Le mouvement des Gilets jaunes mobilise-t-il encore à La Tour-du-Pin ?
C’est un peu l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide. Ce samedi, ils étaient encore 170 à manifester dans les rues de la ville, quatre mois après le début de la mobilisation, le 17 novembre dernier. Verre à moitié plein. Contre verre à moitié vide : les Gilets jaunes n’étaient plus que 170 à manifester à La Tour-du-Pin.
Les faits sont têtus, mais moins encore que les chiffres : pour l’acte 1 du mouvement, 500 personnes battaient le pavé en terres turripinoises (chiffre qui a toujours été contesté par les organisateurs, annonçant entre 800 et 1 000 participants). Ce seuil a régulièrement été atteint dans les premiers week-ends du mouvement. Puis, progressivement, la mobilisation s’est essoufflée. « Beaucoup de Gilets jaunes sont allés manifester à Lyon ou à Paris, c’est pour cela qu’il y a moins de monde », entendait-on çà et là ce samedi matin. Pour de vrai. Ou pour se rassurer.
Les manifestations turripinoises sont-elles toujours apolitiques ?
C’était l’un des grands credo des Gilets jaunes turripinois : n’être récupérés par aucun mouvement partisan. Mais, ce samedi, un fait nouveau mérite d’être décrypté : au moment du départ de la manifestation, sur le Champ de Mars, qui a pris la parole en premier, pour motiver les troupes ? Bernard Doidy. Gilet jaune de la première heure, mais plutôt discret, jusque-là, dans l’organisation du mouvement.
Ce samedi, c’était différent : après sa prise de parole au micro, il s’est positionné en tête de cortège. Et qui est Bernard Doidy ? Un conseiller municipal de Rochetoirin. Plus connu, dans le secteur, pour être l’un des référents de la France insoumise dans les Vals du Dauphiné. En 2015, Bernard Doidy a même été candidat aux élections départementales. Avec qui, en tant que suppléant ? André Arnaud, que beaucoup de Gilets jaunes turripinois connaissent sous le surnom de “Doc”, lui qui fut médecin généraliste à La Tour-du-Pin. André Arnaud qui, habituellement, ferme la queue de manifestation des Gilets jaunes en voiture-balai.
Les Gilets jaunes turripinois restent-ils soudés ?
Rien n’est moins sûr. Ceci dit, l’ont-ils déjà été ? C’est le propre de tout mouvement citoyen jaillissant, bondissant : la colère les a unis, ce qui est conjoncturel. Mais structurellement, le mouvement est obligé de composer avec des personnalités, des caractères. « Beaucoup de grandes gueules qu’on a du mal à canaliser », nous confiait-on ce samedi. Avec, là encore, un fait notable : aucun des Gilets jaunes “historiques” de la mobilisation turripinoise, comme Cyrille, Didier ou Damien, n’étaient présents. La première pour des raisons personnelles. Les deux autres pour poser un acte symbolique. Dans les rangs, on parle de dissensions, de querelles de personnes, de critiques et d’attaques incessantes. Les Gilets jaunes turripinois survivront-ils à ces déchirements ? Dans l’esprit, peut-être. Mais dans les faits, cela reste à prouver.
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