Chère amie, cher ami,
Toute mesure qui contribue à réduire l’accès de quiconque à la santé est contraire au respect des droits fondamentaux et porte atteinte à la dignité individuelle. Depuis plus de 20 ans pourtant, réforme après réforme, les dispositifs établis d’accès à la santé pour les personnes étrangères installées en France subissent des restrictions et entraves croissantes au motif que la prise en charge des soins coûterait trop cher et que des personnes étrangères viendraient en France dans le but de se faire soigner gratuitement.
La réalité est toute autre.
Concernant l’Aide Médicale d’État (AME) d’abord : ce dispositif public s’adresse aux personnes étrangères en situation irrégulière sur le territoire français et disposant de ressources inférieures à 800 euros par mois. Il permet à une population exposée aux risques de santé en raison de conditions de vie souvent précaires d’accéder à des soins avec des conditions de prise en charge s’approchant de celles de la Sécurité sociale. Pour autant seules 51% des personnes éligibles à L’Aide Médicale d’État sont effectivement couvertes : notre enquête sortie le 20 avril dernier montre l’ampleur des obstacles administratifs auxquelles se heurtent les personnes concernées pour faire valoir leurs droits . Et cette aide ne représente que 0,4% de l’ensemble des dépenses de santé françaises.
Autre dispositif dont peuvent bénéficier les personnes étrangères : le droit au séjour pour raisons médicales. Il permet à des femmes et hommes vivant déjà en France, qui souffrent de pathologies graves ou dont l’enfant souffre d’une pathologie grave, de bénéficier d’un droit au séjour et de recevoir des soins indispensables qui leurs seraient inaccessibles dans leur pays d’origine. Aujourd’hui ce dispositif concerne moins de 30 000 personnes par an. Bien qu’elles représentent moins de 2 % de celles qui sont admises à séjourner en France, leur parcours pour l’accès aux droits est dans les faits l’un des plus complexes.
Les attaques politiques et législatives au dispositif de l'AME sont récurrentes. En mars dernier encore, le Sénat a amendé le projet de loi asile et immigration, pour l’instant reporté, pour rendre la vie impossible aux personnes sans-papiers, en entretenant l’idée qu’elles seraient des « profiteuses » du système. Pourtant, les statistiques et chiffres officiels prouvent le contraire.
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