches. La boucle est bouclée.
Suivez ce débat, pendant lequel la gauche défendra de nombreuses alternatives, sur l’Humanite.fr et retrouvez les autres infos qui font l’actu ce matin. À commencer par le nombre de cas de choléra qui augmente à Mayotte ou encore Bruno Le Maire qui annonce vouloir reprendre Atos.
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