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samedi 4 février 2017

Serge Dassault, en bon père de famille.....

Lu dans le DL du samedi 4 février 2017

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Serge Dassault, en bon père de famille

 Serge Dassault, sénateur LR de l’Essonne, ne manque pas d’idées pour redresser les comptes publics.
 Également propriétaire du Figaro, il les assène à longueur de colonnes. Sa voix porte. N’est-il pas l’héritier du fleuron de l’aéronautique française et cinquième fortune du pays ? Jean-Yves Le Drian, ministre socialiste de la Défense, se charge de vendre ses Rafale à l’étranger. Merci l’État ! De la part de ce puissant parlementaire, en échange, on pourrait attendre un minimum d’intégrité. Or le tribunal correctionnel vient de le condamner à cinq ans d’inéligibilité et deux millions d’euros d’amende. C’est qu’il en avait planqué quinze fois plus, net d’impôts, via des sociétés basées au Luxembourg et au Liechtenstein. La révélation de sa honteuse fraude fiscale, qui s’étale sur une décennie, ne l’empêche pourtant pas de dormir. Le sentiment d’impunité, chez lui, semble indéboulonnable. Mercredi dernier, il lançait ainsi à François Fillon : « Sois candidat même si tu es mis en examen, regarde, moi je m’en fous ! » En matière de cynisme électoral, l’avionneur plane à la hauteur d’un Cahuzac. Au moins va-t-il perdre son siège au Sénat ? Mais non, pas tout de suite. Par la voix de ses avocats - lui n’a pas jugé utile de se présenter à l’audience - le prévenu s’empresse d’interjeter appel. Mépriser le droit n’empêche pas d’en utiliser toutes les arguties. Son recours permet à M. Dassault de rester sénateur de la République jusqu’aux prochaines élections, en septembre. Il aura alors 92 ans, l’œil vif et la conscience tranquille. Sa gestion de bon père de famille fait l’admiration générale. Tant en politique qu’au sein de l’entreprise, ses fils ont déjà pris le relais.

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