Ce Front national si banal…
Il y a quinze ans, la France s’apprêtait à descendre dans la rue. Le 1er mai 2002, 1,5 million de personnes allaient manifester contre la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, tandis que quelques dizaines de milliers soutenaient, le même jour, le candidat du Front national lors du défilé annuel du parti d’extrême droite. Le contraste avec cette présidentielle-ci est frappant. Certes, quelques milliers de jeunes ont manifesté jeudi à Paris, Rennes ou Nantes. Mais, globalement, la jeunesse « n’emmerde » plus le Front national et la rue reste calme.
Quant au front républicain, miné par l’indécision et les dissensions, il apparaît très affaibli. Mardi 25 avril, François Hollande s’est désolé qu’« il n’y [ait] pas eu de prise de conscience de ce qui s’est passé dimanche ». Et c’est sans compter les sondages qui donnent aujourd’hui autour de 40 % de voix à Marine Le Pen quand son père n’avait réuni que 18 % le 5 mai 2002. Sans préjuger de l’issue du second tour, dans neuf jours, un constat s’impose : le Front national a réussi son opération de dédiabolisation. Cette fois, on en a la preuve.
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