20.avril.2018 //
Trump devrait annuler la nomination de Haspel, disent les anciens du renseignement. Par Consortium News
Source : Consortium News, 25-03-2018
Plus de deux dizaines d’anciens agents des services de renseignement américains exhortent le président Trump à annuler la nomination de Gina Haspel à la tête de la CIA, citant la torture qu’elle a supervisée alors qu’elle dirigeait une prison sur un site noir, ainsi que son rôle dans la destruction de preuves.
MEMORANDUM POUR : Le Président
de : Veteran Intelligence Professionals for Sanity
OBJET : Demande de retrait de la candidature de Gina Haspel
RÉSUMÉ
Avec tout le respect que nous vous devons, nous, anciens agents du renseignement de la CIA et d’autres agences, vous prions instamment de retirer la nomination de Gina Haspel au poste de directrice de la CIA. D’après ce que l’on sait déjà de son rôle prépondérant dans la torture de la CIA il y a 16 ans, elle s’est disqualifiée.
En 2002, Haspel a supervisé le premier « site noir » de la CIA pour les interrogatoires, où des formes cruelles et bizarres de torture ont été appliquées à des terroristes présumés. Et lorsque l’existence de 92 bandes vidéo de ces séances de torture a été révélée, Haspel a signé un câble ordonnant leur destruction, contre l’avis des avocats de la CIA et de la Maison-Blanche.
La torture « fonctionne-t-elle » ?
Nous sommes convaincus que si vous prenez le temps de lire les parties non expurgées du rapport de la Commission sénatoriale du renseignement de 2014 sur la torture ordonnée et supervisée par Haspel et d’autres responsables de la CIA, vous changerez d’avis sur sa nomination. L’enquête quinquennale du Sénat reposait principalement sur des câbles originaux de la CIA et d’autres documents sensibles.
En plus de révéler des violations manifestes de la Convention des Nations Unies contre la torture, l’enquête du Sénat montre que les affirmations de hauts fonctionnaires de la CIA selon lesquelles la torture est efficace sont loin d’être vraies. L’armée américaine – dans laquelle beaucoup d’entre nous ont servi – est consciente de l’inefficacité de la torture depuis des décennies.
Le 6 septembre 2006, le général John Kimmons, chef du Renseignement de l’armée, a bien fait comprendre ce point – environ une heure avant que le président George W. Bush ne vante publiquement les vertus des méthodes de torture, connues sous le nom de « techniques d’interrogatoire améliorées ». Le général Kimmons a déclaré : « Aucun bon renseignement ne proviendra de pratiques abusives. Je pense que l’histoire nous le dit. Je pense que les preuves empiriques des cinq dernières années – des années difficiles – nous le disent. »
Nous pensons que le manque d’enthousiasme du secrétaire à la Défense James Mattis pour la torture reflète également les leçons tirées de l’expérience historique du Corps des Marines. Sans parler de la double réalité, à savoir que la torture brutalise le brutal et que l’utilisation de la torture par les États-Unis met sérieusement en danger nos propres troupes lorsqu’elles sont capturées. De plus, il n’existe pas d’outil de recrutement plus efficace que la torture pour attirer davantage de terroristes.
Droit international et droit national
Sachez également que de nombreux signataires de la Convention des Nations Unies contre la torture prennent au sérieux leurs obligations en vertu du principe de « compétence universelle », qui s’applique lorsque ceux qui autorisent ou pratiquent la torture ne sont pas traduits en justice par les autorités de leur pays d’origine.
George W. Bush a vécu une expérience précaire avec cette réalité en 2011, lorsqu’il a dû brusquement annuler une visite à Genève, en Suisse, après avoir découvert que des plans étaient en place pour l’arrêter dès qu’il mettrait un pied sur le sol suisse. [Voir America’s Stay-at-Home Ex-President] Le très respecté Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’homme n’a déjà pas caché son intention de poursuivre rapidement Haspel, si elle pose un pied en Europe.
Nous pensons que les activités et l’orientation générale de la CIA sont devenues très déséquilibrées, la part du lion du financement et de l’énergie allant au côté opérationnel paramilitaire – où le potentiel de violations des droits de l’homme n’est pas suffisamment pris en compte.
Cette tendance a été boostée au cours des dernières décennies, et il y a fort à parier que Gina Haspel l’accélérerait. Nous observerions également que si la plupart des talents et des fonds vont aux opérations paramilitaires de la CIA, alors les sous-produits incluront nécessairement une tendance à s’engager dans une analyse politiquement motivée – et donc mesquine. Cela signifie que les décideurs politiques de haut niveau comme vous seront mal informés, en particulier en ce qui concerne les questions mondiales complexes – y compris les perspectives partiales sur la Russie et son président nouvellement réélu, Vladimir Poutine.
* * *
Nous, anciens combattants professionnels du renseignement pour le bon sens (VIPS), sommes extrêmement préoccupés par la possibilité que Gina Haspel devienne la prochaine directrice de la CIA. Haspel a supervisé un « site noir » de la CIA nommé « Cat’s Eye » en Thaïlande où un certain nombre de terroristes présumés ont été torturés. Par la suite, elle a collaboré à la destruction des 92 bandes vidéo des séances de torture, couvrant efficacement ce qui était probablement des crimes de guerre graves.
Il ne devrait y avoir aucun doute quant à l’illégalité de la torture. Elle a été universellement condamnée et interdite par les Conventions de Genève et la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, signée par le Président Ronald Reagan en 1988 et ratifiée par le Sénat en 1994.
La Convention des Nations Unies définit la torture comme « tout acte par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, physiques ou mentales, sont intentionnellement infligées à une personne dans le but d’obtenir d’elle ou d’un tiers des informations ou des aveux… » et précise « qu’aucune circonstance exceptionnelle, que ce soit un état de guerre ou une menace de guerre, l’instabilité politique intérieure ou tout autre danger public exceptionnel, ne peut être invoquée pour justifier la torture ».
L’article 2 de la Convention exige des signataires qu’ils prennent des mesures efficaces pour prévenir la torture dans tout territoire sous leur juridiction. L’interdiction totale de la torture est absolue. En vertu du droit international, les fonctionnaires ne peuvent pas bénéficier de l’immunité dans les affaires de torture et les gouvernements qui ont signé la Convention sont tenus de traduire les tortionnaires en justice. Le droit interne américain a été mis en conformité avec la Convention une fois que les États-Unis sont devenus signataires et l’ont ratifié.
Dans la foulée des révélations d’Abu Ghraib, la torture, y compris ses variations qui ont été qualifiées par euphémisme de « techniques d’interrogatoire renforcées » (EIT), est désormais explicitement interdite par l’armée américaine dans ses manuels de formation. Un certain nombre de soldats ont été jugés et emprisonnés dans le sillage d’Abou Ghraib, bien que les « hauts gradés » – dans les sphères civile et militaire – qui approuvaient la torture – aient réussi à échapper à de graves conséquences.
Certains membres du Pentagone ont clairement pris au sérieux les allégations de torture et étaient prêts à porter des accusations criminelles contre les personnes impliquées, bien que les dirigeants du département de la Défense n’aient jamais jugé bon d’assumer la responsabilité d’avoir mis en place un environnement politique qui tolère très clairement l’EIT.
Il existe également un autre précédent historique et juridique important qui démontre que le gouvernement des États-Unis a, par ses propres actions, convenu que ce que l’on appelle aujourd’hui « interrogatoire renforcé » est un crime de guerre. En 1946-1948, des officiers japonais qui torturaient des soldats alliés – y compris ce que l’on appelle aujourd’hui le waterboarding [simulation de noyade, NdT] – ont été jugés par les tribunaux de l’après-guerre de Tokyo pour ce crime, reconnus coupables et exécutés.
Odieux
Plus récemment, l’Executive Summary non confidentiel et méticuleusement documenté de 528 pages du rapport du Comité sénatorial spécial du renseignement (SSCI) sur le programme secret de la CIA en matière d’extradition, détention et interrogatoire (RDI) est remarquable pour sa clarté. Cette enquête de cinq ans était fondée sur des câbles originaux de la CIA et d’autres documents.
En langage clair, le rapport du Sénat décrit les horreurs des prisons secrètes des sites noirs et les efforts qui ont été faits pour faire parler les personnes soupçonnées de terrorisme. Il démontre que les interrogatoires ont été brutaux – pire que ce que quiconque avait été amené à croire – et aussi qu’ils n’ont produit aucune information qui n’aurait pu être développée autrement ou, dans de nombreux cas, aucun renseignement pouvant faire l’objet d’une action. Le texte intégral du rapport – qui contient les noms des auteurs de torture dont les noms ont été expurgés dans le résumé – compte près de 7 000 pages.
En outre, les interrogatoires sous la coercition ont souvent produit des renseignements trompeurs ou fabriqués qui ont gaspillé des ressources en devant faire l’objet d’une vérification méticuleuse avant d’être utilisés. Cette conclusion a également été tirée par l’ancien interrogateur du FBI Ali Soufan – qui a déploré les méthodes de la CIA – ainsi que par un examen mené par John Helgerson, alors inspecteur général (IG) de la CIA, en 2004. Le « Rapport Helgerson » condamne à la fois la direction de la CIA et la gestion sur le terrain par Langley de programmes discutables menés par des « évaluations analytiques qui n’étaient pas appuyées par des renseignements crédibles » – des programmes qui sont rapidement devenus abusifs.
Cela fait appel à notre jugement collectif que les abus physiques répugnants qui comprenaient des passages à tabac, des simulations de noyades répétées et des violations anales appelées « alimentation rectale » – ainsi que les menaces physiques contre les membres de la famille – ne peuvent pas être blanchis par l’euphémisme commode « d’interrogatoire renforcé ». Ce sont tous des actes de torture – purement et simplement.
Et s’il existe sans aucun doute de nombreux arguments moraux valables contre la torture, il y a aussi des considérations pratiques. Malgré ce que les médias voudraient faire croire aux Américains, la torture ne fonctionne pas.
Nous rappelons les observations sans ambiguïté du commandant des services de renseignement de l’armée de l’époque, le général John Kimmons, qui a tenu une conférence de presse au Pentagone le 6 septembre 2006 – le même jour où le président George W. Bush a annoncé ce qu’il a appelé « un ensemble de procédures alternatives » pour les interrogatoires (qui s’est transformé plus tard en « techniques d’interrogatoire améliorées »). Anticipant que Bush prétendrait que l’EITS était nécessaire et efficace, le général Kimmons a déclaré aux médias : « Aucun renseignement de qualité ne proviendra de pratiques abusives. Je pense que l’histoire nous le dit. Je pense que les preuves empiriques des cinq dernières années – des années difficiles – nous le disent. »
Colin Powell pris au piège de la torture par les « renseignements ».
Pire encore, les services de renseignement ont utilisé des informations qu’ils savaient avoir été obtenues sous la torture pour induire en erreur les plus hauts responsables américains sur des questions de guerre et de paix. L’un des signataires ci-dessous a été témoin oculaire de la façon dont le directeur de la CIA, George Tenet, a persuadé le secrétaire d’État Colin Powell de dire à l’ONU qu’il existe un « lien sinistre » entre Saddam Hussein et Al-Qaïda.
Tenet n’a pas dit à Powell que ces « renseignements » provenaient d’une source, Abou Yahya al-Libi, qui avait été « restituée » aux services de renseignements égyptiens, qui lui ont fait subir la simulation de noyade. L’Agence de renseignement de la Défense avait jugé ces informations peu fiables, mais Tenet a choisi d’ignorer la DIA et n’en a jamais informé Powell. Al-Libi s’est rétracté moins d’un an plus tard, admettant qu’il a inventé l’histoire de Saddam et d’Al-Qaïda pour mettre fin à ses tortures.
De plus, lorsque vous flirtez avec la torture, vous motivez les ennemis des États-Unis à faire de même avec les soldats, diplomates et voyageurs américains capturés, tout en fournissant une aubaine à la propagande pour les groupes terroristes comme Al-Qaïda et l’EI.
En effet, la seule raison pour laquelle les tortionnaires de la CIA n’ont pas été jugés et condamnés à la prison pour les dommages qu’ils ont causés à la nation est qu’un président Barack Obama intimidé – qui a une fois proclamé que « personne n’est au-dessus de la loi » – a refusé de laisser le processus judiciaire suivre son cours, blanchissant ainsi les nombreux crimes de l’administration Bush liés à la soi-disant « guerre mondiale contre le terrorisme ». Obama a tenté de justifier son inaction en disant se tourner vers l’avenir plutôt que vers le passé, mais il est plus probable qu’il craignait d’ouvrir une boîte de Pandore de secrets gouvernementaux honteux qui auraient sans aucun doute émergé.
Promouvoir Haspel en dépit de ses antécédents entachés d’irrégularités enverrait un message aux services de renseignement et au personnel militaire que l’adoption de pratiques comme la torture – un crime de guerre incontestable – peut être une voie vers la promotion.
L’implication de Haspel dans la torture a commencé lorsqu’elle a accepté la mission d’aller en Thaïlande – qu’elle aurait pu refuser – pour diriger le « site noir » où se déroulaient les interrogatoires. Elle était, à l’époque, l’adjointe du Centre antiterroriste de la CIA (CTC), travaillant pour Jose Rodriguez.
Elle était responsable de la base secrète en Thaïlande à la fin de 2002, tandis qu’Abd al-Rahim al-Nashiri et peut-être d’autres suspects étaient torturés dans le cadre d’un processus qui consistait à frapper la tête des victimes contre les murs, à les soumettre à des positions de stress douloureuses, à les priver régulièrement de sommeil, à les confiner dans de petites boîtes ressemblant à des cercueils et à pratiquer le supplice de la baignoire.
Les « boîtes de confinement » étaient de deux types : l’une de la taille d’un cercueil et l’autre plus petite et moins haute que la taille. Les deux ont eu de forts effets claustrophobes. Un prisonnier était forcé d’entrer dans la plus petite boîte générant une forme extrême de contrainte stressante, créant une douleur atroce. Pour maximiser la détresse psychologique et exploiter les phobies, les insectes étaient parfois placés dans le minuscule « cercueil » noir avec la victime.
Détruire les preuves
En 2005, après son retour au siège de la CIA à Langley, elle a suivi les instructions de Rodriguez et a rédigé l’ordre de détruire les 92 bandes vidéo des interrogatoires. Il a été rapporté qu’elle était un « ardent défenseur » de la destruction. Ceci était contraire aux instructions fournies par l’avocat de la CIA John Rizzo et la Maison-Blanche. Ainsi, son acte peut avoir constitué une destruction de preuves – un crime grave.
Jose Rodriguez a fait l’objet d’une enquête pour destruction de preuves par un procureur spécial qui a finalement décidé de ne pas l’inculper. Un assistant du directeur exécutif de la CIA, Kyle « Dusty » Foggo, a révélé plus tard la justification de Rodriguez pour la destruction des bandes, en écrivant dans un courriel que « la chaleur de la destruction n’est rien comparé à ce qu’elle serait si les bandes entraient un jour dans le domaine public – il [Rodriguez] a dit qu’ils nous feraient paraître épouvantables ; ce serait dévastateur pour nous ». Gina Haspel s’est assurée que ces cassettes – preuves importantes et accablantes de la torture du gouvernement américain – ne verraient jamais le jour.
Les défenseurs de Haspel affirment qu’elle n’est pas à l’origine du programme de torture et qu’elle n’a servi qu’en tant qu’exécutrice consentante d’une initiative gouvernementale qu’elle croyait légale. C’est peut-être vrai, car personne n’a accès aux documents de la CCT qui pourraient prouver le contraire. Néanmoins, cela ne lui fournit pas un laissez-passer libre en vertu du droit international, où c’est généralement appelé la « Défense de Nuremberg » – une « défense » complètement discréditée qui remonte à l’époque des atrocités nazies et ceux qui ont tenté de les justifier en prétendant que les auteurs ne faisaient que « suivre les ordres ».
La « Défense de Nuremberg » n’a pas fonctionné à Nuremberg.
Plusieurs anciens dirigeants de la CIA l’ont soutenue, affirmant qu’elle « mettait à exécution les ordres légaux du président », mais beaucoup d’entre eux peuvent s’inquiéter de leur propre réputation ou de décisions douteuses qu’ils ont pu prendre au nom de la « guerre contre le terrorisme ». Et la Commission du droit international de l’ONU dit quelque chose de tout à fait différent dans sa codification des options juridiques entourant la torture, en écrivant que « le fait qu’une personne ait agi conformément à un ordre de son gouvernement ou d’un supérieur ne l’exonère pas de sa responsabilité en vertu du droit international, à condition qu’un choix moral lui ait été en fait possible ».
On prétend également que Gina Haspel travaillait pour le chef de l’antenne de la CIA (COS) à Bangkok et agissait sous les ordres du COS, mais ceux d’entre nous qui ont travaillé et dirigé des bases de la CIA nieraient que ce type de contrôle rigoureux était courant, en particulier parce que dans ce cas, elle relevait directement du Centre antiterroriste de Langley. Haspel aurait été la patronne et aurait eu l’indépendance sur le terrain en exécutant les directives du quartier général de la CIA et du Centre antiterroriste – dont elle a elle-même participé à la rédaction pour certaines.
Si Haspel est confirmée et souhaite voyager à l’étranger, il se peut qu’elle doive se limiter aux pays non signataires de la Convention des Nations Unies contre la torture en raison de son implication bien connue dans le « site noir » en Thaïlande. Les 42 pays qui ont signé et ratifié la Convention comprennent les États-Unis et la plupart de ses alliés. Tous ont l’obligation légale de faire respecter l’interdiction de la torture, sur la base du principe de « juridiction universelle », lorsque cela est nécessaire. En d’autres termes, ils sont habilités à agir lorsque le pays d’origine de l’accusé refuse de le faire.
Pas trop tard pour faire ce qu’il faut
Si vous ne retirez pas la nomination de Gina Haspel et qu’elle est confirmée, cela jettera une tache morale sur le grand nombre d’Américains patriotiques et éthiquement droits qui servent leur pays dans le domaine de la sécurité nationale. Ce sera aussi la poursuite de l’érosion constante des normes relatives aux droits de l’homme et de l’État de droit après le 11 septembre 2001.
Le soutien apparemment très répandu de la population américaine à la torture – rendu possible en grande partie grâce au faux message d’Hollywood, des médias et de la famille Cheney selon lequel la torture « fonctionne » – est déplorable. Il aurait pu être évité grâce à des poursuites contre Haspel, Rodriguez et d’autres par l’ancien président Obama, ainsi que par l’exposition choquante des preuves. Vous avez une opportunité d’inverser ce qui est mauvais.
Le retrait de la nomination de Haspel serait un pas dans la bonne direction. La confirmer en tant que directrice de la CIA signalerait que Washington embrasse ce que le vice-président de l’époque, Dick Cheney, appelait le « côté obscur ». Malheureusement, la torture faisait autrefois partie de la politique américaine. En effet, l’un des signataires de ce Mémorandum a passé près de deux ans en prison fédérale parce qu’il l’a révélé. Mais on ne peut pas compter sur la torture pour obtenir des renseignements exacts. Il s’agit d’une malignité condamnée au niveau international qui doit être éradiquée, pour ne jamais revenir.
* * *
Pour le Groupe directeur, Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS)
Jean Maria Arrigo, PhD, membre du groupe de travail de l’American Psychological Association 2005 évaluant le rôle des psychologues dans le renseignement américain et les interrogatoires militaires des détenus (VIPS associés).
William Binney, ancien directeur technique de la NSA pour l’analyse géopolitique et militaire mondiale ; cofondateur du Signals Intelligence Automation Research Center de la NSA (à la retraite).
Richard H. Black, sénateur de Virginie, 13e district ; Colonel US Army (à la retraite) ; ancien chef de la Division du droit pénal, Bureau du Juge-avocat général, Pentagone (VIPS associé).
Marshall Carter-Tripp, agent du service extérieur (à la retraite) (VIPS associé)
Bogdan Dzakovic, ancien chef d’équipe des maréchaux de l’air fédéraux et de l’équipe rouge, Sécurité de la FAA (à la retraite) (VIPS associé).
Philip Giraldi, CIA, agent des opérations (à la retraite)
George Hunsinger, professeur, Princeton Theological Seminary ; fondateur, National Religious Campaign Against Torture (VIPS associé).
Michael S. Kearns, capitaine, USAF (à la retraite), officier du renseignement et ancien maître instructeur SERE.
John Kiriakou, ancien agent antiterroriste de la CIA et ancien enquêteur principal, Comité sénatorial des relations étrangères.
Karen Kwiatkowski, lieutenant-colonel, USAF (ret.)
Linda Lewis, analyste des politiques de préparation aux ADM, USDA (retraité) (VIPS associé)
Edward Loomis, informaticien en cryptologie de la NSA (à la retraite)
David MacMichael, Ph.D., ancien agent principal des prévisions budgétaires, Conseil national du renseignement (retraité.)
Ray McGovern, ancien officier d’infanterie et de renseignement de l’armée américaine et analyste de la CIA ; briefer du président de la CIA (à la retraite).
Elizabeth Murray, ancienne agente nationale adjointe du renseignement pour le Proche-Orient, Conseil national du renseignement et analyste politique de la CIA (à la retraite).
Todd E. Pierce, MAJ, US Army Judge Advocate (à la retraite)
Valerie Plame, ancienne responsable des opérations, CIA (VIPS associé)
Diane Roark, personnel professionnel républicain, Comité permanent spécial de la Chambre des représentants sur le renseignement, 1985-2002 (à la retraite) (VIPS associé).
Coleen Rowley, agent spécial du FBI et ancien conseiller juridique de la Division de Minneapolis (à la retraite).
Greg Thielmann, ancien directeur du Bureau des affaires stratégiques, politiques et militaires, Bureau du renseignement et de la recherche, département d’État ; ancien membre du personnel de la Commission sénatoriale du renseignement.
Peter Van Buren, Département d’État des États-Unis, agent du service extérieur (à la retraite) (VIPS associé)
Kirk Wiebe, ancien Analyste Senior, SIGINT Automation Research Center, NSA
Lawrence Wilkerson, colonel, armée américaine (à la retraite), ancien chef d’état-major du secrétaire d’État ; professeur invité distingué, College of William and Mary (VIPS associé).
Sarah G. Wilton, CDR, USNR, (à la retraite) ; Defense Intelligence Agency (à la retraite).
Robert Wing, ancien officier des relations étrangères (VIPS associé)
Ann Wright, colonel, armée américaine (à la retraite) ; aussi officier du service extérieur qui a démissionné pour s’opposer à la guerre des États-Unis contre l’Irak.
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ANNEXES
MEMORANDA de VIPS au Président Barack Obama concernant la torture
1 —
16 septembre 2016
MÉMORANDUM POUR : Sénatrice Dianne Feinstein, vice-présidente, Comité sénatorial spécial du renseignement.
DE : Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS)
OBJET : La porte-parole de la presse américaine sur la façon dont votre comité a affronté à la fois la CIA et Obama.
2 —
19 septembre 2015
MEMORANDUM POUR : Le Président
DE : Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS)
OBJET : Les anciens combattants du renseignement remettent en question la « réfutation » de la CIA sur la torture.
3 —
29 décembre 2014
MEMORANDUM POUR : Le sénateur Mark Udall
DE : Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS)
OBJET : Il est temps de s’exprimer devant l’assemblée du Congrès pour mettre fin à la torture.
4 —
27 septembre 2009
MEMORANDUM POUR : Le Président
DE : Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS)
OBJET : Il doit y avoir une obligation de rendre compte de la torture
5 —
29 avril 2009
MEMORANDUM POUR : Le Président
DE : Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS)
OBJET : La torture : un mal accumulé (voir Nuremberg) : John Brennan a défendu publiquement la « restitution extraordinaire » en sachant que son but était la torture.
Source : Consortium News, 25-03-2018
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]
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