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samedi 30 mai 2020

Un plan d’urgence pour l’Education ! - le 30.05.2020

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Un plan d’urgence pour l’Education !
Un plan d’urgence pour l’Education !
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Ce sont encore les élèves les plus fragiles qui vont faire les frais d’une politique nationale d’austérité à la rentrée 2020 et nous ne l’acceptons pas.

Pour lutter contre le décrochage scolaire qui se verra renforcé par la situation, seule une politique budgétaire volontariste pourra permettre à nos élèves de s’épanouir, de se révéler et de progresser toute l’année.

Des moyens, des postes, du matériel : l’école d’après ne s’en laissera pas « compter » !Depuis plusieurs mois, et pour plusieurs mois encore, nous connaissons une crise aussi inédite que dramatique. Dès les premiers jours de la fermeture des écoles, nous avons été nombreux·ses, personnels de l’éducation, à prendre nos responsabilités pour maintenir un lien social et pédagogique avec nos élèves. Nous l’avons fait, non pas pour obéir à des injonctions, plus confuses les unes que les autres, mais par attachement aux valeurs du service public et par solidarité avec nos élèves et leur famille.

La crise que nous traversons est donc d’abord sanitaire, mais elle est également, et peut-être plus encore, politique et sociale.

En quelques semaines, à peine, nous avons ainsi pu constater à quel point cette épidémie de COVID-19 avait pu s’engouffrer dans toutes les failles de notre société. Face à cette crise qui s’annonce sans précédent, les remèdes les plus efficaces pour tenir le choc s’avèrent être ceux-là mêmes qui sont attaqués depuis des années par les gouvernements successifs. Ces « gestes barrières » essentiels et collectifs ne sont autres que la défense du code du travail, de la protection sociale, des services publics et plus globalement d’un contrat social fondé sur la solidarité.  
À rebours de ces principes, depuis le début de l’épidémie et la déclaration de l’État d’urgence sanitaire, ce sont de nombreux territoires et des milliers d’habitant·e·s qui sont abandonnés à leur sort. La situation dans les quartiers les plus pauvres de Marseille le prouve : crise sanitaire et crise sociale sont liées et s’auto-alimentent. Face à des pouvoirs publics tétanisés et à des collectivités territoriales indigentes en matière d’aide aux plus démunis, il a fallu, pour endiguer cette mécanique infernale, que nous fassions à nouveau preuve de la solidarité qui nous anime au quotidien dans l’exercice de nos métiers. Ainsi, dans de nombreux quartiers de Marseille comme dans plusieurs localités des Bouches-du-Rhône, à travers des collectifs de parents, des associations, des équipes d’écoles et d’établissements, nous sommes nombreux·ses à avoir pris en main la situation en organisant des dizaines de cagnottes, de collectes, récoltant ainsi des milliers d’euros de dons.
Aujourd'hui, la demande nous est faite de reprendre la classe au nom de la lutte contre les inégalités sociales et tenter d’endiguer le décrochage scolaire. Au-delà du fait que nous ne soyons pas dupes des motivations réelles de ce gouvernement, nous rappelons que les inégalités scolaires ne sont pas nées avec le confinement. Ce qui crée la « difficulté scolaire », ce sont les inégalités sociales : ne pas manger à sa faim, ne jamais pouvoir avoir un moment de calme, de solitude ou de silence, ne pas avoir de matériel pour étudier, avoir des obligations domestiques, avoir la charge de plus petits que soi. L’inégalité d’accès à la « réussite scolaire » n’est que rarement une question pédagogique, mais le plus souvent une question de classe sociale. Tout dans cette période le montre, que ce soit à travers la classe à distance ou le suivi des travaux, le confinement n’a pas créé les inégalités, il les a révélées et renforcées.

Avec cynisme et hypocrisie, ce gouvernement cherche à nous placer face à un dilemme moral. Devons-nous privilégier notre santé et celles des familles ou le retour à l’école et à tout ce que les élèves peuvent y puiser de savoirs, de culture et de valeurs ? La situation scolaire des plus fragiles nous préoccupe mais les conditions pour y remédier sont-elles réunies ? Car au-delà de la rentrée du 11 mai, c’est la suite qu’il faut préparer. Les baisses de moyens annoncées pour la rentrée de septembre 2020 vont fragiliser des équipes qui auraient besoin d’être renforcées dans la perspective des nouveaux défis issus de la crise que nous traversons. Dans ces conditions, comment accepter, sans ciller, les beaux discours d’un gouvernement qui a tout mis en place pour creuser les inégalités territoriales et renforcer la sélection sociale de la maternelle à l’université ? Comment ces mêmes responsables politiques et institutionnels peuvent-ils encore justifier les choix délibérés, et toujours en cours, de ponctionner plus particulièrement les moyens des collèges de l’Éducation Prioritaire, de supprimer toujours plus de postes de RASED, de baisser drastiquement l’enveloppe des fonds sociaux pour les plus démunis ? Les centaines d’heures qui vont disparaître dans les établissements du secondaire des quartiers les plus défavorisés priveront les élèves de moyens pour remédier à leurs difficultés et être accompagnés, empêcheront le dédoublement des classes, la baisse des effectifs et la construction de projets d’ouverture culturelle.

Ainsi, malgré les effets d’annonce, ce sont donc encore les élèves les plus fragiles qui vont faire les frais d’une politique nationale d’austérité à la rentrée 2020 et nous ne l’acceptons pas. Pour lutter contre le décrochage scolaire qui se verra renforcé par la situation, seule une politique budgétaire volontariste pourra permettre à nos élèves de s’épanouir, de se révéler et de progresser toute l’année. Alors que de nombreux personnels se sont spontanément mis à pied d’œuvre pour assurer la continuité du service public et continuer d’en porter les valeurs, et que la fonction publique dans son ensemble permet de tenir le choc face à la situation, il apparaît nécessaire de lui attribuer les moyens suffisants dans tous ses domaines d’intervention, que ce soit à l’hôpital mais aussi à l’école. Les politiques successives qui ont affaibli la fonction publique, et ceux qui les ont conduites sont responsables du désastre que nous connaissons.

« Il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché », l’Education, n’en fait-elle pas partie ?

Si rien n’est fait dès maintenant, ce que nous connaissons avec la Santé Publique aujourd’hui, nous le connaîtrons demain avec l’Éducation Nationale.
Le service public ne peut pas fonctionner qu’à coups de bons sentiments et d’applaudissements. Il a besoin de moyens humains, financiers, matériels, pour mener à bien ses missions. C’est la raison pour laquelle nous réclamons la mise en place d’un plan d’urgence pour l’Éducation, indispensable à l’exigence de justice sociale.
Que le gouvernement, le ministère, les autorités locales de l’Education Nationale le sachent, avec le chemin de l’école, nous reprendrons aussi celui du combat juste et légitime pour une école égalitaire et démocratique.
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