☕ Bonjour

Ce matin, avec son numéro spécial, l’Humanité vous emmène au Rwanda, à la rencontre de celles et ceux qui tentent toujours, 30 ans après, de panser les plaies du génocide de 1994. Cette année-là, le 7 avril, au lendemain de l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana, des extrémistes hutus massacrent près d’un million de Tutsis et de Hutus modérés en cent jours. Notre reporter sur place, Jean Chatain, qui sera le premier journaliste à évoquer un génocide, décrit avec force et horreur la découverte des charniers. Des hommes, des femmes, des enfants jetés au fond de trous, certains encore vivants… et l’indicible pour les survivants. Trente ans après, le pays a tracé son chemin sur la voie de la justice et de la réconciliation, mais les blessures sont toujours ancrées dans les chairs et les esprits. Comme la crainte de voir ressurgir, un jour, cette haine irrationnelle mais patiemment attisée à des fins politiques.

« La France, qui aurait pu arrêter le génocide avec ses alliés occidentaux et africains, n’en a pas eu la volonté », a assuré Emmanuel Macron, hier. Un nouveau pas, après ses déclarations de 2021 dans la foulée du rapport Duclert, vers la reconnaissance de la responsabilité de l’Hexagone qui devrait en appeler d’autres pour enfin mettre un terme aux dénégations sur sa complicité avec les génocidaires de Kigali. Une leçon aussi, dont toutes les conséquences devraient être tirées dès maintenant pour que dans 30 ans un tel discours n’ait pas de nouveau à être prononcé.

Retrouvez tous nos reportages, nos analyses et entretiens sur l’Humanite.fr et suivez les autres infos qui font l’actu ce vendredi. À commencer par la nouvelle claque infligée au gouvernement avec l’adoption dans la nuit de la proposition de loi sur les prix planchers dans l’agriculture, le verdict dans le procès de l’attentat de Strasbourg ou encore l’expulsion de la Knesset du député communiste Ofer Cassif pour avoir qualifié de « crime de guerre » l’attaque contre l’hôpital Al-Shifa à Gaza.

Julia Hamlaoui,
cheffe de service de L'Humatinale

RETROUVEZ-NOUS SUR NOTRE SITE

.

🗞️ Restez informé·e en temps réel avec notre sélection d'actualités du vendredi 5 avril 2024.

Reportage

« Trente ans, c’est encore tôt » : au Rwanda, le génocide omniprésent

Au lendemain de l’attentat, le 6 avril 1994, contre l’avion du président Juvénal Habyarimana, le dernier génocide du XXe siècle était déclenché par les extrémistes hutus, qui massacrèrent en cent jours près d’un million de Tutsis et de Hutus modérés. Depuis, le petit pays des Grands Lacs s’est reconstruit, mais les blessures, la douleur et l’incompréhension demeurent... Lire l'article

Reportage

Avril 1994 : Rwanda, voyage au bout de l'horreur

Dans cet article paru le 30 avril 1994 dans l'Humanité sous le titre « Voyage au bout de l'enfer », Jean Chatain, témoin de premier plan, raconte l'horreur des « trous » où étaient jetés les corps suppliciés des victimes du génocide… Lire l'article

Entretien

Marc Trévidic : « La raison d’État pesait lourd sur le dossier rwandais »

En mai 2007, le juge Marc Trévidic reprend l’enquête sur l’attentat contre l’avion du président Juvénal Habyarimana, signal de départ du génocide. Il invalide la thèse de son prédécesseur et oriente les suspicions sur l’entourage du défunt président… Lire l'article

Portrait

De la fin du génocide aux ambitions mondiales, l’indétrônable Paul Kagame

Au pouvoir depuis 1994, élu président en 2000, l’homme fort du Rwanda entame sa quatrième décennie à la tête du pays et semble vouloir continuer. Il a renoué avec la France et déploie ses troupes au gré de ses intérêts et de ceux de l’Occident… Lire l'article

📹 Reportage

Infirmières libérales en colère : et on leur dit que leur métier n'est pas pénible...

🔎 Indécence

Joe Biden a haussé le ton face à Benyamin Netanyahou, dit-on partout ce matin. Rattrapé par une contestation qui prend de l’ampleur en pleine campagne, le président étasunien aurait, pour la première fois, infléchi sa ligne de soutien inconditionnel en la liant à une action « immédiate » pour répondre au désastre humanitaire dans la bande de Gaza. Réponse d’Israël : l’approbation de « mesures immédiates pour augmenter l’aide humanitaire », a fait savoir le bureau du premier ministre dans un communiqué. Afin, ajoute-t-il, « d’éviter une crise humanitaire » (comme si elle n’était pas déjà effective) et… d'« assurer la poursuite des combats et d’atteindre les objectifs de la guerre ». Soit une concession mineure pour légitimer la poursuite du massacre. L’heure pour la communauté internationale n’est plus aux demi-mesures pour y mettre un terme.