Un mot de notre historien Mr K.
POUTINE ANNULE LES FÊTES DU 1ER MAI EN RUSSIE
Si cette information se confirme, nous abordons une étape historique et géopolitique nouvelle. Les fêtes du Premier Mai sont annulées à Moscou et probablement dans toute la Fédération de Russie. Motif officiel : risque d’attentats. C’est bien la première fois depuis 1918, mais il faut remonter encore plus loin dans l’Histoire.
En 1915, Trotsky fait dans son exil parisien le bilan complet de la révolution de 1905 et prépare « la prochaine révolution », dont il ne sait pas qu’elle sera Octobre, mais nous, nous le savons. Trotsky est très sévère pour le vingt-cinquième anniversaire du Congrès de Paris (1890), qui a adopté la fête, et pour la la II° Internationale, pour laquelle « l’Internationalisme social-révolutionnaire se transforma en la commémoration faible et bureaucratique du Premier Mai, et se réduisit à une date dans le calendrier. »
Trotsky poursuit.
« Dans les pays d’Europe Orientale, le Premier Mai jouait un plus grand rôle dans la vie du prolétariat, lui fournissant un contenu révolutionnaire et en recevant brusquement un large développement. En Russie, le Premier Mai fut, d’emblée, dès les premiers pas des prolétariats russe et polonais, un emblème de combat. L’accroissement du mouvement révolutionnaire grandit la signification de la fête dans la vie du prolétariat. Pour la classe ouvrière russe, qui engageait sa lutte historique contre les forces les plus réactionnaires du Passé, le Premier Mai devient le signal de la mobilisation révolutionnaire qui ouvrait, en même temps qu'une "fenêtre sur l’Europe", les perspectives d’un mouvement socialiste mondial. »
Léon Trotsky, Premier Mai (1890-1915), La Guerre et la Révolution, Le naufrage de la II° internationale, Les débuts de la III° Internationale, tome deuxième, p. 56.
Poutine annule les fêtes du Premier Mai 2023 en Russie. Beaucoup d’opposants russes – certains sont en prison ou en exil – osent affirmer publiquement que « Poutine avait tort de déclencher cette guerre. » La réalité a achevé ici le processus de sa formation et s’est accomplie. La chouette de Minerve ne prend son vol qu’à la tombée de la nuit.
K
COUPE DE FRANCE : PETITE ET GRANDE FRUSTRATIION
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On attendait des sifflets assourdissants et une marée de cartons rouges. Et nous avons ressenti une frustration quand France 2 nous a montré un stade en apparence plus concerné par le foot que par le sujet des retraites. Pour certains supporteurs c'était vrai ("la bataille pour les retraites, c'est demain, aujourd'hui c'est le foot" a déclaré un homme interviewé sur une chaîne de télé à son arrivée su stade )
Mais…
Faisons le bilan de cette journée d’hier.
Macron a été obligé de se cacher du public du stade pour saluer les joueurs alors qu’il adore se montrer dans ce genre de manifestation. France 2 a retransmis les images mais les spectateurs du Stade de France qui avaient payé leur place n’ont vu les écrans s’allumer qu’après cette retransmission.
L’action des syndicats a interdit au président de la République française de descendre sur la pelouse du stade de France lors de la coupe de France de foot !
Il faut bien mesurer cette victoire car c’en est une et pas une petite !
Le gouvernement et ses valets (les préfets) ont multiplié les interdictions et les préventions pour, selon eux, assurer la sécurité.
Des grilles se terminant par des piques ont été placées pour empêcher le public de descendre sur la pelouse. Ce type de grilles avait causé la mort de 96 personnes le 15 avril 1989 à Sheffield, en Angleterre. Presque un anniversaire.
Des tweets venant de supporters britanniques fustigent ces dispositifs et soutiennent les demandes de retrait. Un de ces tweet interroge « est-ce ainsi que vous comptez gérer la sécurité lors des JO de Paris en 2024 ? »
L’image du gouvernement français ayant peur du peuple et ne sachant pas gérer la sécurité fait le tour du monde !
Revenons à l’action sifflets-cartons rouges programmée par les syndicats.
Après que le préfet Nunez ait fait interdire tout rassemblement aux abords du stade, la justice a annulé l’arrêté préfectoral (ce qui se produit constamment ces temps-ci quand les préfets tentent d’interdire les manifestations lors des déplacements de Macron ou d’un ou une de ses ministres).
Ce désaveu de la justice envers ce gouvernement qui viole sans vergogne une loi constitutionnelle fait le plus mauvais effet au niveau national et international. Le monde entier nous regarde et salue le courage et la ténacité des Français qui ne lâchent rien devant un président qui passe en force et sans vote du parlement, une loi aussi importante que celle des retraites.
Toute la journée, les chaînes d’info ont parlé de ces sifflets et cartons rouges, elles ont déclaré qu’on leur avait demandé de ne « pas trop filmer » quand les stadiers confisquaient les cartons rouges mais elles ont filmé, y compris un monsieur nommé Etienne qui a refusé qu’on lui confisque son carton et a réussi à argumenter pour le garder !
Ensuite, le direct à la télévision sur France 2, chaîne nationale ou plus exactement chaîne d’état au service du pouvoir. Ils avaient prévenu, ils occulteraient les bruits des sifflets.
Ils l’ont fait.
Ainsi non seulement les supporteurs n’ont pas vu leurs joueurs salués par le président sur les écrans du stade mais France 2 a privé le public de leur chaîne des bruits de la contestation qui ont bel et bien existé même s’ils n’étaient pas les seules clameurs entendues à la 49ème minute 3ème seconde du match.
Le commentateur de France 2 ne nie pas les sifflets et huées, il les minimise « quelques timides sifflets » mais des vidéos ont été filmées depuis le stade même et circulent sur le net.
A Toulouse, les supporteurs massés sur la place du Capitole ont également sifflé et brandi des cartons rouges.
Après la fin du match, Macron était à peine visible quand il a salué les vaincus et félicité les vainqueurs, coincé à sa place entre sa femme et un officiel. On a même pas vu quand il a remis la coupe ni même si c'est lui qui l'a remise !
Alors voyons la portée politique de toute cette journée et non pas notre petite déception de n’avoir pas vu et entendu une énorme manifestation en regardant le match.
Comparons notre relative frustration de la minute 49,3 à l'énorme frustration de Macron qui a forcément été à la mesure de son égo qui, chacun le sait, n’est pas loin de dépasser celui du fameux Narcisse qui tomba amoureux de son propre reflet aperçu dans l’eau !
Les empêchements pour la macronie de se pavaner en rond sont loin d’être terminés.
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