GRENOBLE - PRÈS DE 2 000 PERSONNES ONT DÉFILÉ DANS LES RUES DE GRENOBLE
Ils ont manifesté pour la préservation du service public
Les manifestants ont remonté depuis la gare l’avenue Alsace-Lorraine. Photo Le DL /Etienne Bouy
Ils se sont rendus à la place de Verdun en passant par Gambetta et Lesdiguières. Photo Le DL /Etienne Bouy
Les syndicats de la fonction publique se sont réunis mardi 19 mars pour dénoncer la « fragilisation » des services proposés aux usagers, mais aussi la « dégradation » de leurs conditions de travail.
Ils étaient environ 2 000 à manifester dans les rues de Grenoble, mardi 19 mars. Une grève pour dénoncer « la précarisation et la déshumanisation » du service public. Retraités, étudiants et enseignants se sont réunis à partir de 10 heures devant la gare et ont défilé jusque devant la préfecture, pour crier leur mécontentement face à l’avancée des mesures du Comité d’action 2022 (CAP 22). Ce dernier prévoit la modernisation de la fonction publique et de nouvelles orientations concernant l’emploi des fonctionnaires.
« C’est une grogne contre des méthodes gouvernementales scandaleuses », précise Patrick Maurey, secrétaire général de la section iséroise du syndicat enseignant Unsa. Une grogne qui s’est emparée des trois corps de la fonction publique (hospitalière, territoriale et étatique). « On assiste à la mise en place d’un cap politique qui tend à rendre le service public inhumain », affirme Alain Lavy, militant syndical (CGT) à la Caisse d’allocations familiales. Les manifestants déplorent, entre autres, la mise en place de ruptures conventionnelles similaires à celles du secteur privé, la suppression de certaines missions, l’absence de titularisations et la mise en place du tout numérique pour remédier au manque de personnel. « On assiste à un changement de société, sauf que nous, c’est aux usagers qu’on rend directement des comptes », s’insurge Dolores Rodriguez, secrétaire générale de la CGT des fonctionnaires de la Ville de Grenoble et du CCAS. Les gardes forestiers de l’ONF dénoncent également une perte de près de 25 % de leurs effectifs en moins de 15 ans. Une fragilisation de la profession « menace la défense des forêts, un combat pourtant indispensable au vu du réchauffement climatique », s’étonne Gilles Demoulin, membre du Snupfen, syndicat forestier.
Un dialogue social rompu
Les représentants des retraités de l’Isère déplorent, quant à eux, le fait que « le gouvernement ait frappé un grand coup, sans proposer de négociations syndicales autour de la loi santé ». Une situation qui fait craindre aux seniors une perte de leur pouvoir d’achat dans les années à venir, « sans avoir la possibilité de se faire entendre ». « Il y a bien sûr des problèmes de fond, on a des revendications, mais il existe aussi un vrai problème de forme », précise Patrick Maurey. Les syndicats se mobilisent donc autour d’un même constat : « un manque d’écoute, de discussion et de compréhension, de la part du gouvernement actuel. » Chacun souhaite donc « continuer le combat pour la sauvegarde des missions du service public et lutter contre la précarité sociale ».
Par Marine SEKKAT | Publié le 20/03/2019 à 06:00
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