Translate

jeudi 19 avril 2018

Quand Jeanne d’Arc s’appelle Marion

Lu dans le DL du 19.04.2018

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Quand Jeanne d’Arc s’appelle Marion

Ils ont dîné ensemble chez Drouant, la cantine habituelle des académiciens Goncourt. 
Qui ça ? 
La blonde Marion Maréchal-Le Pen et l’éminence grise Patrick Buisson, plus proche des Camelots du Roi que de la bande à Basile. L’information, révélée par l’Express, ne concerne pas que la rubrique gastronomique.
 L’ex-conseiller de Sarkozy, toujours influent, estime que sa jeune convive incarne « le mythe du sauveur cher à la droite ».
 Il la trouve plus crédible dans le rôle que Laurent Wauquiez, dont le discours « peut paraître insincère et daté ». 
Le diagnostic ravira le prince d’Auvergne.
 Déjà qu’un récent sondage ne lui accorde que 8 % - une misère - en cas de soudain scrutin présidentiel.
 Voici donc « la femme providentielle » de l’opposition. 
Selon M. Buisson, même les plus machos des conservateurs l’adorent : « Ça leur rappelle Domrémy et Vaucouleurs ».
 Montjoie ! Saint-Denis ! 
Tous à genoux, la nouvelle Jeanne d’Arc arrive.
 Il lui suffit de tendre un peu l’oreille pour entendre les voix qui l’appellent du Front.
 Tante Marine n’a plus la cote, le peuple militant réclame désormais la nièce.
 Laquelle sait se faire attendre, consciente que son éloignement de la politique ne nuit pas à sa popularité. 
Au contraire, l’absence nourrit l’envie. « Plus le désir s’accroît quand l’effet se recule » disait déjà le père Corneille.
 Derrière le suspense entretenu sur le retour de Marion, se dessine un paysage inédit. Jamais la digue dressée entre le FN et les Républicains n’a paru aussi poreuse.
 Nombre de personnalités plaident avec force pour un rapprochement : Thierry Mariani, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Frédéric Poisson, Robert Ménard, Charles Beigbeder, Charles Millon… 
Et s’éloigne ainsi le temps où mieux valait « perdre une élection que son âme ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire