Elle avait des airs de retrouvailles entre amis, cette journée de manifestation. Le genre de moment où l’on est franchement content de se réunir après s’être perdu de vue pendant trop longtemps.
Ce mardi 19 mars, à l’appel de l’intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL), des centaines de manifestants [300 selon la police, 600 d’après les syndicats], ont en effet défilé dans les rues du centre-ville. Et de mémoire de manifestant ou de policier, cela faisait un bail que l’on n’avait pas vu un cortège aussi imposant à Bourgoin-Jallieu. Surtout depuis le début du mouvement des gilets jaunes, le 17 novembre dernier.
D’autres manifestations à venir ?
« C’est en agissant ainsi, en intersyndicale, que l’on gagnera ce combat », note un syndicaliste. « On montre aussi que les syndicats sont toujours là », continue Marc Amadeo, membre du bureau de l’union locale de la CGT.
Les raisons de cette colère sont nombreuses. Au sein du cortège on trouve des enseignants, des retraités, des jeunes, des employés de la fonction publique hospitalière… Tous sont là pour évoquer un climat social qui se dégrade et un avenir de plus en plus flou [lire par ailleurs].
Mais alors que les gilets jaunes, par exemple, tentent de manifester autrement, sans leaders, sans syndicats, les week-ends, sur des ronds-points, en relayant tout ça via des FacebookLive, la bonne vieille méthode des tracts, des banderoles et des défilés est-elle toujours efficace ? « On l’espère en tout cas, sourit Anne-Laure Idolon, enseignante au lycée l’Oiselet. Jusqu’à présent, pas trop, mais aujourd’hui, nous sommes plus nombreux, alors… » « Je vais vous répondre par une autre question : est-ce que vous avez un autre moyen d’action à proposer ?, souffle Carole Verdier, secrétaire générale FO au centre hospitalier Pierre-Oudot. La liberté d’expression existe, nous en profitons et devons continuer dans cette dynamique ».
Ce mardi matin, lorsque le cortège de manifestants s’est immobilisé, puis séparé, peu après 11 heures, il y avait donc de l’espoir. « On voit de la solidarité entre salariés du privé et du public, entre syndicats, cette unité est importante », explique Pierre Brocard, de la CGT. Et de promettre d’autres mouvements dans les semaines à venir, toujours sous la même forme. Pourquoi changer une recette qui semble fonctionner ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire