Translate

jeudi 27 avril 2017

Turquie : purges massives après la victoire d’Erdogan

Turquie : purges massives après la victoire d’Erdogan

Arrestations de partisans présumés de Fethullah Gülen, à Kayseri, en Turquie centrale, le 26 avril 2017.
Arrestations de partisans présumés de Fethullah Gülen, à Kayseri, en Turquie centrale, le 26 avril 2017. OLCAY DUZGUN / AFP
Près de 1 120 personnes soupçonnées d’appartenir au réseau du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par le gouvernement turc d’avoir ourdi la tentative de putsch du 15 juillet, ont été arrêtées mercredi matin, selon l’agence de presse progouvernementale Anatolie. Au total, plus de 3 200 personnes sont visées par un mandat d’arrêt et 8 500 policiers sont mobilisés pour les interpeller, a précisé l’agence. Par ailleurs plus de 9 100 policiers ont été suspendus pour des liens présumés avec le réseau Gülen, a fait savoir la police. Le coup de filet, d’une ampleur inégalée ces derniers mois, survient dix jours après la victoire étriquée du président Recep Tayyip Erdogan à un référendum constitutionnel sur l’élargissement de ses prérogatives, dont la légitimité est remise en cause par ses détracteurs.
Le principal parti d’opposition, le CHP, a annoncé qu’il allait saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour contester le résultat du scrutin. Cette nouvelle vague de purges se produit à trois semaines d’un déplacement de M. Erdogan aux Etats-Unis, lors duquel la demande d’extradition de M. Gülen devrait être abordée. Ankara a exhorté à plusieurs reprises Washington à lui renvoyer le prédicateur, qui vit reclus en Pennsylvanie, mais ses demandes sont restées lettre morte. Selon le ministre de l’intérieur turc, Süleyman Soylu, les arrestations de mercredi visent à « nettoyer » les rangs de la police des éléments suspectés d’appartenir à la mouvance güléniste. Les autorités turques accusent M. Gülen d’être à la tête d’une « organisation terroriste » ayant infiltré les institutions pour construire un « Etat parallèle ». L’intéressé, lui, affirme diriger un réseau d’écoles, d’ONG et d’entreprises visant à promouvoir un islam progressiste. Depuis le putsch manqué, plus de 46 000 personnes, notamment des policiers, des magistrats et des enseignants, ont été incarcérées et plus de 100 000 limogées ou suspendues. Ces mesures ont suscité l’inquiétude d’ONG et de pays européens, qui dénoncent une répression tous azimuts. Après sa victoire au référendum, les contempteurs de M. Erdogan redoutent une nouvelle dérive autoritaire.

Source Le Monde.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire